T : First Met

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J'avais presque sept ans quand je l'ai vu pour la première fois. Nous étions le 23 avril et par une journée assez ensoleillée, je traînai à rentrer à la maison. J'allais passer le portail de l'école quand j'entendis des garçons dans le gymnase. Je m'en approchai discrètement.

- Ne vient pas dans notre équipe Tendou! Les monstre ne doivent pas être dans une équipe d'humain! disait un noiraud d'un ton moqueur

-C'est vrai qu'il ressemble à un monstre avec ses grands yeux! rajoutait un brun

Je n'avais pas encore vu ce Tendou mais j'étais triste pour lui. Juste pour une partie infime de son physique on le rejetait. Je comprenais parfaitement ce qu'il ressentait. Lui on se moque de ses yeux, moi on se moque de mes oreilles. Elles ressemblent à celles d'un elf.

Après quelques minutes, je n'entendis aucune réaction de Tendou. Il devait sans doute avoir l'habitude lui aussi.

Les deux moqueurs rejoignirent le terrain habillés de leurs vêtements sportifs. Quand je vis le dernier aux cheveux rouges écarlates et yeux bordeaux se mettre de l'autre côté du filet, je compris que c'était lui. Ses yeux étaient d'un rond parfait et ses pupilles étaient très fines et petites. Il avait une sorte de coupe au bol avec les cheveux raser en dessous. Tendou devait avoir dix centimètres de plus que moi. Mais... j'avais beau chercher, je ne voyais pas en quoi il faisait peur.

Les garçons jouaient au volleyball. Tendou devait contré le ballon des attaquants pour leur éviter de marquer un point.
Je faisais seulement du volley en cours de gym donc je ne connais que les bases mais eux avaient l'air de bien s'y connaître.

J'étais absorbée par leur jeu, surtout celui du rouge. La satisfaction sur son visage quand il bloquait parfaitement l'attaque du noiraud donnait des frissons de joie. On pouvais voir qu'il était heureux quand il jouait. Peut-être est-ce pour cela qu'il ne s'était pas défendu.? Peut-être qu'il s'agit des seuls garçons qui pratiquent ce sport.? Tendou ne voudrait pas les perdre pour s'auto-satisfaire.

Je restai sans m'en rendre compte, une demi heure de plus dans l'école à les observer cachée derrière la porte du gymnase. J'étais, on peut le dire, en pleine admiration. Ce ballon ne pouvait toucher le sol, être tenu dans les mains ou encore touché deux fois à la suite par une même personne. C'était un ballon qui narguait car il ne pouvait être tenu comme on le voulait mais c'était également un ballon précieux que l'on voulait à tout prix protéger pour ne pas le laisser mourir au sol.

À force de les regarder, je sentis pour la première fois mon coeur s'accélérer. C'était doux et agréable.

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