〚AOT - FR〛- Les Ailes de la Trahison

Chapitre 2: Tic, tac, tic, tac.

Lorsque je sortis de la douche, je coiffai mes (H/L) cheveux mouillés en prenant soin de ne rien laisser dépasser. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait. Il valait mieux être prudente. J'échangeai mon uniforme, sali lors du dernier combat, contre des vêtements propres et fraîchement lavés. Un rapide coup d'œil dans le miroir et je remarquai les cernes sous mes yeux. Il était clair que je n'allais encore pas beaucoup dormir cette nuit. Voire pas du tout. Je lançai un regard sur l'horloge. J'avais le temps de faire une courte sieste. C'était tentant, mais je ne pouvais pas risquer d'être en retard.

On toqua à ma porte. Je soupirai avant d'aller ouvrir, terminant de boutonner ma chemise de mon autre main. Mon regard croisa celui de Livaï et je levai les yeux au ciel avant de retourner me préparer, laissant la porte ouverte pour le laisser entrer s'il le désirait.

« Tu es en avance. Il me reste encore une dizaine de minutes de répit, je ne suis pas prête.

- Ce que tu peux être lente. »

Je me retins de rire en repensant que j'avais envisagé de faire une sieste. Il m'aurait sûrement passé un savon s'il m'avait surprise à me reposer rien que quelques minutes. Surtout à un moment pareil. Je lançai de nouveau un regard à mon reflet dans le miroir. Dans mon dos, je pouvais voir Livaï s'asseoir sur une chaise et m'observer en silence. Je lui souris à travers le miroir, sans même me retourner.

« Navrée, je n'ai pas toujours des livres avec moi pour t'occuper.

- Tch, j'ai plus dix ans, gamine. Je sais être patient.

- Merveilleux. Rends toi utile, passe moi mon harnais s'il te plaît. »

J'entendis un claquement de langue ennuyé, suivi d'un soupir, mais en très peu de temps, une main me tendit fermement mon harnais d'équipement tridimensionnel. Alors que je m'apprêtais à lui prendre des mains, il serra fermement le poing, m'empêchant de récupérer mon harnais, et je tournai la tête pour croiser son regard froid.

« Tu es censée traiter tes supérieurs avec plus de respect.

- Oh c'est vrai, qu'elle impolitesse de ma part. Cela ne se reproduira plus. Veuillez m'excuser, Caporal-Chef.

- Tch. Ça sonne terriblement faux.

- Avec tout mon respect, je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler, Caporal-Chef.

- Arrête ça.

- Faut savoir ce que tu veux. »

Dis-je, affichant un grand et fier sourire narquois. Il me fixa encore pendant plusieurs secondes, puis ses yeux se baissèrent sur mes lèvres amusées. Après un silence, il lâcha mon harnais et détourna le regard. Mais je l'avais surpris. Il avait hésité. J'aurais pu l'embrasser. Je refis face à mon miroir pour enfiler mon harnais, les joues légèrement rosées. Je commençais à comprendre ce que je ressentais. Mais est-ce que lui comprenait ? Je n'en étais vraiment pas certaine. Et c'était effrayant. Mes sentiments étaient plus effrayants que de devoir se battre contre des Titans. Quelle ironie.

« Livaï ? »

Il releva ses yeux bleu-gris sur moi, attendant que je pose ma question.

« Est-ce que ce serait impoli de te demander de me passer ma cape ? Elle est dans ton dos. »

Il se retourna pour attraper ma cape posée sur le dossier de la chaise où il était assis. Puis il se leva pour me l'apporter directement, le visage totalement inexpressif. Mais je remarquai qu'il boitait encore un peu.