Lourd est mon parcours.

16.

- Ton amour est insensé.

* DANS LA PEAU D'ABDEL.

« J'ai grandis, j'ai compris, que l'on m'avait trop menti. »

J'avais passé toute la journée chez moi avec Adel, on avait bien fait chier Houda. Elle croit à tout c'est du jamais vu ! C'est la première fois en presque 2 ans que je rigole avec elle c'est un délire. C'est simplement une femme blessée, je sais qu'au fond c'est une meuf bien. Ça m'fait chier qu'elle renvoie une sale image d'elle juste pour qu'on s'intéresse à elle. J'vais faire changer tout ça. Enfin en tôt cas j'vais essayer...

Plus tard dans la journée ça a sonné à la porte. A ma grande surprise c'était Aymen. Euh.. Ok. Qu'est ce que tu fous là ?

- Y'a moyen qu'on aille sur le toit parler en bombe ?
(M) - Ta côte fêlée t'en fais quoi ?
- Prends les escaliers y'a l'ascenseur t'inquiète.
(M) - Vas-y j'arrive.

J'suis parti prendre mon portable et mes clés, j'ai prévenu Adel et Houda puis j'suis monté. Pour pas changer il était entrain de fumer.

(M) - Tu voulais me dire ?
- Merci. Pour l'hôpital.
(M) - Ah ouais, bah normal.
- Arhhhh tu me soule putain arrête d'être gentil ta race !
(M) - Faut tous qu'on soit comme toi ?
- J'suis pas si méchant que ça. Tu pourrais presque même me remercier toi.
(M) - Pardon ?
- Elle m'aimais. Enfin c'est ce qu'elle dit. Elle était amoureuse de moi depuis longtemps, alors elle est venu me trouver chez moi, dans mon appart. Moi je pensais que c'était une vraie femme alors je lai recalé j'allais pas la salir bêtement. Une fois, deux fois. La troisième fois elle est rentrée direct, elle est resté en sous vêtements devant moi. Hm putain ce soir là..
(M) - De qui tu parles ?
- Youssra.
(M) - Elle t'aimais donc elle t'as donné son cul ?
- Elle t'aimais bien toi. Mais apparemment son attirance pour le mal est passé au dessus.
(M) - Tu t'fou de ma gueule ?
- Comment t'explique que je sache toute ta vie de famille si c'est pas elle qui a ouvert sa gueule ? Là tu comprends pas ? C'est qu'une traîtresse parmi les autres, elle te la fait à l'envers. Tu mérite pas des gens comme elle, elle est pourrit de l'intérieur. Alors je l'ai forcé à s'éloigner de toi. Crois moi c'est mieux pour toi, parce que cette fille c'est pas du tout ce que tu crois. C'est une sheitana.
(M) - Mais depuis quand tu te soucis de moi toi ?!

Il est parti sans rien dire de plus.. C'est quelqu'un de vraiment bizarre. Tu sais jamais ce qu'il pense vraiment.. Qu'est-ce qu'il en sait de c'que j'crois d'elle ? J'sais même pas si je dois le croire. Moi qui me demandait pourquoi et comment tout le temps, j'ai des réponses. Même ton pire ennemi peut te protéger car seul le mal sait reconnaître le mal. Sans trop savoir pourquoi j'ai rit nerveusement. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, le summum du coup de pute. Comme si que si elle me l'avait dit j'aurais jamais pu comprendre. La meuf m'a menti. Elle a menti.

Quand j'suis rentrée Houda m'a dit qu'Adel était rentré parce que sa mère l'avait appelé. J'ai acquiescé sans trop répondre et j'suis allé dans mon lit.

*vibreur* nouveau message :
> Souad : Tu px m'appeler ?

« S : .. Allô ?
M : Souad..
- ..
(M) - Pourquoi tu t'met dans des états de fou Souad ? Qu'est-ce que t'as ?
- J'sais pas j'suis pas heureuse.
(M) - Parce que ça fait longtemps tu m'as pas vu ça.
- *rires* T'es vraiment bête.
(M) - C'est mieux de t'entendre rire sérieux.
- *hésitante* Abdel ? ..
(M) - Hm ?
- Tu peux.. Passer me voir ? ..
(M) - Ouais vas-y s'tu veux, j'arrive dans 10 minutes, c'est bon ?
- D'accord, à toute. »

J'ai pris ma casquette Nike rouge et j'me suis reposé dans mon lit la seconde d'après. J'suis pas à son service wesh ça mérite du retard.

J'sais pas ce qu'elle va encore me sortir juste pour qu'on soit qu'à deux. Elle m'étonnera toujours celle là. J'vous avais dit que y'avait un truc qui s'installait, franchement j'ai pas hâte de voir c'que ça va donner. Pas envie d'la décevoir. J'suis gentil mais j'suis pas un mec à aimer. Elle va finir maudite comme moi, elle sera touchée par ce qui hante ma vie. Les malheurs, la mort et la souffrance. Elle mérite bien mieux que tout ça. En fait je sais pas vraiment si elle mérite ou pas, c'était quand même une sacrée garce, mais elle a pas à le vivre, à le subir.

La porte du hall de son bâtiment est démontée alors je monte direct et je sonne chez elle. J'ai même pas retiré ma main d'la sonnette qu'elle avait déjà ouvert.. La meuf m'attendait derrière la porte. Une vraie folle. Elle avait un jean et tshirt, mais pas de maquillage. C'est la première fois que j'la vois toute simple comme ça, ça lui va bien, comme quoi elle est mieux sans toutes ces merdes.. Souad c'est vraiment une belle fille, on va pas se mentir. C'est un pétard, un canon, une frappe, une crème tout c'que tu veux, elle est limite parfaite. Pourtant j'sais pas, j'ai pas l'impression d'avoir de sentiments pour elle. J'vous jure, c'est trop bizarre. Y'a un truc dans ses yeux quand j'la regarde, une putain de brillance, qui disparaît quand elle s'énerve soit dit en passant, mais bref elle a ce truc dans les yeux que moi j'ai pas.

On était posé devant la télé, on faisait trop les gamins, on se vannait tout ça, on rigolait grave.. J'préfère nettement mieux la voir et l'entendre rire de toutes ses dents que de l'entendre ou de la voir pleurer. J'compte plus les fois où elle m'a appelé en larmes ou elle disait qu'elle en pouvait plus tout ça.. Elle fait souvent la forte Souad mais des fois elle tient pas le coup. Elle a du mal à s'entendre avec sa sœur qui est la préférée de ses parents et ainsi de suite, elle en prends plein la gueule chez elle et franchement gratuitement. On félicite la pute et on engueule la princesse, c'est le monde à l'envers . Y'a certaines personnes dans leur tête ça tourne pas rond. J'vous jure c'est pas possible autrement. Comment tu peux penser et fonctionner à l'envers comme ça ? Déjà pourquoi c'est permis ça. Et y'a personne pour les raisonner ? *soupire* En tout cas. J'sais même pas quoi dire sur ce cas, c'est du jamais vu honnêtement.

À force de faire n'importe quoi comme des cons on a fini par s'endormir à même le canapé. Comme des shlagues. Quand on s'est réveillé on a recommencé à faire la guerre, on se donnait des gros coups de coussins on se chatouillait et tout. A un moment j'lui ai attrapé les bras pour la chatouiller et franchement j'avais même pas capté que la position dans laquelle on était ça dépassait toutes les situations amicales possible. Forcément on rigolait plus, on se regardait dans les yeux. Dans ma tête y'avait quelqu'un qui me posait cette question en boucle :"Qu'est-ce que vous faites?" . Elle était toujours en dessous de moi, on se regardait droit dans les yeux depuis un bon moment là déjà..

J'regardais son visage, ses yeux, son nez, sa bouche.. Elle hésitait à faire un truc mais j'savais pas trop c'que c'était alors on continuait d'se regarder. En fait si je savais, je l'savais très bien même. Elle avançait doucement sa tête vers la mienne toujours en me regardant jusqu'à ce que nos fronts se collent.. J'sentais son souffle sur mes lèvres j'suppose qu'elle devait aussi sentir le mien sur les siennes.

On s'est embrassé, il fallait pas qu'on fasse ça, j'le savais. Ça allait tout changer, tout.

On s'est arrêté tous les deux, j'me suis rassis et elle aussi. On s'est regardé encore une fois, on était sûrement gêné. On s'est encore embrassé. Là c'est pas une erreur. On osait même plus se regarder.. Nous même on savait qu'on avait merdé.

« M : Souad.. J'vais y aller là.
S : Euh .. Je.. Maintenant ?
(M) - Ouais, bah, ouais..
- Ah.. D'accord..
(M) - ...
- Abdel ? ..
(M) - *devant la porte* Ouais ?
- Je crois que.. Je t'aime..

Hein ? Quoi ? C'est n'importe quoi, elle peut pas. J'suis sur qu'elle sait pas c'quelle dit. Parce que là c'est pas possible sur ma vie. Tout, mais pas ça. Elle peut tout dire, tout faire, tout penser, vraiment tout, sauf ça. Ca c'est trop, ça fou la merde ça. C'est interdit.

(M) - .. Repose oit Souad, on en reparlera une autre fois. »

J'ai dit ça mais j'avais pas spécialement envie d'en reparler en faite. J'avais même carrément pas envie d'y penser du tout, ni maintenant, ni une autre fois, ni jamais d'ailleurs.