Un Péché Pas Banal.

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Chapitre 10 : Un péché pas banal.

Je me réveille dans mon lit avec Déborah en train de baver sur mon t-shirt. Je la pousse d'un coup de coude ce qui la fait tomber par terre, comme une petite peluche. J'en profite pour m'asseoir sur mon lit tranquillement, et m'étire lentement.

-Gné ? fait-elle en ouvrant un œil. Pourquoi tu m'as fait tomber Corentin ?

-Tu me bavais dessus ; lui répondis-je en baillant.

-Ah... désolée.

Je quitte mon lit et prépare mes affaires. J'entends une fois habillée et lavé un ronflement.

-Il serait peut-être temps que tu réveilles Anaïs ?

Cette dernière qui ronflait jusque-là comme un hippopotame sur un moteur, se réveille lentement et nous suit jusqu'au salon en silence.

-Il y a un problème, Anaïs ? demandé-je une fois sur le chemin de l'arrêt de bus.

-Rien d'intéressant... ; marmonne-t-elle dans la petite poche de mon sac.

-Elle a sûrement rêvé de son exclusion après son péché ; suggéra Déborah dans la poche de mon sweat.

Anaïs lui lance un regard noir qui la fait se planquer plus profondément dans la poche.

-D'ailleurs, quels sont vos péchés ? dis-je pensivement.

C'est vrai ça, je n'ai jamais pensé à leur demander, ce doit vraiment être des trucs horribles. J'ai bien envie de savoir.

-Rien d'intéressant ; me répondirent-elles en s'enfonçant dans leur poche respective.

Plus elles me diront ça, plus j'aurais envie de savoir !

David ne se trouve pas à l'arrêt de bus ce matin, son père a dut l'emmener au lycée comme il fait parfois. Un trajet fantastiquement ennuyeux s'annonce. Le bus étant plein, je ne peux trouver de place que dans les escaliers occupants la sortie arrière. Ce n'est pas très autorisé, mais le chauffeur s'en fout au vu des trois autres personnes y logeant.

Le trajet semble interminable sans mes écouteurs, sans David et avec pour seule occupation le fait de réussir à ne pas se manger une autre personne.

Je retrouve donc David en train de discuter avec Kaméliah. Enfin, ils semblent plutôt en train de s'engueuler qu'autre chose.

-Je te dis que j'en sais rien ! s'exclame David en écarquillant les yeux, visiblement très agacé.

-Bordel ! Toi et ton ange, vous êtes aussi inutile l'un que l'autre ! rugit Kaméliah.

-Ecoute, cette règle est aussi importante pour les anges que pour les démons ; commence Théodore en agitant son index. Même les déchus ne sont pas autorisé à prononcer ces mots.

-Si on a le malheur de prononcer leurs noms, nous serons condamnés à errer éternellement en tant qu'humain dans notre monde opposé ; chuchota Audrey en se cachant sous sa capuche. Et pour les déchus, c'est pire ! Ils se font tabasser par eux ! Et encore, on ne sait pas tout... ; ajouta-t-elle.

-De quoi parlez-vous ? leur demandé-je en m'approchant plus près.

Ils se figèrent en me regardant.

-Quoi ?

-Hm... nous ne disions rien d'intéressant.

Encore quelque chose d'inintéressant qui ne semble pas du tout l'être ! Il y a intérêt à ce que ça ne me porte pas préjudice de ne pas le savoir, ça !

Nous partons en sport où nous avons course endurée. Le cours se passe plutôt bien, toujours la même chose, toujours les mêmes souffrances et cette non envie permanente de courir après le vent. Après deux heures fatigante, nous repartons en direction du lycée, en petit groupe, chacun de notre côté.

-Au fait ; commence Audrey qui a laissé Kaméliah pendant qu'elle discutait avec des garçons. Qu'est-ce qui ne va pas Anaïs ?

-Rien d'int-

-Arrêtez avec vos « rien d'intéressant » ?! m'exclamé-je alors qu'une fille de ma classe passe à côté de moi.

Elle sursaute et s'enfuit vers Julien et Liliana. Ils commencent à discuter vivement, au moins je lui permets de sociabiliser.

-Tu pourras jamais la pécho ! s'esclaffe David.

-Mais comment tu fais pour pas parler avec ?

-L'habitude... Bref, quel est le problème, Anaïs ?

-Elle a rêvé de son péché ; répondit Déborah en devançant Anaïs.

-Hé ! Qui t'as autorisé à le dire ! se braqua-t-elle.

-Il serait peut-être temps que Corentin le connaisse, non ? suppose Audrey en se mettant entre elles.

Anaïs détourne le regard. Au moment où nous entrons dans la « zone » du lycée, Déborah –soutenue par Audrey- la menace de me dire ce qu'elle sait. Anaïs –après avoir lancé de petites flammes sur Déborah- daigne parler.

-J'ai simplement confondu « ébullition » avec « eau bénite »... ; lâche-t-elle en baissant la tête.

Ébullition ? Eau bénite ? Quel est le rapport entre les deux ?

-Oui, enfin, ce n'est pas toute l'histoire ; rétorque Audrey en fermant les yeux. Si tu passais au passage de l'arrivé de M.Cobi ?

Ah... ? Là, ça devient vraiment intéressant !

Anaïs pousse un long soupire avant de continuer.

-Je travaillais dans une piscine qui faisait aussi jacuzzi et, je devais me charger de cette partie. Un jour, il est arrivé blessé et comme il n'avait aucun autre endroit contenant des fioles d'Ebullitions que dans cette partie de l'établissement, on m'a chargée de lui en verser sur la tête mais.... Je me suis trompée de fiole.

Déborah et Théodore entrent alors dans un fou rire.

-Je ne comprends pas... Si tu as mis de l'eau bénite, ça aurait dû le guérir, non ? m'étonne-je.

Elle me regarde comme si j'étais le dernier crétin de la planète.

-C'est un démon, idiot ; me répond David. T'as déjà vu un démon apprécier l'eau bénite, toi ?

-Ouais, c'est vrai... Mais pourquoi en avoir dans le monde des démons, alors ?

-L'eau bénite est un parfait anti-moisissure dans notre monde ! déclare fièrement Audrey.

Déborah et Théodore cessent de rire.

-Vous l'utilisez pour quoi ?! s'écrit Déborah, horrifiée.

Banalités d'un hantéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant