ChenLe ouvrit difficilement les yeux, ses paupières encore lourdes d'un sommeil qu'il estimait insuffisant. L'absence de volets laissait le soleil se déverser dans la chambre malgré l'heure bien trop matinale et il se tourna sur le côté pour protéger sa rétine. L'adolescent entendit des pas dans les escaliers, à la fois légers et pressés, avant que la porte ne s'ouvre sur la petite silhouette de sa mère. Personne ne le croyait lorsqu'il avouait ne pas être de son sang et il les comprenait, il lui ressemblait tellement qu'il serait logique qu'il soit son fils biologique. Il avait une petite taille similaire à la sienne, des os aussi fins et fragiles, des cheveux noirs, épais et raides. Même leurs yeux avaient des similitudes, bleus comme l'océan pour l'adulte, similaires à un ciel d'été pour le lycéen.
EunJin vint s'asseoir sur le rebord du lit de son gros bébé, et passa une main dans les mèches sombres pour dégager le visage poupin. ChenLe referma les yeux, et il se sentit repartir dans le sommeil. Le rire frais de sa mère l'empêcha de replonger dans le monde des rêves et elle lui pinça gentiment les joues. Le jeune homme grommela et s'enfouit sous la couette pour échapper à l'agression affectueuse. Il détestait qu'on joue avec ses joues qu'il trouvait beaucoup trop grosses, même si c'était sa mère adorée.
- Il est l'heure de se lever mon grand, ton petit-déjeuner est prêt et JiSung arrive dans vingt-cinq minutes. Si tu veux avoir le temps de prendre ta douche il faut te dépêcher.
- Je la prendrai ce soir, maugréa comme un enfant le garçon.
- C'est ce que tu as déjà dit hier soir. File sous l'eau petit porcinet, se fâcha faussement la mère de famille.
Le noiraud fit la moue, et se renifla discrètement. Il ne puait pas tant que ça, il ne voyait pas le problème d'attendre le soir pour se laver. Le regard rivé sur lui finit par le convaincre du contraire, et dès que la femme eut quitté sa chambre il se leva pour aller préparer ses affaires. Un petit cri lui échappa en posant le pied au sol, et ses orbes clairs dérivèrent sur le bleu jaunâtre qui marbrait sa cheville. Il ne l'avait pas hier en se couchant, et n'était pas vraiment ravi de le trouver sur sa peau ce matin. Il attrapa un caleçon et son uniforme, puis partit s'enfermer dans l'unique salle d'eau de la maison. Il se savonna brièvement et s'habilla dans le même temps, grimaçant en sentant divers muscles lui faire mal à chaque mouvement.
Son père était attablé devant son café lorsqu'il descendit, tandis que sa mère servait un bol de riz à son mari. Il la remercia en l'embrassant tendrement et ChenLe détourna le regard, il était toujours gêné par les démonstrations d'affection, aussi douces soient elles. Il s'assit en face de son paternel qui lui ébouriffa les cheveux en guise de bonjour, et s'empara de ses baguettes. Il mourrait de faim et la cuisine de sa mère était la meilleure au monde. Il engloutit ce qui avait été préparé en quelques minutes et déposait ses couverts dans l'évier quand deux coups furent frappés à la porte. Personne n'eut le temps de dire quoi que ce soit que déjà la voix enjouée de JiSung résonnait dans l'habitacle.
Le bleuté se déchaussa dans l'entrée et pénétra dans la cuisine en pépiant joyeusement, salua les parents de son meilleur ami avant de se jeter sur le dos de celui-ci. ChenLe trébucha mais se stabilisa rapidement, habitué aux bizarreries de son cadet. JiSung devait être le seul dont le contact physique ne le dérangeait pas et dont il pouvait être proche sans ressentir un quelconque malaise.
- Bonjour JiSung, je constate que ce matin aussi tu es en pleine forme.
- Comme toujours madame ! En plus c'est frites au self ce midi, comment être de mauvaise humeur ?
