19 décembre : ton corps contre le mien

2.2K 103 37
                                    

Pierre émergea doucement de son sommeil pour se trouver dans un état de quiétude qu'il n'avait connu depuis un moment. Sa joue était calée contre le dos du brun, tandis que ses bras venaient enserrer amoureusement sa taille ; il se dit qu'il ne serait pas difficile de s'habituer à cela. Mais pour l'instant, il préférait se concentrer sur le présent et entreprit de réveiller son ami. Il commença par semer des baisers dans sa nuque avant d'effleurer son oreille en chuchotant son nom, guettant une quelconque réaction. Elle ne se fit pas espérer puisque dans les secondes qui suivirent, Benjamin cligna des yeux, aveuglé par la lumière du jour, puis se tourna vers l'homme qui partageait son lit.

- Bonjour toi.

Sa voix rauque provoqua un rire chez Pierre qui vint déposer un léger baiser sur ses lèvres pour le saluer.

- C'est que vous êtes beaucoup moins combattif le matin, Monsieur Verrecchia. Je devrais peut-être en profiter... lança le blond avec amusement

Le brun resta silencieux un instant, hésitant à se prendre au jeu, puis le naturel reprit le dessus :

- Je vais prendre une douche, annonça-t-il en sortant du lit seulement vêtu d'un caleçon.

- C'est une invitation ? continua Pierre, joueur.

- Nooon ! cria Benjamin, le regard rieur, avant de s'enfermer dans la salle de bain.

Pierre se laissa retomber, un sourire plaqué sur le visage. Il se rendit compte à quel point avoir été éloigné de son ami, ne serait-ce que quelques jours, lui avait fait du mal. Il ne se sentait vraiment lui-même que lorsqu'il était en sa compagnie et il craignait réellement de le perdre. Il avait conscience du lien très spécial qui les unissait, et bien qu'il ne sache pas exactement ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, il se promit de l'entretenir. Il en était toujours dans ses réflexions quand il sentit une main traverser ses cheveux qui lui arrivaient à présent au menton.

- Il faut que tu ailles te préparer, sinon on va être en retard. Je vais nous faire du café pour nous mettre d'attaque.

- En fait Ben, t'es vraiment un mec à marier.

Il esquiva au vol une de ses chaussures en riant aux éclats.

- Je persiste à dire que t'es un mec à marier ! et il s'enferma à son tour dans la salle de bain.

oOo

Ils arrivèrent à Maison Grise à huit heures pétantes sous les regards amusés de Fred et Guillaume.

- Alors, on a eu une panne d'oreiller ? plaisanta l'arbitre avec un clin d'œil appuyé.

- Non, juste Pierre qui ne trouvait pas sa chaussure...

- ... chaussure que tu m'avais balancée je te rappelle !

- On dirait déjà un vieux couple, alors imagine dans dix ans, chuchota Guillaume à Fred.

- Eh, on est là ! lancèrent de concert les deux youtubeurs.

Après un fou rire collectif, ils allèrent travailler chacun de leur côté. Pierre eut la surprise de voir Benjamin dans son studio aux alentours de midi. Il se creusait la tête depuis plusieurs heures pour trouver un concept innovant, mais il n'était pas vraiment satisfait de ses trouvailles, ce qui le rendait tendu. Le brun le remarqua immédiatement et, sans un mot, il vint poser ses mains sur les épaules du blond pour entamer un massage. Il effectuait des mouvements circulaires avec ses pouces qui eurent le don de faire disparaître toute tension de son corps. Lorsqu'il s'attarda dans ses cheveux, Pierre laissa échapper un petit cri de plaisir qui fit sourire Benjamin. Il abandonna ce qu'il était en train de faire pour lui chuchoter au creux de l'oreille un "on va manger" qui lui parut être la chose la plus sensuelle au monde. Il acquiesça en regrettant tout de même qu'ils ne soient pas allés plus loin.

oOo

Ils allèrent donc manger avec les autres et même si leurs collègues et amis ne dirent rien, ils n'en perçurent pas moins les regards pleins de sous-entendus échangés par les deux youtubeurs. Ces derniers se séparent d'ailleurs à contrecœur après un nouveau café pour se remettre à travailler.

Pierre était dans une de ses journées les moins productives. Il restait, là, planté devant son ordinateur, à attendre qu'une idée de génie tombe du ciel. En vérité, tout ce qui défilait dans son esprit à cet instant, c'était des images du brun. Il le revoyait au sortir du lit, seulement vêtu d'un boxer qui le montrait plus qu'à son avantage. Il se souvenait également du moment privilégié qu'ils avaient passé dans la cuisine, serrés l'un contre l'autre. Il avait besoin d'avoir le brun à ses côtés. Chaque matin. Il se décida donc à aller le trouver dans son studio, en ayant une idée bien précise derrière la tête.

Après quelques coups frappés à la porte et une invitation à rentrer, il se retrouva face à l'objet de toutes ses pensées. Il le dévora du regard un moment ce qui eut pour effet de le faire rougir. Il trouva cela adorable.

- Tu venais pour quoi ?

- Pour te voir.

- Ah.

Un silence plana dans la pièce avant que Pierre ne se précipite sur les lèvres de Benjamin.

- En réalité, je venais plus pour ça, chuchota-t-il.

- Je comprends mieux, répondit le brun sur le même ton avant de l'entrainer vers le canapé bleu.

Ils continuaient de se découvrir, tandis que leurs langues dansaient un ballet qui n'en finissait plus. Pierre se risqua à glisser une main sous le tee-shirt du brun pour le caresser. Au vu des grognements de plaisir qui s'ensuivirent, il se dit qu'il avait bien fait. Leurs corps se frottaient l'un contre l'autre, ne faisant que renforcer leurs désirs respectifs. Alors que le blond commençait à enlever son haut - il avait définitivement trop chaud -, la porte s'ouvrit à la volée sur Fred, une liasse de feuilles à la main. Il referma la porte aussitôt avant de la rouvrir.

- Bon bah je vous laisse hein, bredouilla-t-il, gêné.

Les deux youtubeurs se retrouvèrent de nouveau seuls et ils éclatèrent de rire au vu du cocasse de la situation.

- Je me disais bien qu'on avait oublié un truc, blagua Pierre.

- C'est sûr que c'est pas le lieu le plus tranquille pour faire ce genre de chose, renchérit Ben.

Après qu'ils se soient calmés, le brun lui lança :

- T'as qu'à passer chez moi si tu veux.

Le blond acquiesça en souriant.

oOo

Après avoir prétexté une urgence - les autres avaient très bien compris de quoi il en retournait -, ils s'étaient empressés de se rendre à l'appartement de Benjamin. Ce dernier était actuellement en train d'essayer d'ouvrir la porte, quelque peu gêné dans sa tâche par le blond qui lui dévorait le cou.

- Pierre... On ne va jamais rentrer si tu continues comme ça.

Il lui laissa un instant de répit pour composer son code, mais une fois passé le seuil, il plaqua le brun contre le mur et continua ce qu'il avait entrepris. Il l'embrassait passionnément tandis que son corps venait épouser le sien. C'est comme s'il avait besoin de sa peau contre la sienne pour vivre et il se demanda comment il avait fait pour se retenir d'y goûter pendant si longtemps.

Alors qu'il commençait à s'attaquer à son pantalon, le brun le retient et le guida jusqu'à sa chambre. Là-bas, il le poussa sur le lit et s'assit à califourchon sur lui. Il voulut inverser les positions mais Ben lui murmura :

- Laisse-toi faire un peu.

Il se détendit et ferma les yeux pour profiter des caresses qui lui étaient prodiguées. Les mains du brun étaient partout à la fois et il les sentit descendre jusqu'à son entrejambe. Habilement, il le défit de son jean et d'un regard, il s'assura d'avoir l'autorisation d'aller plus loin. Alors, il prit son membre en bouche et Pierre se sentit décoller face aux sensations fortes qui affluaient par vagues. Il laissa échapper quelques soupirs de plaisir, tandis que le brun s'arrêta juste à temps pour venir frotter son érection à la sienne. Il atteint l'extase quelques secondes plus tard, suivi de près par son ami. Ce dernier se laissa rouler de côté pour se retrouver face à lui. Il prit la main de Benjamin et ils restèrent là, à se contempler en silence. Ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre.

25 jours pour le séduireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant