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Du plus loin que je me souvienne, je n'ai jamais aimé quelqu'un plus fort que je l'ai aimé elle.

C'est peut-être pour ça que je suis si vide, parce que depuis qu'elle est partie, son prénom résonne en moi, avant d'éclater en milles morceaux comme un verre qui tombe. C'est le même bruit, les mêmes dégâts.
Elle m'a quitté. Elle m'a quitté sur le balcon, chez moi. Il y a avait la canette d'Ice Tea de Benjamin, mon colocataire, qui traînait là, sur la vieille table en plastique blanc. J'ai toujours détesté cette table. Elle m'a quitté parce qu'elle était perdue, et parce que j'étais pas à la hauteur. Un idiot. Je suis un con parce que j'ai pas su la garder. Elle pleurait, et elle m'a dit que c'était pas facile pour elle, et qu'elle le faisait parce qu'elle avait besoin de temps. Mais elle est partie. Elle a dit qu'elle avait mal. On peut dire qu'elle avait le sens du partage, parce que maintenant on est deux.
Et maintenant je suis un con fini qui n'a que des regrets, et comme unique espoir que quelque chose de positif tombe du ciel. Et depuis que Capucine m'a quitté, tout ce qui tombe du ciel, c'est de la flotte. Alors j'attends. J'attends que ça me tombe dessus, qu'elle revienne, que la vie me donne quelque chose. Que le destin me rende Capucine.
J'ai plus rien à faire. Tout le monde me regarde avec dégoût ou pitié pour les plus gentils. J'ai tellement l'air d'un con, à errer sans but, à entendre les histoires de Benjamin sans jamais les écouter, à fumer mes cigarettes sous la pluie dans le froid saisissant de l'hiver, au balcon. A chialer sur mon canapé sale à deux heures du matin.

capucineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant