D'une vie à l'autre : Iron Man 1

C'est pour demain

Les jours s'enchaînèrent à une vitesse fulgurante. J'étais trop occupée à construire l'armure avec Tony et Yinsen pour me préoccuper du temps mais d'après le professeur, cela faisait un mois et demi que je pourrissais dans cette grotte. J'avais troqué mon t-shirt marron pour un pull gris qui était encore plus long que le précédent.

Je m'étais énormément rapprochée de Tony. Il m'avait même autorisée à l'appeler par son prénom. Notre sens de l'humour dans les situations les plus désastreuses, comme celle-ci, nous a fait énormément de bien et ce qui nous a réunis dans un premier temps. Puis on a parlé de nos passions. Il me parlait de maths, de sciences et de mécanique tandis que je lui parlais jeux vidéos, memes et dessin.

Bizarrement, j'écoutais attentivement ce qu'il disait, le questionnant quand je ne comprenais pas ou quand je voulais en savoir plus. J'avais toujours détesté les sciences et elles ne m'intéressaient clairement pas. Mais quand Stark expliquait c'était comme hypnotisant. Et il semblait ravit de pouvoir apprendre quelque chose à la nouvelle génération. Il était tout aussi content quand je lui racontais ce dont on parlait et riait chez les jeunes d'aujourd'hui. Mais je devais être en décalé car je n'étais pas exactement à la même époque qu'avant. Je lui ai parlé de ma famille, pleins de petites anecdotes stupides mais drôles. Et, lui, me parlait de Pepper, de Rhodey et de Happy. Toutefois, Yinsen semblait vouloir se faire le plus discret possible.

D'ailleurs, le fait d'être amenée si soudainement dans le MCU sans savoir ni comment ni pourquoi hantait mes nuits. Mais ça ne servait à rien de réfléchir sans aucun indice. J'avais plus important à gérer pour le moment.

Comme d'habitude, on construisait le supposé missile dans l'obscurité de la grotte. J'y dormais mal, peu confortable, c'est froid et lugubre en plus il n'y a ni clime ni chauffage. C'est scandaleux ! Je noterai 1/10 sur TripAdvisor !

Plus sérieusement, je dormais effectivement très mal. Mais pas forcément à cause de mon espace de vie, c'est surtout à cause des cauchemars incessants qui me font revivre ma découverte sur le MCU, le crash, le kidnapping, les cadavres... Tout semblait aller si vite et si lentement en même temps. C'était tellement...étouffant.

Donc je me réveillais souvent à cause de ça. Toutefois, j'avais la chance que Tony vienne me rassurer. Yinsen essayait également mais il n'était pas très doué pour ça...désolée, Yinsen.

Oh ! Et puis, comment puis-je parler de séquestration sans parler de la nourriture ? En plus d'être douteuse, la nourriture était insuffisante. Surtout pour moi, encore en pleine croissance. Les douleurs à l'estomac faisaient souvent rage pendant la journée. Et dès que Tony le voyait, il me donnait une partie de son repas lorsque c'était l'heure. Yinsen s'y est mit également. Au départ, j'ai poliment refusé mais au bout d'un certain temps, ils étaient si insistants que j'ai dû accepter. Fût un moment où j'ai cru qu'ils allaient m'enfoncer le pain au fond de ma gorge.

Ils débitaient des argument scientifiques pour me prouver que j'avais plus besoin de cette nourriture qu'eux. J'en ai pas compris la moitié mais je suppose qu'ils avaient raison.

J'étais toujours aussi sale, mes cheveux emmêlés et le sang sur ma tempe et ma lèvre fendue n'ont pas disparus. Et puis...y avait cette sensation. Parfois je la ressentais et parfois non. Je me sentais comme...trop pleine. Comme s'il y avait une chose dans mon corps qui ne devrait pas être là. Je pouvais sentir quelque chose couler ou ramper sous ma peau. C'était extrêmement déroutant... Pas forcément douloureux.

Je finissais de souder une plaque de métal alors que Tony finalisait un cours sur la gravité. Et il m'était toujours étrange de l'écouter avec attention.

"Je suis toujours aussi surprise de t'écouter parler malgré le peu d'intérêt que je porte normalement à la science."

Le milliardaire faisait un travail méticuleux en connectant des fils mais il réussit tout de même à éloigner son regard de son travail pour me sourire.