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Point de vue de Jisung.

Je ne comprenais pas, il avait prononcé ce nom dont il m'avait parlé il y a quelques jours, celui de son ami qui était apparemment un de mes meilleurs amis durant ma vie d'humain. Je ne l'imaginais pas ainsi, il m'avait dit qu'il était Australien mais je pensais à un australien blanc aux yeux européens et non pas à un asiatique tout blond d'une probable décoloration sur ses cheveux bouclés comme des barbelés. Il me paraissait si vieux comparé à Minho mais me rappelai qu'il m'avait aussi précisé qu'il était mortel. Je l'avais vu me regarder comme si j'étais une abomination, les yeux grands ouverts sur moi, la mâchoire tremblante les narines écarquillées, presque la même expression que Minho avait eût en découvrant qui j'étais maintenant et définitivement, je détestais ça. Cela m'avait mit une telle pression, mit dans une telle panique que quand j'avais vu mon ailé s'approcher de moi je m'étais de détresse accroché à lui comme si on le touchant cela serait différent mais l'humain avait commencé à s'exciter, à dire que j'avais remplacé l'ancien, l'humain et cela aussi m'avait blessé. Je n'étais donc pas bien perçu par les autres, et ça faisait quelque chose. Je voulais que Minho me parle, me rassure, me dise que ce n'était rien mais sous le poids des questions de l'autre, il m'avait juste ignoré et avait fermé les paupières. J'étais tellement paniqué, j'avais tellement peur, je me sentais seul, je n'aurais su que dire à cet, à présent, inconnu. Qu'allait dire Minho ? Comment allait réagir ce Christopher et ce bambin accroché au bas de sa veste dont le regard ne cessait de faire un triangle entre nous tous ? Minho allait-il mentir ? Allait-il dire que j'étais un inconnu ? Une connaissance ? Comment allait-il me nommer face à l'humain ? Allait-il continuer de m'ignorer ? Jeongin aussi était un humain mais j'avais cette étrange impression que c'était infiniment différent. Je n'avais pas réussi à décrocher mon regard du doucereux visage de mon vampire qui semblait aussi perdu que l'humain et moi, mais le regarder me rassurait quelque part car certes il ne disait rien mais il était là, il était présent et le fait de toucher le tissu froid qui protégeait son buste me permettait de ne pas définitivement paniqué et de perdre le contrôle. J'avais si si peur.
Quand il ouvrit de nouveau les paupières, ses yeux intenses et désolés tombèrent sur moi, je pouvais tout de même y percevoir de l'affection, celle qui me faisait chavirer mais je n'arrivais pas à bouger, pas à respirer, j'étais suspendu à ce qu'il allait dire.

"- Non, je ne l'ai pas remplacé. "

      Et une partie de moi se détendit d'un coup de soulagement, c'était comme s'il l'oralisait pour l'humain mais aussi à mon égard et j'aurais pu l'embrasser tant l'envie était forte à ce moment là mais une chose m'interpellait : il ne lui mentait pas. Il était donc vraiment quelqu'un de confiance ?

"- Parce que c'est Jisung, Han Jisung."

      Et mon souffle se coupa de nouveau, qu'allait-il dire après ? Lui dirait- il tout ? Mon cœur s'était de nouveau accéléré à l'entente de mon nom, c'était si beau de sa voix bouche, prononcé de sa voix, j'aimais ça.

"- Tu deglingues mon pote !, dit nerveusement l'humain, un rire d'autant plus nerveux que mon regard s'était enfin tourné vers lui, il est mort depuis longtemps et tu le sais ! Il faut que tu arrêtes tes conneries, sérieusement !

- Chan calme toi, tenta Minho, je peux tout t'expliquer.

- Qu'est-ce que tu as raconté à ce pauvre gosse ? C'est lui le fameux gars que tu as rencontré ? Tu lui as menti ? Tu as un sérieux problème, Minho !

- Ce n'est pas ce que tu crois, je te le promets. C'est vraiment Ji..

- Mais arrête ton baratin sans queue ni tête tu veux ? Comment tu as pu remplacer Jisung par sa copie conforme ? C'est quoi ce manque de respect ?"

      Et sa voix avait continué à augmenter au fur et à mesure qu'il accusait Minho de tout et de rien. Ce Christopher me faisait sentir... comme si j'avais fais quelque chose de mal, que j'étais en trop et que Minho se servait de moi, me mentait sur mon identité, que ce que nous étions étaient de la fiction. Serait-il au moins capable de comprendre ? Il semblait tellement hors de ses gonds que le dialogue semblait impossible. Je ne saurais même pas quoi lui dire, que pouvais-je prouver avec une mémoire complètement défaillante. Je ne supportais pas tout ce que Minho se prenait en pleine tête, par ma faute ou non je me sentais si mal pour lui, son ami ne devrait pas lui crier dessus de la sorte, lui couper la parole et le traiter de fou et de menteur comme il le faisait. Pourtant je n'arrivais à rien dire, aucun son ne sortait, je ne savais pas quels mots placés pour qu'il arrête mais je ne me résignai pas pour autant à tenter quoi que ce soit de surnaturel sur lui. Contrairement au frangin de Minho, cet inconnu m'inspirait de la confiance, comme si j'étais de retour quelque part, il me semblait familier, autant que quand j'avais vu le visage de Minho à mon réveil, quand j'avais toqué à sa porte et que je me sentais en sécurité avec un parfait étranger, alors que tous les passants que j'avais croisé en allant chercher mes teintures me mettaient mal-a-l'aise et ne me paraissait pas si chaleureux que Minho ou bien cet humain devant moi. Je voulais que cette situation se calme, s'apaise pour que Minho puisse enfin expliquer le pourquoi du comment, que je n'entende plus ses mots si blessant pour rien. Il m'avait dit que Hyunjin m'était hostile parce qu'il avait peur, les humains pouvaient réagir pareil ? Tous les humains réagissaient pareil ?
Je me sentais épié, mais ce n'était pas le regard de l'adulte sur moi que je voyais mais un plus bas, cela venait du petit être fragile accroché aux vêtements du beuglant comme je l'étais à Minho. Il ne me regardait avec les mêmes yeux que l'autre, le sien était plus curieux, plus avenant et semblait plus ouvert, il ne me quittait pas des mirettes mais je ne me sentais pas bizarre, plus comme si le petit n'osait pas m'approcher parce que j'étais trop grand, trop imposant. Mon instinct me soufflait de me mettre à sa hauteur, de le mettre en confiance. Était-ce vraiment mon instinct ou l'une des voix qui me susurrait à l'oreille mais que mes oreilles ignoraient partiellement ? Pourtant, j'écoutais cette intuition et m'agenouillais lentement, lâchant le coton de mon ami pour ne me concentrer que sur le jeunot qui se dévoila de derrière l'adulte hurlant et blessant qu'était le blond. Il s'approchait de moi à petit pas, une expression une peu timide plantée sur le visage mais il parcourait quand même la distance qu'il y avait entre nous.

"- Alexander, entendis-je comme à distance, ne t'approche pas de lui."

Pourtant c'était comme si aucun de nous deux ne semblaient l'écouter ni même l'entendre et j'avais bien sentie la main de Minho frôlé l'arrière de mon crâne comme pour me dire de quand même faire attention, qu'il était quand même présent au cas où. Je tendis ma main comme une offrande, je voulais lui montrer que je n'étais pas la personne horrible que l'adulte blond essayait de décrire, sans même me connaître qui plus est. Je ne savais même pas pourquoi je faisais ça, c'était comme si mon corps s'était passé automatiquement en pilotage manuel et que mes instincts prenaient le dessus. Le petit, qui se prénommait Alexander, apparemment, s'accroupît en face de moi, regardant ma main de ses petits yeux bruns, ni trop proche ni trop loin. Je me laissais complètement faire par ce que la petite voix dans ma tête me dictait :

"- Ça ne lui fera aucun mal, je te le promets."

Inspirant et expirant je me concentrais sur le creux de ma paume où l'on pouvait déjà y apercevoir des filaments rougeoyants se faufiler dans les lignes de ma main, se dirigeant au centre avant de ne faire qu'une seule petite boule imparfaite, orangé aux reflets rouges et jaunes prendre la forme d'un cavalier chevauchant au galop dans l'air, un lacot discret se dessinant, flottant au vent tandis qu'il était accroché à l'homme au chapeau.

"- Qu'est-ce que c'est ?, chuchota Minho comme s'il avait peur que je ne perde le contrôle et n'enflâmes tout l'appartement.

- Ce que le bouclé m'inspire, répondit ma bouche elle aussi en pilotage automatique, mes yeux remontant jusqu'au fameux Christopher qui me regardait comme s'il était en plein rêve.

- Un western, dit-il estomaqué, cela semblait lui parler."

Et ça me parlait à moi aussi.

Souviens-toi.      [Découvre-moi II ••Minsung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant