- On joue à un jeu dangereux.
« La douleur est meurtrière. »
Au milieu de tout ce merdier j'peux vous dire que j'me sentais bien honteux. Je fait vraiment tout de travers c'est incroyable. Ça m'a fait bizarre de les voir comme ça, j'ai vraiment pas aimé. Adjila a avoué que toute cette histoire ça la fatiguait, que quand elles étaient entre gang des paillettes Souad lui lançait des pics. J'aurais bien voulu lui parler pour arranger ça mais vous avez bien vu comment elle est, qu'est-ce que vous voulez que je lui dise ? Ça sert à rien de débattre avec elle c'est pas une blague. Là je viens de me rendre compte dans quelle merde j'me suis foutue et surtout quel bordel j'ai fait. La honte.
J'ai essayé tant bien que mal d'expliquer à Adjila que c'est pas correct d'en arriver là, on peut pas lui faire un coup dans la race et se permettre en plus de lui taper des scandales. C'est du culot digne de mon père, j'lui laisse volontiers. On est resté longtemps à parler et franchement elle était campée sur ses positions. Comme si c'était pas grave, elle en avait vraiment rien à foutre. À croire que c'était clairement ce qu'elle voulait.
La nuit commençait à tomber alors j'lai ramené jusque chez elle et j'suis rentré chez oim tout de suite après. J'me suis allongé sur mon lit direct j'étais complètement mort, la journée m'avait lessivé.
J'ai réfléchis longtemps avant de m'endormir, la vie que je veux pour la vivre faut un putain de mental. Si jamais elle et moi on perce l'avenir ensemble, est-ce qu'elle acceptera de venir avec moi à tout mes déplacements professionnel ? Parce que c'est important tout ça pour moi, j'compte bien faire du foot mon métier et j'aurai besoin du soutien d'ma femme aussi.. J'pense pas que femme de footballeur ça soit si simple à vivre. On verra bien. En tout cas c'est grave important pour moi faut pas qu'elle me lâche d'un coup d'un seul.. Je veux que ma femme me suive dans chaque déplacement, son pied c'est mon pied, on se sépare pas. Si je trime pour elle c'est pas pour qu'elle soit à milles bornes de moi. C'est mort d'avance.
La femme c'est la force et la faiblesse d'un homme en même temps, faut pas croire, on vous aimes à mort on ferait n'importe quoi pour vos gueules j'vous jure.
* DANS LA PEAU D'AYMEN.
« Les dernières minutes. »
Ce matin j'me lève le coeur lourd, lourd comme une cargaison d'shit, lourd comme le tarpé d'ma pute d'hier, lourd comme mes peines, lourd comme mon ego.
J'passe devant l'miroir, mon regard reste focalisé sur mon cou. La bagarre d'hier est mal passé, j'sourit et j'rigole nerveusement en même temps, cet enculé aurait du m'tuer. Dans le miroir j'voyais un homme duper au bord du gouffre, un homme prêt à s'tirer une balle dans la gueule ou à finir une Poliakov en moins de 2. Cette image de shlag m'plait pas du tout, j'suis l'prince de la ville moi pas un ptit con roué d'coup par la vie !
Instinctivement mes sourcils s'froncent et la colère monte.. Sans comprendre ni pourquoi ni comment j'ai envoyé mon poings dans mon reflet. En plein dans la gueule. La douleur que j'étais censé ressentir représente même pas un dixième de c'que ressent mon coeur à cet instant, surtout quand je me dit que j'aurais jamais la femme que je veux.
*sonnerie du fixe*
« Moi : Ouais ?
... : Je suis infirmière à l'hôpital ******. Vous êtes bien Aymen Ghelîl, le fils de Kerem Ghelîl ?
M : En personne.
... : Très bien, alors il faudrait que vous veniez au plus vite.
M : Dans 20 minutes ça va ?
... : Aucun soucis.
M : Ok »J'me suis soigné la main, j'ai mis un bandage, j'me suis douché habillé bref normal quoi. J'ai pris la voiture et j'ai roulé a j'sais plus combien d'kilomètre heure, c'était pas très légal j'me souvient que d'ça. J'suis arrivé là-bas et direct un médecin est venu m'voir.
Il avait peur de moi j'le sentais, en même temps j'devais ressembler à un fou, un bandage plein d'sang des marques de strangulation et des cernes jusqu'en Enfer. Honnêtement, j'en avais rien à foutre. J'lai suivis dans son bureau, j'ai pas attendu qu'il m'le dise j'me suis direct assis. Il m'regardait pas dans les yeux, sans rien dire au début, ça m'énervait un peu j'avais du mal à tenir en place.
« Médecin : J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.. Je commence par laquelle ?
M : Jmen fou.
Mdc : D'accord, bon.. La bonne, c'est que votre père s'est réveillé.. Mais la mauvaise c'est que..
M : Accélère un peu cousin j'ai pas le temps.
Mdc : Il ne peut plus rien faire car son cerveau ne répond plus.
M : T'ES PAYÉ POUR CA ? POUR RENDRE LES GENS À LEUR FAMILLE EN MAUVAIS ETAT ?
Mdc : Écoutez monsieur, calmez vous, rien est perdu.. »J'lui ai décollé une droite et j'suis partie d'son bureau en claquant la porte. J'suis allé dans la chambre de mon père en courant, il était allongé, il clignait des yeux par moment c'est tout. J'lui parlais, j'criais, j'le secouais il réagissait à rien. J'pleurais, j'cassais tout franchement j'aurais tout voulu sauf ça même que ça m'arrive à moi mais pas à mon lui.. La tête contre le mur, la sécurité est venu m'balancer dehors, à croire que c'était l'hospice à sa mère. J'me suis senti encore plus con, ils m'avaient jeté comme une merde.
J'ai pris la route et j'suis retourné chez moi, j'ai pris une bouteille et de quoi faire deux trois bédo et j'suis monté sur le toit. Belzébuth tenait plus en place, il est trop fou en ce moment on dirait qu'il me pousse au suicide ce pd. Il commence à me fatiguer, ce ptit démon me pète les couilles. Alors j'ai bu, j'buvais, j'buvais encore et encore.. J'appelais les gens j'disait que d'la merde j'étais complètement stone, j'ai jamais autant été sous tise et sous fumette de ma vie. J'avais l'crane qui faisait boite de nuit, j'étais en total délire, je jouais avec ma vie. C'était un carnage.
On aurait dit un putain de suicidaire. J'étais debout de l'autre côté de la barrière prêt a sauter. J'entendais des cris en bas et j'entendais aussi quelqu'un hurler derrière moi. Je devais ressembler à un bouffon du 16e sous LSD pour rien comprendre à ce point là, mon corps était là mais pas ma tête, mon âme m'avait déjà quitté..
J'ai compté jusque trois, j'ai rigolé.. Et finalement j'ai fini par sauter. J'ai gardé les yeux ouvert pour bien voir la mort en face, j'me démonte jamais même quand la situation est critique. Au pire des cas j'en ressortirais en vie, au mieux j'irais brûler en Enfer. Ma tête à claqué bien fort, ça m'a résonné dans tout le corps. Après avoir entendu un bruit sourd j'ai même pas eu le temps de fermer les yeux, c'était déjà trop tard.
C'était mes dernières minutes.

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Lourd est mon parcours.
Roman pour AdolescentsTout est toujours question de chiffres, l'argent, le poids.. Du jour au lendemain la donne peut s'inverser, d'un jour à l'autre tout peut changer, tout peut basculer.. On y est pour rien, c'est Dieu qui donne. L'histoire de ma vie, que j'ai vécu, qu...