En n'aimant pas les pommes de terre et en ayant un contrôle de mathématiques peut-être songea le noiraud. Pourtant il ne dit rien, ce serait inutile et ne lancerait qu'un débat futile avec son meilleur ami. Il n'avait pas envie de l'entendre vanter son amour pour les frites tout le long du chemin pour aller en cours alors il garda ce qu'il pensait pour lui, préférant aller récupérer son sac et mettre ses chaussures.
- Bonne journée les garçons !
- A ce soir !
Les deux lycéens regagnèrent la rue tranquillement, peu pressés par l'heure, ils étaient largement dans les temps. JiSung en profita pour raconter à son aîné sa soirée, tout content d'avoir été le premier à pouvoir sentir un coup de pied de sa future petite sœur. Sa mère était tombée enceinte sept mois plus tôt, une grande surprise pour toute la famille, et le bleuté avait hâte d'être grand frère. Chenle partageait sa joie et parla gaiement avec lui. Enfant unique, JiSung était ce qu'il considérait comme se rapprochant le plus d'un frère. Alors l'arrivée d'une sœur pour son ami était un peu comme si c'était sa petite sœur à lui aussi, après tout il passait tellement de temps là-bas que la chambre d'ami avait été aménagée pour lui.
- Mon père était trop jaloux. Dès qu'il a posé sa main elle a arrêté de bouger, c'était trop drôle, rit le jeune homme. Faudrait que tu passes à la maison ce soir, je suis sûr qu'elle va réagir à ta présence !
ChenLe hocha joyeusement la tête, impatient de faire la rencontre de la future mademoiselle Park. Le visage expressif de JiSung se renfrogna alors que les portes du lycée devenaient visibles. Le plus petit jeta un regard dans la même direction de son cadet et son engouement s'envola.
- Tsss, quand je pense qu'il est encore dans notre lycée celui-là. Heureusement qu'il se tire bientôt, ça me dégoûte qu'il soit dans le paysage.
Le noiraud baissa tristement le regard. Il n'aimait pas quand son ami parlait ainsi mais il comprenait son point de vue, même s'il ne l'acceptait pas. Pourtant il n'osait rien lui dire de peur de perdre son amitié et d'être rejeté par les autres élèves de son établissement. Lucas lui faisait de la peine, mis à l'écart, mais il ne pouvait pas aller vers lui. ChenLe ne pourrait pas survivre en solitaire. Les regards des autres étaient trop forts pour lui, il ne pouvait en faire abstraction.
Alors il rentra la tête dans les épaules et passa à côté de l'étudiant de dernière année, collé à JiSung. Lucas ne leur adressa pas le moindre coup d'œil. Il ignorait aussi bien les insultes que les regards assassins, mais ChenLe sentait au fond de lui qu'il en était blessé et qu'il aimerait hurler sa souffrance.
Parce que ChenLe partageait un lien avec lui que même le concerné ignorait. Il ressentait sa peine, sa souffrance, partageait ses blessures, parce qu'ils étaient liés par le plus puissant des liens : celui des âmes-sœurs.
Nda :
Bonjour c'est encore moi, et oui oui, c'est bien une nouvelle fanfic alors que j'en ai déjà deux en cours (surtout qu'il y en a une autre qui débarque en septembre...) mais comme c'était à l'origine une commande d'os qui commence à dater un peu je me suis dit que j'allais au moins poster le prologue, que la personne ait quelque chose à lire au bout de deux mois d'attente x)
C'est un style dont je n'ai pas l'habitude, du school. Je n'en ai pas écris depuis le collège et comment vous dire que ça remonte à très très loin ? xD J'espère que ça vous plaira et n'hésitez pas à laisser votre avis quel qu'il soit !
Dalion~ Kiss :3
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Hurt Locker [ChenCas]
Fanfiction[Terminée] ChenLe est un élève de seconde comme les autres. Il n'est pas très bruyant, ne se met pas en avant. Il est un peu timide, mais apprécié de ses camarades pour sa gentillesse et son écoute. Tout l'opposé de YukHei, un terminal rejeté par l...