Il m' a proposé de prendre 3/4 jours afin de dire au revoir à notre famille et pour nous laisser le temps de faire nos bagages... mais en le regardant dans les yeux j'ai compris que tout deux, on en avait pas besoin.
J'ai donc proposé qu'on parte le lendemain. Il n'y semblait par réticent. Mais problème...on ne sait ni où aller ni comment. Et c'était plutôt essentiel comme informations.
J'ai finalement décidé de ne prendre qu'une tenue chaude et une légère et d'en racheter sur place.
Le lendemain, on se rejoint à 7heures à un arrêt de bus à mi-chemin entre nos deux habitations. A vrai dire, on devait quitter nos maisons vers 13heures... mais il m'a appelé à 6heures du matin pour me dire que finalement c'était mieux qu'on parte de bonne heure. J'ai cru que j'allais le tuer.
On a pris le premier bus qui venait et on a dit qu'on descendrait au terminus et on répéterait ce mécanisme autant de fois nécessaires pour être bien loin de la ville. Quand j'y pense, je n'ai même pas appelé ma mère. Hahahaha qu'elle enfant je suis !
Au bout de plusieurs heures, les bus sont remplacés par les trains. On s'éloigne de plus en plus et on peine à reconnaître les villes. J'ai cru apercevoir un nom que je connaissais sur une pancarte mais je n'ai pu m'en rappeler. Nous avons finalement décidé de s'arrêter au niveau d'un auberge de jeunesse près d'une zone côtière.
Il est temps de se reposer.
« Tu n'as pas faim ? »
Il m'a fait peur. C'est fou ce don pour être si discret.
« On a le choix ?
-j'ai fais des sandwichs. »
Il me tend un sachet troué avec un fragile sandwich, qui honnêtement, ressemblait plus de la purée vu comme ça.
« Ha merci c'est gentil »
Je le regarde et croque ce présent.
-Depuis quand il est prévoyant ??-
Ma bouche savoure le goût amer de jambon et de fromage. Enfin. Pas longtemps. Un goût proéminent vient recouvrir toute cette douceur. Ma bouche brûle là !
Je me lève en courant pour aller chercher de l'eau
« Ce n'est pas bon ?
-Mais bon dieu qu'est ce que tu as mis dans ce sandwich ?!
-Du Tabasco ! j'aime bien manger épicé.»
Nan mais... comment ça « j'ai bien manger épicé »???
Je sens que cette excursion va me laisser une saveur amère !
Je râle puis décide de me coucher. Je lui laisse pas le choix: c'est un petit studio avec deux lit; -C'était plutôt étrange pour une auberge de jeunesse d'ailleurs.- et c'est moi qui prendrai le plus confortable.
Si les circonstances de ce coucher avaient été plus propice au débat, je pense que tous deux aurions dis « n'importe prends celui que tu veux » mais un avait vraiment une sale tête.Après une bonnes nuit de sommeil, je me réveille, étonnamment fatiguée. Il dort encore. J'espère que ce n'est pas parce que son matelas est meilleur.
J'allume mon téléphone et remarque deux chose : la première, il est 11h56. J'ai dormis presque 12heures. Je ne sais même pas comment j'ai pu autant dormir alors que je suis insomniaque habituellement. Deuxième, j'ai 10%. Je ne l'aurai pas remarqué en temps normal, mais le message c'est affiché. Mon chargeur. Merde.
C'est urgent alors, pendant que monsieur dort, je suis allée fouiller dans ses affaires à la recherche de son chargeur.
Non seulement il n'y en a pas, mais en plus, il n'y a à pas de téléphone. Il l'a laissé chez lui !
« Hé hé réveille toi. Ho hé ! »
Je le secoue mais il réagit pas...c'est un coma à ce niveau là. J'aurais bien aimé faire comme Raiponce et lui fourrer un coup de casserole sur la tête...seulement... en plus de ne pas avoir de chargeurs, on a pas de casserole.
J'ai décidé d'appeler ma mère avec le peu de batterie qu'il me reste.
Après plusieurs minutes à me prendre un interrogatoire, je peux enfin en caser une et répondis « je suis partie avec un inconnu pour faire un grand voyage ! J'ai plus de batterie, on se revoit plus tard ! J'ai de bonnes idées hein !? » et je raccroche.
Avoir eu ma mère au téléphone me rappelle à quel point j'avais toujours rêvé de couper communication avec le monde. C'était l'occasion rêvée.
Une fatigue encore plus forte m'envahît. Et je décide par une énième idée de génie, de me coucher en me frayant une place sur son matelas bien plus mou. Effectivement, il était bien meilleur. Je ferme les yeux et me rendors. Comme si le temps n'avait plus d'importance.
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Je veux y croire
Mysterie / ThrillerMargot, une jeune fille de 23 ans, dépressive depuis la mort de son frère, Hugo, décide de mettre fin à ses jours. Non pas pour le rejoindre, mais pour l'oublier. Cependant, la mort aime surprendre mais n'aime pas être surprise. Ce n'est peut être p...