9 décembre : une promesse

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Suite au départ de Kate, Pierre se retrouva de nouveau seul avec Benjamin et il était totalement paniqué. C'était comme si le monde tournait au ralenti, alors qu'il était parcouru de violents flashs le faisant revivre ce qui venait de se passer. Il revoyait sa dispute avec Ben, l'entrée de Kate et quand elle avait commencé à l'accuser de la tromper car il était amoureux du brun. Attendez, amoureux ? Je serais amoureux de ...

Il n'arrivait toujours pas à se calmer, ses mouvements devenaient saccadés alors que le souffle commençait à lui manquer. Bon sang, qu'est-ce qui lui arrivait ? Il avait l'impression de devenir fou. Ce qui était certain, c'est qu'il ne contrôlait plus rien du tout.

Dans son état semi-conscient, il arrivait tout de même à percevoir qu'on l'avait assis et que quelqu'un tentait de le calmer en lui murmurant des paroles réconfortantes. Il ferma les yeux et essaya de se concentrer sur le doux grondement de cette voix qui lui paraissait si rassurante, mais qu'il n'arrivait pas à reconnaître pour le moment. Il réussit à comprendre qu'on lui demandait de compter lentement, mais il avait beaucoup de mal à se concentrer.

Des doigts enserrèrent alors les siens, comme pour lui donner de la force et il sentit une douce chaleur l'envahir petit à petit. Au bout d'un moment, il sentit qu'il pouvait ouvrir les yeux sans crainte et il se trouva nez à nez avec des yeux noirs, emplis d'inquiétudes. Benjamin.

Alors, il était resté tout ce temps avec lui ? Malgré ce qu'il lui avait fait subir, il avait été à ses côtés quand il en avait eu le plus besoin. Il le regarda de nouveau et il sentit que pour une fois, il était vraiment lui, sans son habituelle carapace. Pierre comprit que cet instant fragile qu'ils étaient en train de partager ne tenait qu'à un fil ; alors il en profita. Il se blottit dans ses bras -tandis que l'autre le laissait faire - pour s'imprégner de son odeur, sachant qu'il n'aurait pas l'occasion de la revoir de sitôt.

oOo

Pierre se réveilla le lendemain, sans savoir quand ni par quel miracle il s'était endormi. Tout ce qu'il pouvait constater est qu'il était confortablement installé dans le canapé-lit de son studio et recouvert d'un bon plaid. Il se leva pour jeter un coup d'œil autour de lui et fut déçu en réalisant qu'il était tout seul. Mais à quoi est-ce que tu t'attendais, mon vieux ? Tu l'as fait souffrir et tu voudrais qu'il reste bien sagement à tes côtés ?

Il se leva donc, définitivement cette fois, en se disant qu'il fallait vraiment qu'il se prenne en main et qu'il arrête de s'apitoyer sur son sort. Bien sûr, le fait que sa relation avec Kate soit terminée l'affectait quelque peu, mais avec le recul, il se rendit compte qu'il l'aurait rendu malheureuse de toute façon puisqu'il ne l'aimait plus. Il aurait cependant préféré qu'ils se séparent en bons termes, mais avec tout ce scandale... Cela lui était presque sorti de la tête d'ailleurs. Il se rendit compte qu'il s'y était vraiment pris comme un manche avec son ami et qu'il allait devoir prendre ses responsabilités et s'excuser.

Après un bon café, il s'installa à son bureau et travailla sérieusement plusieurs heures d'affilée sur sa prochaine vidéo. D'une part, ça lui faisait du bien de reprendre officiellement part à la vie active et puis ça lui permettait aussi de penser à autre chose, l'espace d'un instant.

Peu à peu, Maison Grise fut remplie par ses habitants. Les collègues de Pierre vinrent le saluer et il leur répondit d'un air distrait car toute son attention était focalisée sur son travail. Finalement, aux alentours de 14h, quelqu'un toqua à sa porte. Benjamin entra alors, une assiette remplie à la main.

- Tu n'es pas venue manger avec nous ce midi, du coup j'ai pensé que tu devais avoir faim... Il lui tendit l'assiette avec un petit sourire.

- Pourquoi est-ce que tu es aussi gentil avec moi ? l'interrogea Pierre. Je me rends compte que j'ai vraiment mal agi dernièrement et je trouve que je ne mérite pas ton amitié. Tu devrais être en colère contre moi parce que par ma faute, tout le monde croit qu'on est en couple et on fait la une ...

- ... C'était juste une sortie, tu ne pouvais pas savoir ce qui allait se passer.

- Peut-être, mais je t'ai quand même embrassé pour te faire avouer je-ne-sais-quoi, alors que j'aurais dû respecter ton silence et te laisser de l'espace...

- ... Je te rappelle que j'y aie répondu à ce baiser et que c'est moi qui suis parti en claquant la porte et te laissant en plan.

- Ce qui était tout à fait justifié ! Le pire reste quand même que Kate a débarqué en t'accusant de briser notre couple, alors que le connard de l'histoire, c'est moi...

- Pierre... dit-il, l'air las. On peut dire tout ce qu'on veut sur toi, mais tu es tout sauf un connard. Même si je ne te le dis peut-être pas très souvent, même jamais en fait, tu es quelqu'un de très important pour moi. Je crois que tu ne pourras jamais réaliser tout ce que tu m'as apporté parce que, pour toi, c'est inné d'aider les gens sans rien attendre en retour. Alors, non je ne te laisserai pas tomber et bien sûr que tu en vaux la peine. Tu n'as peut-être pas très bien agi dernièrement, mais je n'arrive pas à rester longtemps fâché avec quelqu'un, encore moins avec toi.

- Alors, on est de nouveaux amis ? hésita-t-il.

- Collègues, répondit le brun en éclatant de rire.

Pierre sourit alors. Il était heureux d'avoir retrouvé Benjamin et peu importe ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, ça lui suffisait largement de faire partie de sa vie. Il n'abandonnait pas pour autant son défi, simplement, il allait le réaliser autrement. Il se fit la promesse de toujours être là pour lui et d'être ce dont le brun aura le plus besoin, peu importe ce que ce sera.

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Voilà le 9ème chapitre ! Je suis vraiment désolée pour le délai et j'espère que la suite vous fera plaisir :)

25 jours pour le séduireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant