บท24

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Point de vue Minho.

"- Tu sais bien qu'on ne restera pas ici pour toujours ?"

      La moue semi-cachée du coloré m'aurait presque fait regretter d'avoir prononcé ses mots. Bien-sûr que j'aurais aimé rester ici, seul avec lui, sans limite de temps, avec les saisons qui passeraient comme si la vue qui s'était devant nous était un écran de cinéma qui diffusait un film sans fin, sans script, seuls avec les éléments. Oh que oui je ne demandais que de rester à la regarder, discuter, a se redécouvrir, mais nous ne pouvions pas nous séparer de la civilisation comme ça. Surtout maintenant qu'il m'avait fait cracher le morceau, qui m'avait valût une sublime blessure au flanc, et qu'il se posait sûrement un million de questions qui n'attendaient que l'occasion d'être approvisionné de réponses. Nous avions toute une vie à construire, à imaginer, à rêver, des souhaits à exaucer et de nouvelles choses à découvrir, à partager. Mais il ne semblait pas voir la chose du même œil.

"- Je ne veux pas y retourner, dit-il en posant son menton sur ses avant-bras qui eux-mêmes étaient posés sur ses genoux, je veux pas qu'il... qu'il..."

      Sa couleur avait commencé à s'estomper depuis un moment déjà et il n'avait plus de lentilles encore valables à mettre. Il se disait sûrement que tous ses artifices me rassureraient, que j'aurais moins peur de ses changements, transformation pour être plus précis, et que j'étais rassuré qu'il me montre tous les efforts qu'il faisait pour ne pas m'effrayer. Et j'en étais désolé. Il avait fait tellement d'efforts, de patience et d'apprentissage depuis qu'il était revenu que ceux-ci me brisait une partie très fragile de mon cœur qui me faisait encore plus me sentir coupable de l'égoïsme dont j'avais fait preuve. Ses derniers jours il avait observé, fait beaucoup de choses par lui-même que j'en aurais sourit si la situation n'était pas aussi bordélique qu'en ce moment. Cette falaise nous apportait de la solitude et faisaient comme si nos problèmes s'étaient envolés, d'où le fait qu'il ne veuille pas retourner en ville.

"- Qu'il ?, attendant la fin de sa phrase mais il détourna le regard alors que son visage avait changé de teinte, Jisung..."

Assis sur le bord de l'herbe fraîche de la falaise voisine à celle où nous avions établi notre petit camp sauvage, mes jambes pendant dans le vide alors que ma main vînt effleurer son oreiller brûlante et rouge, de timidité sûrement, et mon regard observant sans retenu ce qui était fascinant et réel devant moi, j'aurais voulu juste lui dire l'inverse de ce que je devrais, de lui dire que je voulais aussi rester ici.

"- Si tu as peur qu'il ne t'arrive quelque chose, tu sais que je ne serais jamais bien loi...

- Mais c'est pas pour moi que j'ai peur, avoua-t-il en tournant son jolie petit minois encore un peu cramoisie vers moi, et s'il vous arrivait encore quelque chose ? Vous imaginez ? Vous n'êtes pas invincible, et s'ils ont vous tuait ? Si du jour au lendemain vous vous fassiez encore enlever, ou pire, je sais pas, vous imaginez, ça serait ter..."

Il avait un sacré débit de parole quand il voulait, et son état affolé le rendait encore plus mignon qu'à la normale. J'avais souris malgré moi sous tous ses mots paniqués qui sortaient sans arrêt ni interruption de sa bouche, bouche que je vins capturer de mes lèvres sans trop réfléchir à s'il acceptait au moins que je le fasse. J'avais eu cette envie tellement de fois, avec une telle intensité que je n'avais pas envie de me retenir une fois de plus. Égoïste un jour égoïste toujours, hein ? Effectivement il s'était arrêté net, plus aucun mouvement, pas de respiration, sûrement les yeux grands ouverts, les cils battants sous l'incompréhension, les mains agrippant l'herbe sous ses doigts lorsqu'ils les avaient laissés tomber lors de sa mini tirade, j'imaginais bien comment il pouvait être, car dans le fond il n'avait pas changé, il n'avait jamais été différent en soit, ses traits de caractères et ses émotions s'étant sûrement amplifiés de manière considérable qu'il ne contrôlait pas toujours mais au fond il restait le même Han Jisung dont j'étais tombé amoureux, ce même jeune homme paniqué pour rien, un peu maladroit et s'inquiétant toujours plus pour ses proches que pour lui-même. Coloration ou non, transformation ou non, il était et sera toujours le même. Ma main avait rejoint sa joue tiède et mes croissants de chair venaient denouveau caresser leurs jumeaux qui ne se firent pas prier pour répondre alors que ses mains étaient venu agripper mon tee-shirt comme s'il avait peur que je ne me volatilise. Et cet échange dura bien des minutes sûrement, temps pendant lequel j'avais vidé mon esprit entièrement pour me concentrer uniquement sur sa personne. Je m'étais senti bien, au paradis comme dirait les humains, léger et apaisé pendant un instant. Puis nous nous séparâmes pour respirer, mais il n'avait pas lâché le pauvre et innocent tissu qui couvrait mon buste.

"- Arrête de t'inquiéter, okay ?, soufflais-je en regardant ses poings fermement serrés sur le coton foncé.

- É... était-ce di..di... différent ?, hésitait-il.

- De quoi ?

- Heu... eh bien.. ce bais... er.."

Cette fois c'était à mon tour de tourner à la pivoine. Mais d'où lui venait une telle question ? Et puis qu'est-ce qu'il insinuait par là ? J'étais censé répondre quoi ? Surpris, je m'étais écarté légèrement pour me reposer sur mes mains qui étaient venus toucher l'herbe à leurs tours.

"- Co... comment ça ?, il avait lentement relevé son regard et il semblait douter, heu... hum.. eh bien... c'était.. hum..

- C'était nul, hein ? "

Choqué de cette question qui ressemblait plus à une affirmation qu'à une interrogation, je n'avais pas réussi à aligner deux mots d'affilés, et je me sentais blessé.

"- Mais Jisung enfin, m'indignais-je enfin, bien-sûr que c'était différent ! Comment veux-tu comparer une telle chose ?

- Je sais pas, vous l'aimiez non ?"

La cerise sur le gâteau, mais évidemment puisqu'ils étaient la même personne. Offusqué par tant de naïveté, je pratiquais une pinchenette bien placée sur son front et juste après sa petite complainte, je déballais :

"- Mais pour qui tu te prends ? Bien-sûr que je l'aimais, bien-sûr que c'est différent, mais c'était encore mieux et il sera moins bien que la prochaine et encore moins bien que la fois d'après, parce que c'est toujours plus merveilleux les prochaines fois et les suivantes encore. Et je n'embrasse pas n'importe qui, pas comme ça. Non mais je rêve, tu es vraiment en train de perturber ce moment parce que tu penses que je ne t'aime pas ? Non mais tu vas te sortir ça de la tête et tout de suite. Non mais je n'en reviens pas."

Je le regardais toujours offusqué de ses mots qui m'avaient fait mal on ne va pas se mentir. Oui je l'aimais et je l'aimerai encore plus la seconde d'après mais la moins que dans les prochaines minutes, et je n'arrêterai jamais de l'aimer. Alors qu'il remette en doute un truc pareil était la cerise sur le gâteau. Bientôt il allait me sortir que je mangeais des yaourts au ketchup non mais sérieusement.
Il sourit, soulagé sûrement d'entendre ça et vient se caler sur mon ventre, enlaçant de ses bras mes reins, en soupirant grandement, sans faire disparaître ce sublime smile que son visage abordait si bien. Il n'imaginait toute l'infinité de mes sentiments pour lui. Il régissait mes pensées, ma respiration, mon rythme de vie, mes émotions. Et là, alors qu'il m'enlaçait, je savourais ce contact dont nous avions été privés si longtemps, emmêlant ses mèches colorées dans les doigts de ma main gauche alors que mon regard ne quittait pas son être.
Oh que oui, je voulais rester ici avec lui jusqu'à la fin des temps, jusqu'à ce que nous n'en pouvions plus.

Souviens-toi.      [Découvre-moi II ••Minsung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant