บท22

179 33 3
                                    

      Du froid, des bruits étouffés, la gorge sèche, les lèvres gercées, un mal de crâne qui semblait être provoqué par la compression de ma boîte crânienne, des picotements dans le ventre, seul l'air frais parvenait à mes poumons sans encombre. Je me sentais lourd, immobile, incapable de bouger ou même de me rappeler le pourquoi j'arrivais à dormir sans inquiétude. Impossible de me remémorer ce que j'avais fait avant de fermer les paupières pour le monde de Morphée, j'avais l'impression que ma tête allait explosé. Le plus étrange était que je me sentais presque totalement déconnecté de mon corps et tel point je ne parvenais à ordonner à mes oreilles de capter le son environnant, mes cils d'emmener mes paupières à se séparer pour laisser mes prunelles observer où je pouvais être, de bouger mes doigts pour sentir de ma paume ce qui pouvait m'entourer. J'aurais pu commencé à paniquer d'être incapable de faire le moindre mouvement, de ne pas savoir où je pouvais être et encore moins de me souvenir de ce qu'il m'était arrivé précédemment, mon souffle aurait pu devenir court et rapide, mon cœur suivant la cadence en accélérant mon pouls, j'aurais pu céder à la panique si une sensation de caresse ne m'apaisait pas si intensément. Je sentais mon visage, les recoins, chaque parcelle de la peau de ma nuque être effleuré délicatement, prudemment, s'attardant sur mes lèvres sèches et mes paupières lourdes, j'aurais presque pu croire à un rêve, un souvenir d'un moment passé avec Jisung si cela aurait été possible, s'il se l'était permis à l'époque. On serait sûrement posé dans l'herbe du champs près de chez mes parents, le soleil nous réchauffant doucement l'épiderme qui s'exposait à ses rayons, le vent soufflant comme un de ses habituels et merveilleux jours de printemps, saison des anges comme les humains aimaient l'imaginer, un calme, une serenitude si utopique que même l'air que fredonnait mon amant s'accordait parfaitement au moment que nous aurions pu passer, un dont je rêvais depuis notre rencontre, la toute première et j'en aurais souris tant celui-ci serait si plaisant. Si ça avait pu être réel.
      Or, le fredonnement que j'imaginais de mon alter égo semblait identique à celui étouffé que je croyais entendre, qui parvenait à mes oreilles comme si quelqu'un s'était introduit dans mes pensées, mes songes et l'avait volé. Par la plus grande des volontés dont je pouvais faire preuve à cet instant je hurlais, intérieurement, de toutes mes forces à mes paupières de s'ouvrir. Une grande inspiration, le noir disparaissant d'un coup de devant mes prunelles, j'avais aussi sentis mon torse se lever lorsque j'avais enfin pris possession de mon corps. Un arbre dénudé de toutes feuilles me faisait face, un ciel gris clair me rappelait alors que l'hiver s'était installé depuis un moment déjà, le vent froid qui venait s'échouer dans mes cheveux, a l'intérieur de mes oreilles, il ne me procurait même pas un frisson. J'aurais voulut me relever, observer les alentours, comprendre enfin ce qui m'avait fait me réveiller. Mais mes yeux, devant ce paysage en hibernation, capta quelque chose de foncé, ne provenant pas de plantes, qui me rappelait plus des cheveux que des branches me firent vite comprendre que quelqu'un était avec moi.

"- Doucement, doucement, tonna doucement la voix alors que le visage m'apparût enfin."

     Jisung était devant moi. Où était-ce encore un rêve ? Ce jeune homme brun, les cheveux souples, les yeux d'un ocre intense, un bout du nez rougit par le froid sûrement, un teint que je lui reconnaissant enfin et cette expression que je connaissais par cœur mais que je redécouvrais a chaque fois : du soulagement. Je clignais plusieurs fois des paupières comme si cette image allait s'évaporer, comme si je rêvais éveillé.

"- Vous ne devriez pas vous lever, dit-il en posant sa paume bien à plat sur mon torse pour m'inciter à rester coucher.

- Tu.. Co... Qu'est..., en ne cessant de l'observer, impossible de décrocher mes prunelles sa personne, tu es là..."

      Il avait commencé à chercher quelque chose sur son côté gauche mais s'était stoppé net à la fin de ma phrase, comme si ce que je venais de lui dire lui semblait inconcevable, que je l'avais choqué. Puis au bout de quelques secondes, il recommença ses mouvements, faisant faire rebondir délicatement ses cheveux sur son front, fouillant de manière assez nerveuse dans un sac de sport foncé qui paraissait neuf, j'aurais pu le regarder pendant des heures tant juste le voir rendant mes jours meilleurs. Faiblement j'avançais ma main en direction de sa tignasse avant de venir capturer une mèche de cheveux entre mon index et mon pouce en chuchotant :

Souviens-toi.      [Découvre-moi II ••Minsung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant