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Un soir j'ai eu envie de voir Capucine sur un coup de tête, alors en sortant du travail j'y suis allé. Ça faisait quelques fois que l'on se voyait, que l'on se draguait, que les choses avançaient un peu.
Je me suis perdu en chemin, mais bon, au bout d'un moment j'ai retrouvé la rue. La chance de ma vie : un voisin entrait au moment ou je suis arrivé. Il m'a tenu la porte, je suis rentré en vitesse. Je suis monté au quatrième, j'étais déjà venu, une fois. On avait couché ensemble. Mais bon là n'est pas le sujet.
Arrivé sur le palier, je me suis arrêté deux seconde, le temps de reprendre mon souffle. Quatre étages quand même. Ca faisait longtemps que je ne courrais plus, j'avais aucun cardio. J'ai vérifié que mon tee-shirt était propre, on sait jamais. Et j'ai frappé.
J'ai du attendre une bonne poignée de secondes. Peut-être qu'elle n'était pas là. Finalement la porte a fini par s'ouvrir. 
Capucine était là, devant moi, enroulée dans une serviette de bains, les cheveux trempés. Elle avait l'air étonnée de me voir. Ça c'était un peu normal. Le truc c'est que moi aussi, j'étais un peu étonné de la voir comme ça. 

-Charlie?
-Salut. J'ai dit. Je passais pas loin et euh...
-Je me suis dit que j'allais passer.
-Oh okay. Je suis désolée j'étais sous la douche je...

Je ne sais pas pourquoi, pourquoi aujourd'hui, je me suis dégonflé. Mon corps entier n'avait plus aucun soupçon de courage et de répondant. J'ai dit:

-Non non mais c'est pas grave! Je pourrais repasser un autre...
-Non c'est pas la peine. A-t-elle coupé. Viens, rentre.

Une main tenant sa serviette contre elle, elle s'est écartée pour me laisser passer. Je suis rentré, elle a fermé la porte derrière moi.

-Va t'asseoir dans le salon je vais juste enfiler quelque chose. J'arrive.

J'ai acquiescé et j'ai été m'asseoir dans le canapé. J'ai scruté un peu la pièce, avant qu'elle revienne. C'était bien décoré, bien mieux que chez nous à la coloc. Mon genou a commencé à trembler. Je me suis demandé pourquoi j'étais venu. Je me suis demandé ce qu'elle pensait de tout ça. Ce qu'elle pensait de moi aussi.
Capucine est réapparue. Elle avait enfilé un legging noir et un tee-shirt bleu marine long qui lui tombait sur les fesses. C'était un de ces tee-shirts d'université vintage, avec écrit Ottawa en gros sur sa poitrine.

Elle s'est assise à côté de moi, elle sentait le shampooing et la crème. Quelque chose dans le genre.
-Pourquoi t'es là? A-t-elle demandé. Je te manquais trop?
J'ai rigolé. Elle était douée pour me lancer des piques inattendues.
-Parle pour toi.
-C'est toi qui vient chez moi comme ça. Comment t'es monté? Je t'ai même pas entendu sonner. -J'ai mes secrets. J'ai répondu.

Elle a rigolé en tripotant ses cheveux.

-Ça marche James Bond. Tu veux boire un truc? Une bière?
-Ouais pourquoi pas. J'ai dit.

Elle s'est levée. Elle était très mignonne, cette meuf, je crois.
Quand elle est revenue s'asseoir elle m'a tendu une bière, décapsulée. Elle s'était assise un peu plus proche, je l'ai remarqué. Mais j'ai rien dit, je me suis contenté de sourire.
Elle a bu, alors je me suis demandé si elle essayait de me plaire. C'est vrai qu'il y avait un truc dans ses yeux, dans ses mouvements. Je sais pas, la manière dont elle se comportait avec moi me hurlait qu'elle me voulait.

-A quoi tu penses?
-A rien du tout.
-Tu me regardes. A-t-elle observé.
-Oui. Ça te dérange?

Elle a haussé les épaules avec un sourire malicieux qui lui donnait un air très charmant. A cet instant précis, je n'avais qu'une chose en tête : je mourrais d'envie de l'embrasser.
Je mourrais d'envie d'elle, de l'avoir pour moi.

capucineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant