Chapitre 2

640 27 10
                                    

Chansons accompagnant la création de ce chapitre : TheBillie Eilish Mix by Chill Boost + Parachute - Better +J. O'Brien - We Could Build A House + Fogale, I don't want to loose you.



La douche coulait en milliards de caresses sur sa peau frissonnante. Etait -ce un rêve ? Il sentait encore la bouche de Tharn se poser dans son cou, repoussant le col de son haut  jusqu'au détour de sa nuque. Etait-ce un fantasme ? La pulpe de ses lèvres insoutenable s'enfonçait dans une sauvage douceur que même lui, Type, l'anti-gay, ne pouvait arrêter. Ne voulait arrêter.

Il avait rêvé que Tharn se penchait sur lui durant son sommeil ; après tout, ils dormaient l'un à côté de l'autre depuis des semaines.. Les boutons de sa chemise glissaient entre les mains douces et curieuses du beau musicien comme une promesse de complicité inégalée. Jamais, il n'avait rêver avec une telle intensité de ses partenaires précédentes, même si c'était son propre inconscient qui avait désiré si fort de les dévêtir et de les attirer à lui, à toucher de lèvres et caresses infiniment lentes sur leur peau de femme. Type se rappelait avoir douter du rêve qu'il faisait alors même qu'il devait dormir. Tout cela avait une telle puissance,  ses sensations s'étalaient en trois dimensions, au-delà de ses habituels souvenirs oniriques. Comme toute une présence palpable, encore plus réelle que le réel. Sa peau, son cœur, son souffle, son sexe auraient voulu que tout cela ne s'arrête jamais...

La douche coulait et il ne cessait de penser à Tharn, à l'incroyable sensation de vie qui s'emparait de lui quand son colocataire était près de lui, même dans leurs joutes de mâles agressifs, alors que Type insistait pour blesser le jeune homme gay, afin qu'il décampât rapidement de son espace vital. Dans une sensation étrange d'adoration et de répulsion, l'épiderme du footballeur se tendait, des frissons d'alerte le parcouraient de la tête aux pieds, comme un feu d'alarme avant le point de non retour. Ses lèvres gonflaient de désir et il se retenait de les écraser sur celles de Tharn, incandescent, à ce moment-là, de colère et de fièvre.

Plus tôt dans l'année, ils avaient ri ensemble, ils avaient joué, s'étaient asticotés comme deux copains de chambrée, à ceci près que, Type en prenait conscience maintenant, il ne s'était jamais senti l'ami de Tharn. Au sens où il se sentait être l'ami  de Champ et Techno ou des autres mecs du foot ou de la fac. Être avec Tharn, en complicité avec lui, ressentir son corps, ses mouvements, son rire et ses regards - ô ses regards - à proximité, c'était être un homme et une femme, en même temps !

Dans la tête de Type, pourtant pas macho pour deux sous, les concepts de X et de Y, de féminin masculin et de masculin féminin, de testostérone féminine et estrogènes masculines n'avaient pas dépassé le stade de ses cours de biologie. Il en connaissait la théorie endocrinienne mais il n'en avait jamais réalisé la portée concrète dans sa propre vie cellulaire, sexuelle et sentimentale. Maintenant, il restait presque bouche bée intérieurement quand, depuis deux jours, il sentait son torse se gonfler alors que Tharn lui parlait , comme une femme qui exhibe sa gorge pour marquer sa présence sensuelle. Son entre-jambe lui devenait soudain plus présente  comme s'il avait voulu plaquer Tharn de tout son corps, pour lui faire épouser le tracé de ses pectoraux sensibles et de son bas ventre explicitement en désir. Son fessier de sportif bouillonnait comme s'il avait voulu insuffler un rythme insatiable à cette danse serrée. Qui plus est, il ne pouvait s'en empêcher, son corps prenait le pas sur sa tête, quoiqu'en pense son mental. Et pire que tout, même ses réflexions d'homophobe, tournant en boucle dans son esprit,  étaient devenues comme une musique en sourdine que plus personne n'écoute. Son âme sensuelle lui disait que ces sensations étaient les meilleures qu'il eut connues et que rien, rien ne devait l'en priver. Que tout cela n'avait rien de honteux ou de dangereux, c'était seulement la Vie dans toute sa beauté et son intensité. Autant mourir sur place que de renoncer une seconde à ça !

Type se passa de l'eau froide sur tout le corps afin de sortir d'une manière présentable. Il avait même essayé de regarder un porno, dix minutes plus tôt, mais c'était comme si tout cela ne le concernait plus...

- Pourquoi je n'arrête pas de penser à lui !, murmura-t-il , en colère.

Une serviette enroulée autour de sa taille, le torse ruisselant encore un peu de désir et d'eau froide, il tenta de trouver son boxer. Il ouvrit la porte de la salle de bain :

- Est-ce que tu as vu mon..., demanda-t-il à Tharn, sans oser le regarder.

- Ton boxer ?, répliqua ce dernier, le vêtement dans les mains.

Le regard coquin du jeune homme passa du sous-vêtement au torse nu de Type.

Tharn remarqua à nouveau combien le tracé de ses tétons étaient attirants, ils ressortaient de sa peau chocolat, comme deux pointes rondes et tendues, un peu plu sombres. Comme deux antennes de désir, immanquablement destinées à tenter qui voudrait les saisir, les lisser, les mordiller et les embrasser langoureusement. Le jeune Gay, habitué aux parades érotiques,  remarqua la tension sensuelle de son colocataire, ses iris largement ouvertes, ses lèvres brillantes. Il l'avait surpris, il y a peu, à se faire une faveur, seul, dans son lit et sans doute avait-il toujours autant envie de libérer sa libido.

- Laisse-moi me doucher avec toi, lâcha Tharn avec cet air de conquérant qu'aucun être sensuel, homme ou femme, ne pouvait contrer. Il retirait déjà ses vêtements alors que Type, dos contre la douche, le regardait, médusé. Devait-il laisser son fantasme de ces derniers jours le déposséder de sa propre volonté ?

Il repoussa Tharn qui venait de se coller en douceur contre lui mais son corps, lui, ne voulait mentir. Sa verge durcissait à nouveau entre ses jambes alors que son bel amant laissait sa peau se poser contre sa peau, ses lèvres explorer à pleine intensité son cou, son torse, ses tétons, avec une ferveur lente et un plaisir qu'il n'avait jamais éprouvé lors de préliminaires. Leur âme sensuelle semblait ne faire plus qu'une et Type abandonna... Tharn glissa sa langue douce le long de son torse, de petits soupirs émaillaient son parcours, irrésistibles. Type se sentait comme une femme aimée qu'on honore et comme un homme fier d'être aussi beau et désirable, en même temps. Cela n'avait aucun sens mais aucun mot ne pouvait convenir à cette langue-là.

Les lèvres douces s'emparèrent sans hésitation de son sexe ému tendu. La peau du gland était douce, juste un peu rose comme une fraise, légèrement humide par le désir montant. Tharn sourit en sentant combien son beau Type, cet homme qui l'attirait tellement depuis de nombreuses semaines, avait envie de lui, le voulait par tous les signes et les prises de son corps. Rien ne pouvait le rendre plus heureux et plus en feu. Jamais, ni avec Thar ou P'San, il n'avait senti une telle libération physique et émotionnelle au contact d'un corps. Chacun de ses gestes semblaient dire et redire combien Type et lui étaient fait pour jouir et gémir ensemble. Cet homme chocolat pourrait être le grand amour et l'alter égo mâle dont son cœur et son corps manquaient tant. Après sa rupture avec Thar, il avait joué au player,  usant de ses charmes naturels et de son charisme pour faire fondre sa rage dans des nuits de sexe à foison, mais tout cela n'avait pas guéri son cœur. Sa vraie guérison, c'était cette danse de sexe et d'amour qui s'insufflait entre le corps de Type et le sien, alors que sa langue plaquait amoureusement la verge de son partenaire contre son palais pour aspirer son désir enfoui, lui dire combien tout était possible avec lui, entre eux... Leur souffle à l'unisson résonnait bruyamment, comme une vérité qui s'impose, brute, définitive et délicieuse.

Le corps de Tharn avait suivi chacun de ses gestes sur l'étendue incendiaire nommée Type. Sa verge menaçait elle-même de céder à ce divin abandon qu'il contrôlait encore un peu, pour son plus grand plaisir . Sa bouche et sa langue semblaient se repaître d'une glace douce et sucrée, aux aspérités délicates ; sa gourmandise ne semblait pas avoir de fin et sa main libre s'abandonnant en caresses sur le torse de Type redoublait encore davantage les milliards de frissons qui les connectaient l'un à l'autre. Il abandonna le sexe de Type, le corps prêt à exploser et Tharn savoura les stries de plaisir incontrôlables, les veines en feu et la chair de son footballeur chocolat terrassés par l'orgasme insatiable qui explosait en lui. Les râles d'abandon de Type finirent par le soumettre lui-même aux lois du désir et de l'amour, et leur deux sexes succombèrent en même temps à la même épiphanie. Avec, pour l'un et l'autre, l'intuition que ce précieux moment ne serait pas le dernier...


A suivre...

L'amant de TharnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant