AVRIL 2019
Lorsqu'ils sont assez proche de moi, je baisse mes lunettes sur mon nez pour les regarder. Ils ressemblent à deux enfants pris en faute à manger toute la mousse au chocolat par leur mère.
- C'est ici pour faire la paix ?
Je me force à garder un air neutre mais ça ne tient que quelques secondes avant que je ne craque un sourire. Sans parler, je me décale pour leur laisser de la place à côté de moi.
Lesram et Ormaz s'installent et on doit vraiment ressembler à un tableau Picasso vu de loin. On est tout les trois dans des positions impensables pour faire rentrer nos trois corps sur le lit sans être entassés mais on est calés.
Lesram roule en boule le maillot de Paris qui porte mon nom pour le mettre sous sa tête et s'en sert comme oreiller. Comme des gros débiles on se regarde sans savoir quoi dire. Il se passe de longues minute de flottement avant que je ne les insultes très vulgairement.
- Pourquoi vous m'avez rien dit ?
J'entame les hostilités pour qu'on en finisse rapidement.
- En vrai de vrai on s'en souvenais même pas, s'explique Lesram.
- Grave. C'est un truc qu'on avait entendu en vite-fait puis on a zappé parce qu'on s'en battait les couilles en vrai.
- Et on te connaissait pas aussi.
Alors ça, c'est le pire argument du monde. Je me redresse comme je peux pour être assise en tailleur, je remonte mes lunettes sur mon crâne.
- Et alors ? Que vous connaissiez ou pas la personne, que vous l'aimiez ou non, ça s'fait pas de jouer avec les sentiments les gars.
- Ouais mais on est con tu l'sais.
Je lève les yeux au ciel en soupirant. Bon si je peux leur faire passer une petite leçon de moral sur l'importance de ne pas jouer avec les sentiments c'est toujours ça de pris.
- À la base Polak il comptait même pas te parler, qu'il y ait ce « pari » ou non, Ormaz mime des guillemets. On sait pas pourquoi il l'a fait, il nous a dit que c'était naturel, il s'est pas forcé ou quoi et nous non plus.
Je fais un vague geste de main pour lui dire qu'on aura jamais la certitude de ce qu'il se passe dans la tête des gens, même ceux à qui on fait confiance aveuglément. Et j'en ai franchement marre de rabâcher cette histoire, autant passer à autre chose.
- Assaf il nous a dit que tu l'avais snobé comme jamais.
Je hausse les épaules parce qu'au fond je m'en fiche un peu. Clairement c'est pas mon pote, il a essayé de foutre la merde donc ses états d'âme, je m'en pète royalement.
- J'pense que t'as une super mauvaise image de lui, et c'est une image qui a pas lieu d'être.
- Peut être, mais il couchait avec une fille que je déteste, à un moment donné j'peux pas aller le voir et taper la discute, taper des barres avec lui.
- Mais ça pourrait être ton pote en vrai.
- J'pense pas non.
- T'as bientôt des potes en commun avec Julia non ?
Rien que son prénom fait s'hérisser les poils de mes bras.
- Mais j'étais pote avec eux avant. Bref on s'en fou, j'ai pas envie de calculer ton gars me casse pas la tête.
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𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀ
Fanfiction𝐋'𝐀𝐌𝐎𝐔𝐑 𝐃𝐔 𝐑𝐈𝐒𝐐𝐔𝐄 - « 𝘑'𝘢𝘪 𝘮𝘰𝘪𝘯𝘴 𝘥'𝘢𝘵𝘰𝘶𝘵𝘴 𝘲𝘶𝘦 𝘥'𝘥𝘦́𝘧𝘢𝘶𝘵𝘴 » « Être heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections. »...