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C'était un vendredi comme les autres, Capucine et moi sortions. Mes potes faisaient une soirée chez elles. Capucine avait insisté pour se préparer chez moi, alors j'avais dit oui.
Elle monopolisait le miroir de la salle de bain, fouillant dans sa grande pochette blindée de produits de maquillage en tout genre. Je trouvais ça magique, regarder les filles se maquiller. C'était fascinant, incompréhensible. J'aurai bien aimé avoir une sœur pour la regarder aussi. Et l'embêter beaucoup, ça aurait sûrement plus simple qu'avec mes frères.
Capucine avait choisi la musique, je ne connaissait pas le son qu'elle écoutait. Elle elle fredonnait doucement. J'ai enfilé un tee-shirt, en me tortillant derrière Capucine pour tenter de me voir dans le reflet. Elle a remarqué mon stratagème et elle aussi a commencé cette étrange danse dans le but de me cacher dans le miroir en suivant mes mouvements.
On s'est mis à se jeter dans tout les sens pour se devancer l'un l'autre.

-Allez arrête! J'ai dit en rigolant.

Elle a continué, encore et encore, et on a chahuté jusqu'à rire aux éclats. J'ai passé mes bras autour de sa taille, elle dos à moi, et je nous ai regardé dans le miroir sale. On était beaux quand même. J'ai embrassé sa joue, elle a rigolé avec ce rire que j'aimais bien. C'était ce rire qui voulait dire qu'elle était séduite. Ça boostait mon égo. Elle a tourné sa tête vers moi et a embrassé mes lèvres.
J'ai dit:

-Mets pas de rouge à lèvre ce soir s'te plaît.

Elle s'est serré un peu plus contre moi.

-Charlie?

-Hmm?

-Je t'aime. A-t-elle soufflé.

Un courant électrique a traversé mon corps. Putain. Elle l'avait fait. Elle l'avait dit.
C'était aussi beau qu'inattendu. J'ai souri sans même le voir. C'était pas mon truc les déclarations d'amour, les trucs trop moelleux, trop mielleux. C'était niais et flippant. Mais là ça avait un autre gout. C'était différent avec Capucine.
Alors j'ai murmuré, l'air espiègle :

-Si seulement quelqu'un ici pouvait t'aimer en retour...

-Connard. A-t-elle dit.

J'ai embrassé son visage.

-Moi aussi je t'aime.

J'ai pris conscience que c'était sûrement la première fois que je le disais. A Capucine. A une fille que j'aimais. Aucune fille n'y avait eu droit, jamais aussi sincère.

capucineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant