Chapitre 8: Tu n'es pas seule.

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J'aurais préféré mourir. J'aurais préféré le néant.

Tout était tellement calme autour de moi. Assise dans l'herbe fraîche, je laissai le vent s'engouffrer dans mes (H/L) cheveux (H/C). Mes doigts caressaient doucement les pétales d'un bleuet lorsque Petra posa sa main sur mon épaule. Je levai les yeux sur elle, et elle m'offrit le plus grand des sourires.

« Qu'est-ce que tu fais là, (Y/N) ? »

Je n'eus pas le temps de répondre qu'Erd s'installait à mes côtés et me pinçait les côtes. Je souris bêtement, sans vraiment réaliser ce qu'il se passait. D'une voix calme et apaisante, il m'annonça :

« (Y/N), tu ne peux pas rester ici.

- Pourquoi ?

- Parce que c'est pas ton heure, gamine. »

Je tournai la tête et posai les yeux sur le sourire narquois d'Auruo. Accoudé à l'épaule de Petra, il remit le foulard autour de son cou en place et m'offrit un clin d'œil. Derrière moi, Gunther m'ébouriffa les cheveux avant de s'asseoir à son tour. Je ne comprenais pas. J'étais tellement heureuse de passer un peu de temps avec eux. Pourquoi ne pouvais-je pas rester ? Au moins ici, tout était si paisible...

« Auruo a raison tu sais. Il va falloir que tu partes.

- Que je parte ? Mais je ne veux pas vous laisser...

- Ne t'inquiète pas pour ça. On sera toujours avec toi.

- Je ne comprends pas, je... »

Les larmes me montèrent aux yeux sans que je ne puisse rien faire. Je ne contrôlais plus rien. Leurs visages devinrent soudainement très tristes et Petra s'agenouilla pour me prendre dans ses bras. Après un moment où seuls mes sanglots brisaient le silence, elle murmura.

« Tu es sûre que ça va aller, (Y/N) ? »

Encore et toujours la même question. Je n'étais même plus sûre de la réponse.

'(Y/N), réveille toi.'

J'entendis une voix lointaine me murmurer. Mais il n'y avait personne d'autre. Ce n'était qu'une voix dans ma tête. Est-ce que... Je devenais folle ?

'(Y/N). Eh, réveille toi, idiote.'

Cette voix , je la connaissais.

Était-ce vraiment...

... Livaï ?

Je papillonnai des paupières avec peine. Ma vision était trouble, comme si une goutte d'eau roulait sur mes yeux et m'empêchait de me réveiller totalement de mon rêve. En fait... Mes yeux étaient embués par les larmes.

« C'est pas trop tôt. »

Je tournai lentement la tête, mais celle-ci semblait trop lourde, et j'avais trop peu de forces. Je clignai difficilement des yeux. Je prenais lentement conscience des alentours. Livaï était assis près de moi, penché à mon chevet. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Je tentais de parler, mais ma bouche était bien trop sèche. Je ne sentais même plus ma langue. Seuls quelques râles et gémissements plaintifs échappèrent ma gorge et je soupirai. C'était bien trop frustrant.

« Reste tranquille. »

Sa voix était particulièrement douce et apaisante. Il passa une main derrière ma tête pour me redresser lentement, et je me laissai faire. Disons que je n'avais pas vraiment le choix. Il porta un verre à ma bouche. Au contact de l'eau fraîche, ma langue parût grossir et reprendre sa forme initiale, comme une vieille éponge qu'on aurait laissé trop longtemps asséchée. J'avais cependant du mal à avaler, toussant à de nombreuses reprises. Mais Livaï ne me laissa pas me rallonger tant que l'entièreté du verre n'avait pas été bue. Il me reposa ensuite lentement sur l'oreiller, sans un mot. Mes yeux (E/C) scannaient la pièce. Je ne reconnaissais que trop bien cet endroit. J'étais dans ma chambre. De retour au Quartier Général. Mes yeux devaient trahir mon incompréhension puisqu'il prit de nouveau la parole, non pas sans avoir échappé un soupir.

〚AOT - FR〛- Les Ailes de la TrahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant