𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀ

Chapitre 30

AVRIL 2019

Après une soirée qui s'est déroulée étonnamment calmement, je sors de la salle de bain, fraîchement préparée pour la nuit. J'entre dans la chambre que je partage avec Inès alors que celle-ci se tresse les cheveux.

- Ça va ? Elle me demande alors que je branche mon téléphone.

- Bah ouais, et toi ?

- Non mais moi on s'en fiche. On t'as presque pas entendu ce soir.

Je hausse les épaules pour lui répondre. C'est vrai que j'ai était plus spectatrice de la soirée, je ne savais pas comment me comporter face à nos invités. Entre ceux à qui j'en veux plus ou moins, Mathieu avec qui j'ai de plus en plus besoin d'avoir une discussion et Manel qui était d'humeur taquine, j'ai préféré me faire discrète.

J'écoute Inès me raconter a quel point elle ne s'était pas rendu compte de l'erreur que c'était de rassembler autant de boulets sous le même toit. Je ricane en sachant qu'effectivement, on allait devoir être à l'affût pour ne pas que ces joyeux larrons ne retourne la villa.

On continue de discuter légèrement jusqu'à ce que je reçoivent un message de Mathieu pour que je le rejoigne en bas. Malgré moi, j'en fait part à ma camarde de chambre qui est toute excitée à cette idée.

- Tu me raconteras ? Elle demande les yeux brillant.

J'enfile mon gilet en laine par dessus mon pyjama trop léger pour le fond de l'air qui s'est considérablement rafraîchis. J'attrape mon téléphone et avant de sortir je souris à Inès.

- Non.

Je rigole doucement pour ne pas alerter tout le monde. Je l'entends m'insulter à travers la porte mais je l'ignore en descendant les escaliers. J'essaie d'être là plus discrète possible, tout le monde est sensé dormir et j'ai pas envie de faire face à des remarques qui me mettront mal à l'aise.

Je rejoins l'extérieur ou une tête blonde se dessine dans la pénombre, j'arrive à le reconnaître grâce à la flamme de son briquet qui s'illumine juste devant son visage. Je le rejoins et grimpe à côté de lui sur le lit en osier. La seule lumière qui nous éclair et celle de la lune, ce qui n'est pas franchement pratique. Alors quand je me laisse tomber, je ne fait pas attention et j'écrase mon genou sur sa cuisse. Un gémissement, une insulte et des excuse plus tard, le silence retombe.

- Pourquoi t'as calculé personne ce soir ? Il demande avant de tirer sur son joint.

- J'sais pas... j'suis pas très à l'aise et j'ai pas envie que les gens face des réflexions qui me mettront encore plus mal à l'aise.

- T'sais que les gars le feront pas ? Ils ont envie que tu leur reparle.

Je soupire en rabattant les pans de mon gilet contre ma poitrine. Il y a un tout petit vent mais il est glacial alors je me réchauffe comme je peux en ramenant mes jambes contre moi.

- C'est pas que j'ai pas envie de leur reparler, c'est que j'y arrive pas.

- Mais si c'est eux qui viennent vers toi tu vas pas les remballer ?

- Probablement pas, mais je pourrai pas m'empêcher d'être distante. Pas à cause d'eux. A cause de moi.

- Alors je leur dirais qu'ils fassent des efforts.

Je souris doucement même s'il ne peut pas me voir distinctement. J'ai vraiment envie de retrouver les relations légères que j'avais avec les autres mais c'est plus fort que moi. A partir du moment où j'ai décidé de les rayer de ma vie, le fait qu'ils réapparaissent fait deux de simples inconnus. Et je ne suis que très rarement chaleureuse avec les inconnus.