Chapitre 19

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DÉCEMBRE 2018



Je suis réveillée par l'asticot qui n'arrête pas de gigoter à côté de moi. Je ne dis rien au début mais au bout de cinq minutes, je me redresse.

- Tu veux bien arrêter de bouger ?

- Mais j'ai froid, il se plaint.

- T'as qu'à dormir avec des fringues.

- J'suis en caleçon, il se défend. Je protège juste ce qu'il faut.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il ferme les siens. En fait, il attendait juste que je me réveille pour se rendormir ce gros. Je soupire bruyamment pour bien lui faire comprendre qu'il m'emmerde et maintenant que j'ai les yeux ouvert, je ne pense pas me rendormir. Surtout qu'un coup d'œil à mon téléphone m'annonce qu'il est déjà dix heure passée.

Alors je me lève en prenant le temps de faire attention à descendre l'échelle. Je déteste ça, et dès la nuit prochaine, on dort en bas ! Non négociable. Enfin, je dors en bas. S'il veut venir avec moi tant mieux, sinon tant mieux aussi. Parce que son gros corps prend toute la place et il a le sommeil agité.

Je prends le temps d'enfiler un legging sous l'immense t-shirt qui me sert de pyjama. Je quitte la chambre doucement pour rejoindre la cuisine ou déjà j'entends le bruit de quelqu'un qui fait la vaisselle. Une petite femme au cheveux grisonnant coupés court et en train de s'acharner à frotter un plat. Je fais un peu de bruit pour ne pas l'effrayer quand j'arrive et elle se retourne immédiatement.

- Bonjour Andréa, elle m'accueille chaleureusement.

- Bonjour, vous avez besoin d'aide ?

- Non ma fille, prends ton petit déjeuné tranquille.

- Je ne mange toujours pas le matin, je ricane. Ça a pas bougé depuis hier et avant hier.

Elle me toise de haut en bas avec ses lunettes qui tombent sur le bout de son nez.

- Tu devrais.

C'est le même cirque depuis lundi matin, elle m'a même baratinée pendant dix minute sur l'importance de ce repas. Après, j'ai été obligée d'avaler une tartine que Mathieu avait préparé pour lui. Il a râlé mais me voir gênée par sa grand-mère devait être plus distrayant.

Je rigole franchement quand je vois qu'elle m'observe du coin de l'œil et qu'en m'approchant d'elle, elle essaye de prendre le torchon pour que je ne puisse pas m'en saisir.

- Va manger, elle me dit.

- Laissez moi vous aider et promis, je mangerai un truc après.

Elle me scrute avec les yeux plissés et je reconnaît bien là les manières de son petit-fils. Elle soupire et me balance le torchon dessus. Je jubile parce que de ce que j'ai pu voir ces deux dernier jours, elle est coriace mamie.

Elle me parle de son programme de la journée, cette femme ne tient pas en place, elle est toujours en vadrouille à droite et à gauche. Chez des copines, principalement, mais elle se promène aussi beaucoup et elle passe tous les matins au marché pour dire bonjour.

𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀOù les histoires vivent. Découvrez maintenant