5 décembre : Collègues & Cie

1.8K 110 51
                                    

Pierre se réveilla en sursaut. Il était cinq heures du matin, il soupira en se levant de son lit et enleva son tee-shirt moite de sueur. C'est fichu pour se rendormir maintenant. Il se dirigea automatiquement vers sa salle de bain pour prendre une douche fraîche, habitude qu'il avait prise depuis quelques jours. Il faut dire que cela avait le mérite de lui remettre les idées en place.

Après s'être habillé, il se dirigea vers la cuisine pour se rendre compte qu'il était trop tôt et qu'il n'avait pas faim. De toute façon, il voyait Kate partout. Tiens, là, sur l'étagère ce sont les photos de notre road-trip en Europe... Il saisit un des cadres pour le contempler puis, il ne sut comment, il lui échappa des mains. En tentant de recoller les morceaux, un bout de verre se figea dans sa main gauche. Il ne sentit presque rien, de toute façon ça lui faisait toujours moins mal que la période qu'il était en train de traverser en ce moment. Il le retira doucement et abandonna ce qu'il était en train de faire pour se saisir de ses clés. Il se dit qu'il serait sûrement plus tranquille à Maison Grise et que là-bas au moins, personne ne viendrait le hanter. Juste avant de sortir, il eut le temps de lire un bout de papier chiffonné qui était abandonné là depuis quelques jours, on pouvait toujours y lire Séduire Benjamin Verrecchia.

oOo

Une fois à destination, une tasse de café à la main, Pierre se dit qu'il avait trouvé la solution au mal-être qui était en train de prendre place dans sa vie. Il allait effectivement accomplir son défi. Ça me changera les idées et puis Kate ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Il ne fallait pas partir aussi loin.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il entendit le bruit de la porte et de pas qui se dirigeaient vers lui. Il sut qui c'était avant même de se retourner. Il ne s'attendait cependant pas à le voir arriver aussi tôt. Pour saluer son ami, il lui proposa un café qu'il accepta volontiers. Mais, alors qu'il lui tendait la tasse brûlante, leurs  mains s'effleurèrent et cela raviva la douleur due à sa coupure de ce matin. Aussitôt Benjamin s'empara de sa main, les yeux écarquillés :

— Qu'est-ce qui t'est arrivé ? demanda-t-il l'air inquiet. Il faut désinfecter ça tout de suite !

— C'est juste une coupure Ben, t'inquiète pas pour ça...

— Évidemment que je m'inquiète, Idiot. Je vais chercher la trousse à pharmacie.

Pierre s'installa dans le canapé et quelques minutes plus tard, le brun était de retour. Un air de concentration plaqué sur le visage, il s'employait à faire un bandage à son ami avec beaucoup de dextérité.

— Tu sais que tu es très sexy quand tu es aussi concentré, lança-t-il d'un ton badin.

— Pierre... répondit son interlocuteur l'air faussement exaspéré.

— Bah quoi, on est mariés non ? lâcha le blond, faussement innocent.

En disant cela, il passa sa jambe par-dessus celle de Benjamin en ne le lâchant pas des yeux une seule seconde. Quiconque ne le connaissait pas aurait pu croire que ça ne lui faisait rien, mais Pierre perçut un trouble sur son visage qui dura à peine une demi-seconde. Il se rattrapa vite en reprenant le masque qu'il utilisait si souvent dans leurs vidéos.

— Collègues, Pierre, collègues.

Malheureusement pour eux, Fred entra au même moment dans la pièce. Les trois restèrent un moment à se regarder. Un ange passa puis l'arbitre lança :

— Ça va, on vous dérange pas trop les amoureux ?

— Très drôle, grinça Ben en se dégageant pour aller tourner une vidéo.

25 jours pour le séduireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant