Ce que j'aimerais te dire...

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— Enfin, tu appelles.
— Haha, tu savais que c'était moi...
— Je pense qu'on a beaucoup de choses à se dire.. retrouve moi au café près l'hôpital dans deux heures.
Puis il raccroche.
Il est culotté quand même ! Je viens juste d'en sortir qu'il me renvoie déjà à l'hôpital ! Et en plus il me raccroche au nez ??? Nan mais j'hallucine !

(Sur le chemin)
Je me suis surprise en train de sourire quand il a compris que c'était moi au téléphone. J'avais peur de ne pas savoir quoi dire... finalement, je n'ai pas eu besoin de dire grand chose...
Mais surtout de quoi veut-il tant parler ? Et pourquoi il était si joyeux que je sorte de l'hôpital si c'est pour recommencer à être froid comme avant ?
J'approche. Plus qu'un kilomètre. Je marche doucement, mes poumons me font mal, tous ces tubes ne m'ont pas fait du bien...

(vingt minutes après)
J'y suis. Le café est blindé de monde: il est seize heures...tu m'étonnes...
Deux grands bras s'agitent à quelques mètres de moi, mes yeux se dirige vers son visage, enfin non, vers ses cheveux qui cache à nouveau son visage. C'est lui. Il a honte ou quoi ? Il est traqué par le FBI pour de cacher comme ça ?
Je me suis mise à rire et voyant que je l'ai aperçu, il baisse ses bras pour approcher son café fumant de sa bouche et bois une gorgée.
—Viens, assis-toi. Je t'ai pris un café.
Il montra la place en face de lui où une tasse de café était accompagner d'un petit gâteau ridicule.
      — Oh...um...merci c'est gentil.
Il me fit un grand sourire.
J'en perd mes mots. Il est redevenu gentil d'un coup...
Je m'assoie.
— Écoute, je suis content de te voir. Je peux paraître froid et insolant, mais ça ne reflète pas toujours ma pensée, c'est juste une défense. Enfaite, je cache mes yeux pour ne pas voir le visage horrible de tous ces gens perfides et insignifiants.
Il leva la tête.
        — Tu n'es pas comme ça je le sais. Les personnes qui veulent mourir sans même appeler à l'aide, ils sont plutôt remarquables.
J'ai l'impression qu'il me dévisage, et je ne sais pas si ses propos me flattent ou me dérangent...
         — Nous avons beaucoup de choses à dire, parce que nous avons beaucoup en commun, mademoiselle Walter.
         — Tu connais mon nom ???
Comment il l'a su ? A l'hôpital ? 
Et, évitant la question, me dit:
         — C'est fou ce que tu lui ressembles.
Mon visage commença à changer.
Il m'énerve. Il voulait me dire quelque chose, mais il parle avec des insinuations que lui-seul comprend... wow... quelle logique imparable !
          — S'il te plaît, dis-moi ce que tu voulait me dire, viens-en aux faits. S'il te plaît.
          — Tu ressembles à Hugo. Tu as le même visage qui lui, les mêmes traits, les mêmes réactions... C'est parce que je le connaît lui, que je te connais toi. Il serait fier de toi, ton grand frère.
Des larmes commencent à couler sur mes joues, et, ne me laissant pas répondre, il continua son récit.
             —Ce n'est pas moi qui t'es sauvée sur ce pont, c'est une femme qui passait par là, mais je voulais te rencontrer, j'ai su que t'étais à l'hôpital dès le premier jour; c'était juste pas le bon timing.
            —Comment tu connais mon frère ?
J'ai du mal à parler: l'émotion entoure ma gorge et la sert, comme du barbelé.
            —Il était comme un frère pour moi, je tenais à lui comme un jumeau tiendrait à son double, même si je ne peux pas savoir ce que c'est. Il m'aimait aussi, il m'a sauvé la vie ce soir là.
Il prit ma main, me regarda dans les yeux, en larme et la posa sur sa poitrine.
            — C'est son cœur. Il me l'a offert. Un cadeau d'adieu. J'allais mourir, il a préféré me donner son coeur. Vous êtes pareils: la mort ne vous fait pas peur. Si c'est le seul moyen que vous trouvez, vous le ferez.
Je n'arrive plus a contenir ne serait-ce qu'une once d'émotions. Ma tête tourne. Mes yeux brûlent et mon visage rempli de larmes ne rejette aucune émotion. Mon corps me lâche, je m'effondre. Ma tête cogne le sol. Trou noir.

 Je veux y croire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant