Espoir.

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Je crois que c'est à partir de ce moment là que je n'ai pas eu de nouvelle de Harry. Quand je l'ai touché mais qu'il n'a pas réussi à aimer mon geste, il m'a dit qu'il sortait quelques instants mais il n'est plus remonté. Alors, j'étais tellement fatigué de tout ça, que je me suis endormi sans réflechir et le ventre vide.

Et le lendemain matin, je me suis retrouvé avec un mot, et une masse de billet vert.

"Je suis désolé, je peux pas. À bientôt. H"

Le message était clair et net, alors j'ai pris quelques affaires que Harry m'avait acheté et je suis parti chez moi, le cerveau vide. Les sous de Harry m'ont aidé à me payer un taxi, et quelques nourritures que je vais essayer de conserver pour au moins quelques semaines.

Puis, quand je suis rentré chez moi, j'ai regardé la télé, mais je sentais que je n'étais pas moi même, et que je faisais semblant que tout allait bien. Mais au fond, j'étais.. dégoûté. Parce que Harry était devenu un repère dans ma vie, mais que je l'avais perdu.

J'ai l'impression d'avoir fait un grand pas en arrière. Que j'ai retrouvé ma vie routinère et en même temps solitaire.

Les jours passent, je vais au travail l'estomac serré. Je regarde tout les soirs la place de Harry, vide. Je n'ai pas l'envie de me battre, d'essayer de le retrouver et de lui demander des explications. Parce que je suis comme ça, je laisse la vie faire ses choses, et je me laisse faire en même temps qu'elle.

Les jours passent, en même temps que les semaines.

Je sers au comptoir du bar, on me baise comme la dernière des putes, mon patron me paie, je dors, je me réveille, je sers au comptoir du bar , on me baise comme la dernière des putes, mon patron me paie et c'est reparti.

Une routine familiale. Une routine habituelle. Une routine que Harry allait faire changer, mais une routine que j'ai tout gâché en voulant le toucher pour le découvrir.

Et ce qui m'énèrve le plus dans tout ça, c'est qu'il me manque. Je n'arrête pas de penser à lui. Je me demande chaque minutes ce qu'il peut faire, et quand je l'imagine avec d'autres personnes, j'ai le coeur qui se pince.

Deux semaines se passent, et je n'ai toujours aucune nouvelle de lui, alors je perd espoir. Je me dis que c'est trop tard. Que je devrais arrêter d'esperer le voir franchir la porte du bar. Alors c'est ce que je vais essayer de faire.

-

Je rentre chez moi, à pied puisque je n'ai pas de voiture. Il est au alentour de cinq heure du matin. J'ai mal de par tout. Mon client a été violent, il me donnait des coups sur les hanches. Je n'ai rien dit, j'ai tout simplement encaisser tristement.

J'arrive dans ma résidence, autant pourri que mon appartement. Je monte les deux étages à pieds. L'odeur de la pisse m'écoeur alors je couvre mon nez avec le bout du col de mon t-shirt. Mais avant d'arriver en haut des escaliers, j'entend des sanglots. De fort sanglots grave, roque. Des sanglots familiers.

Je m'empresse de monter le reste les escaliers, j'arrive dans mon couloir et mon coeur sursaute quand je vois Harry, assis contre ma porte.

Cette scène est à couper le souffle. Harry a ses jambes repliés contre son torse, ses bras sont croisés sur ses genoux et sa tête est nichée à l'intérieur.

Je vois ses épauls bouger en fonction de ses sanglots. Comme des secousses violences. Il crie presque. Et ça me fait tellement mal de voir ça, que je cours presque à lui.

Comme le couloir est long, et mon appartement se situe au fond, Harry m'entend et se redresse. Je peux apercevoir la couleur vert mais tout aussi rouge de ses yeux. Je le sens se redresser maladroitement, alors je me depêche d'arriver à lui. J'ai le coeur battant, et je commence à sentir mes jambes trembler tellement c'est inattendu de voir Harry pleurer devant ma porte. Dans cet immeuble pourri.

Obsession.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant