บท15

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[⚠️Si vous n'avez pas relu le chapitre 13, je vous conseillerais de le faire avant le lecture de celui-ci : des changements plus cohérents ont été updates. ⚠️]

Je m'étais assis à bonne distance de là où se trouvait mon alter-ego, qui faisait les cent pas de manière lente et circulaire, le regard rivé au sol, sur ses pieds qui étaient dénudés de leur souliers abandonnés sûrement sur le chemin. On aurait dit un animal en cage et d'un certain côté ça me faisait mal au cœur de le voir comme cela, mais d'un autre je l'avais vu autrement que calme et souriant, il était autrement rayonnant, plus dangereux, plus indépendant qu'auparavant, comment était-il revenu ? En démon ? C'est ce que WooJin suspectait, et il ne se cachait pas de me le rappeler chaque fois que je me disais avoir halluciné, pourtant les marques présentes sur mon avant bras et mon cou ne mentait pas, ce n'était pas normal. Il est devenu ce qui détruit mon espèce, les décimes et leur vous une guerre interminable, mais il était aussi toujours mon âme-sœur, celui qui fait battre mon cœur par sa simple présence, sa plus infime respiration, son rire, son sourire, lui. Et même s'il ne s'en rappelle aucunement, je ne l'abandonnerai pas. Mais, et toujours ce mais constant, je l'avais ramené sans lui demander son consentement, je l'avais ramené seulement pour qu'il soit là avec moi et sans réfléchir à s'il voulait vraiment revenir sur terre, surtout au prix de sa mémoire.
      En relevant les yeux vers lui, jouant nerveusement avec mes doigts, je vis qu'il s'était assis en face de moi, en tailleur et me regardait de façon neutre, trop neutre, comme s'il s'était figé dans le temps, je ne pense pas non plus le voir respirer. Ne comprenant pas ce qui se passait et paniquant quand même un peu, j'interpellais mon ami sans quitter Jisung des yeux.

"- WooJin...?

- Pas bouger, m'interrompit-il.

- Qu'est-ce... commençais-je sans pouvoir détourner mon regard des ses pupilles ses magnifiquement translucides.

- J'ai dis pas bouger."

      J'entendais sa voix, sentant qu'il n'était pas si éloigné, sûrement à quelques mètres, pourtant il semblait à des kilomètres de moi. Je me sentais comme prit dans un cocon de chaleur qui semblait m'apaiser, j'avais l'impression d'être seul, avec lui, rien que tout les deux, et l'espace d'un maigre instant j'eus cru le retrouver, que le toucher, l'embrasser n'était plus interdit par les barrières invisibles qui nous séparaient, et je voulais le prendre dans mes bras, me chérir, quite à ramper jusqu'à lui pour obtenir ce désir si soudain, ce sentiment d'urgence de l'assouvir qui me reprit les tripes, plus fort que tout. Et je voulus me lever, pour faire un pas puis un deuxième mais je semblait coller au sol, impossible de bouger le moindre muscle, la frustration qui montait et l'envie de tout envoyer bouler pour lui. Intérieurement j'essayais de me débattre contre une force invisible qui dirigeait mon corps à sa guise, et je me sentais déchiré entre la force inconnue et les yeux de mon amant, et bien vite je me mis à suffoquer, ma tête commençant à bourdonner de manière plus que désagréable et je tremblais incontrôlablement. Un court instant je repris conscience que ce tiraillement était une bataille entre le sorcier et le démon et que je n'étais qu'un réceptacle, un prétexte pour savoir qui allait gagné. J'avais la sensation que ma tête, que mon corps allait succomber et explosé, ma vision devint flou et une vague de nausées prit d'assaut ma gorge, picotant mon nez au passage.

"- Minho ! Minho !, crus-je entendre, arrêtez ! Il saigne..."

Pas super rassurant tout ça, mais les paroles, qui semblaient sortir tout droit de mon imaginaire, eut pour effet de stopper la douleur, les bourdonnements et cette sensation de tiraillements horrible. Mon corps me semblait vider de toute énergie et tomba sur le côté, ou du moins je le supposais puisque je ne sentis pas le sol dur sous tout mes muscles épuisés. Mais j'arrivais de nouveau à pouvoir convenablement respirer et être lucide quand je sentis les bras forts de mon ami me rattraper en pleine chute avant que je me sente transporté plus haut que prévu, les paupières fermées et les sensations en éveils. Je ne me sentais pas de dormir mais pas non plus de rester éveillé. Je me sentais juste trimbaler quelques secondes avant que tout mouvement soit stoppé net.

"- Ne partez pas ! Ne me l'enlevez pas !"

Un silence. J'avais reconnu la voix de mon amant, elle me brisa le cœur et j'aurais voulu ne jamais entendre ce timbre de sa bouche, pourtant il fut prononcé et tout mon être semblait avoir craqué comme de la glace trop fine sous le pied d'un humain adulte.

"- Je ne lui ferait jamais de mal ! Je vous en supplie..

- Jisung..."

J'étais si faible que je ne savais plus si la prononciation de son nom venait de moi ou de mon sorcier prince charmant qui me portait en pensant que j'étais aussi frêle qu'une princesse, alors que j'étais pas si léger. Je ne sus combien de temps s'écoula avant que mon ami ne chuchote :

"- Vous me fatiguez les jeunes, sérieux."

Et le mouvement reprit, je me sentais de nouveau trimballé comme une marionnette inanimée, c'était désagréable. Ma tête pendait en arrière, rebondissant faiblement à chaque pas effectué que WooJin faisait, mes bras étaient bloqués contre mon ventre et mes pieds subissaient le même sort que mon cou, autant dire que je me sentais vivant qu'un pierre. Mon ventre fit un mini louping quand je me sentis chuter doucement vers le bas et que des mains froides vinrent attraper mon corps si faible à ce moment là. Le sol frais se fit aussi sentir sur le bas de mon corps mais mon buste était reposer sur une matière rugueuse, un pantalon sûrement. J'en déduisais ce vêtement car le passage d'un élément froid sur ma joue m'indiquât que ce contact ne pouvait provenir que de mon amant. WooJin avait donc céder à nous retrouver, ce bougue.
Mon visage était légèrement effleuré par le passage de ses doigts alors que son autre main retenait mon dos pour ne pas qu'il soit directement mit en contact avec ses genoux durs. Je l'entendais, enfin je crois, murmurer des excuses, sûrement, tandis que je me sentis de plus en plus sombrer dans les bras de Morphée qui m'appelait chaque seconde plus fortement. J'entendais aussi des brides de paroles incompréhensibles qui accompagnaient ma chute dans le pays des songes.

Souviens-toi.      [Découvre-moi II ••Minsung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant