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- J'suis un débauchard.

« Elle : Voilà hemi moi j'suis là parce que je suis enceinte et c'est Aymen le père, j'ai besoin qu'il assume, toute seule j'y arriverait pas..
Papa - C'est ton gosse ?
Moi - J'en sais rien, j'ai pas vu sa gueule.
Maman - T'as rien compris de l'histoire de ta sœur toi ?
M - Pauvre folle tu me menaces moi ?
Maman - C'est à moi que tu parles ?
Y - Euh.. Monsieur vous allez bien ?
Maman - Toi tu la ferme.
Y - Votre mari à fait un malaise !! »

Elle avait l'air étonnée de la relation que j'avais avec mes parents. Eux c'est pas du tout l'image du couple d'immigrés parfait qui bosse dur à se casser le dos pour payer le loyer. Oh putain on est bien loin du compte. Très très loin.

Mon père vendait de la came, c'était un vendeur de mort tout comme moi aujourd'hui, on peut pas vraiment dire que c'est de génération en génération, il était haut placé et pas moi. Ma mère, elle, était escort. Celle de mon père en l'occurrence. La grognasse bien jolie et bien foutue qui sert à rien, qui baise pas, elle est juste belle et elle ferme sa gueule, dans tout tes déplacements elle te suit, bah c'était elle. Bien payée pour faire la plante verte.. L'argent facile c'est courant chez nous, on aime pas trop se fatiguer pour rien. Une vraie famille de vicelard.

Ma sœur Sanae a toujours été poussée par la folle qui nous sert de mère à jouer de ses charmes pour séduire, arriver à ses fins. Résultat elle collectionnait les mecs, une vraie michto de luxe. Imbattable, inégalable. Faut dire qu'elle a été à la bonne école, c'était la fierté de ma mère, elle faisait tout bien comme il fallait. Sauf qu'elle a pas bien saisi les règles de la famille, pas d'enfants de pute chez nous. Un jour elle est revenu en cloque. Grosse et grave erreur. Mon père l'a complètement défoncée, et quand ma sœur à perdu le bébé elle s'est jetée dans un ravin avec la bagnole du daron. Ça date tout ça, mais là y'a pas longtemps, un mec est venu déposer une gamine avec ses affaires, soit disant qu'il s'en sort pas.. Le premier enfant de ma sœur, sa fille. Voilà pourquoi on se retrouve avec une morveuse qui court dans tous les sens.

Quand j'ai vu mon père inerte au sol, j'ai cru que j'allais me taper une barre. J'étais vraiment mort de rire, comme si cet énergumène pouvait ressentir quelque chose au point d'en faire une crise.

« Moi : T'es fière de toi j'espère ?
Y - Je..
M - T'arrive ici tu viens tu fais ton cinéma zehma j'suis introuvable tu pouvais pas m'le dire quoi ?
Maman - Tu vas garder cet enfant Aymen c'est moi qui te le dit.
M - T'as appelé les urgences au lieu de te mêler de mon cul toi ?
Maman - Ils arrivent. T'as pas pris assez de claques t'as du mal avec le respect toi.
M - Va changer des couches et arrête de parler pour rien. »

Elle me parle comme si c'était ma pote de quartier et elle veut que je la respecte. Laisse moi rire. Quel respect tu mérites toi ? T'es folle.

L'ambulance est arrivée , j'suis monté avec eux direction l'hosto. Quand on est arrivé ils l'ont mis dans une salle de j'sais pas quoi. J'ai rien retenu de ce qu'ils m'ont dit. Quand ils sont sortis d'la salle pour le mettre dans une chambre, un médecin est venu me voir et m'a dit qu'en gros il avait fait une crise cardiaque et que pour son âge on a eu de la chance qu'il soit encore en vie et qu'il était dans un coma profond. J'avoue que là j'étais un peu plus en panique. J'le déteste pas au point de le voir mort, j'pourrais plus lui montrer comme il me fou la haine. Quand ma soeur est morte j'ai bien souffert, aujourd'hui encore j'en suis touché. J'ai du mal à croire que la mort de mon père me touche autant que la sienne mais j'avoue que j'suis pas à l'aise de le savoir dans le mal.

Dieu donne la vie à qui Il veut et la reprends quand Il veut. Ça c'est sûr.

Aujourd'hui j'traîne dehors, j'prends l'air. J'suis posé au muret de la cité, j'fume ma clope en regardant les gens passer.. Je les regarde vivre pendant que mon père meurt un peu plus tous les jours. Mon regard s'arrête sur elle dès que je la vois. Quand elle m'a vu son sourire a disparu, le bonheur laissait place à la tristesse. Elle m'a regardé quelques secondes avant de repartir. Elle a soutenu mon regard comme si elle voulait prouver qu'elle en avait plus rien à faire de moi, pourtant j'ai besoin d'elle..

*souffle* Sort de ma putain d'tête Houda, sort de là j'vais te faire sombrer avec moi.

Quelques mois plus tard.

L'état de mon père était toujours le même, pourtant les jours passent et passent encore. Ça fait déjà plus de 6 mois qu'il est dans ce fouttu coma et il joue encore à la Belle aux bois dormant.. Ouvre-moi tes putains d'yeux bordel. J'suis vraiment dans un sale état. Jamais j'aurais pensé que la santé de ce taré m'aurait atteint à ce point là.

J'ai eu du mal mais fallait que j'retourne vers Houda.. C'est plus fort que moi mais j'ai besoin d'elle frère. Elle me calme, j'sais pas comment mais elle le fait. C'est la seule qui me fait voir que le monde est beau, qu'au fond j'suis un Homme comme tout le monde. C'est une meuf importante pour moi.. Mais j'sais pas comment lui dire, les délires d'amour et tout j'sais pas comment lui montrer, j'sais pas comment m'y prendre tout court en fait.. J'me met pas en mode quand je la vois mais un peu quand même parce qu'elle aime pas quand j'suis en jogging. Elle dit que j'suis pas le racailleux que je laisse paraître, qu'avec elle j'suis Aymen, le vrai mec, celui qui est sous la carapace du gros dur. Elle m'invente une vie, mais si ça lui fait plaisir.. Oui je change quand j'suis avec elle, j'peux pas lui parler comme aux rôdeurs du bas de mon bloc, c'est ma meuf.. Pas mon pote.

D'ailleurs on doit se voir aujourd'hui, mais elle et l'heure ça fait douze.

« M - Tin mille ans pour te préparer tu m'as gavé toi.
H - Oh arrête un peu de râler la vie est belle regarde y'a du soleil.
Youssra : T'as pas trouvé mieux que la soeur d'Abdel comme nouvelle proie mon chéri ?
M - Mais j'tourne un film ou quoi tu sors d'où toi ?!
Y : On à une échographie à faire Aymen.
H : Tu racontes quoi toi ?
Y : Oh, tu savais pas.. Bah il va être papa.
M - L'écoute pas elle dit de la merde !
H : *larmes aux yeux*..
M - HOUDA P*TAIN CROIS MOI UN PEU J'TE DIT C'EST PAS MON GOSSE ! ELLE MENT !
H : Tu me dégoûte.
M - Houda j'peut tout..
H : J'en ai marre de me battre pour toi, pour nous.. Je.. J'en ai assez fait tu crois pas ? J'suis à bout Aymen, j'en peux plus là..
M - Houda.. Jte dit que.. »

Elle m'a giflée et s'est barrée. Elle a pleuré à cause de moi et devant moi. Elle s'est même pas retenu et ça, ça me choque. C'était de trop, et ça montrait vraiment qu'elle était déçue de ma gueule. Instinctivement ma tête se tourne vers Youssra, qui me fixait avec ses airs de fière..

Je vais la buter cette pute !

Cette folle dit qu'elle est enceinte de moi mais j'la crois pas. Elle mentirai même dans les Cieux pour éviter l'Enfer. Elle est complètement squintée même si j'ai ma part de responsabilité dans sa folie. Elle était prête à tout par amour et j'ai joué. J'ai joué et elle essaie de me brûler, pour l'instant j'ai pitié j'lui ai conseillé d'arrêter.. Ma pitié a des limites, un jour j'en aurai marre et seul Dieu sait ce qui va se passer, en tout cas Aymen en colère c'est pas joli.

« M - Ça tu vas le payer chère salope, sur ma vie que ça, j'te le pardonnerai pas contre un milliard de thunes.
Y : Quoi tu veux faire un test ?
M - J'en ai rien à foutre de ta fille de pute ! Ferme ta gueule et barre toi de là, casse toi !
Y : Crois pas que j'suis fière de tout ça moi. *snif* J'étais amoureuse de toi.. Tu t'es servis de moi. *snif* J'ai trahis mon meilleur pote pour toi. T'as raconté c'que tu voulais à tout l'monde, et j'ai plus personne avec moi, j'suis seule avec un bébé..
M - C'est pas la peine de pleurer j'en ai rien à foutre. »

J'suis un salaud et j'ai pas de limite, j'avoue. J'ai tué sa vie j'ai pris tout c'quelle avait, j'ai fait ça sans pression et sans remords.. C'est pour ça que j'serais jamais heureux dans ma vie. Le bonheur m'fait que des doigts d'honneur parce qu'on peut pas l'construire sur le malheur des autres, c'est simple.

Lourd est mon parcours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant