Chapitre 6

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Doyoung ne bougeait toujours pas. Jooheon et Minghao inquiets, se demandaient quand est-ce que la décision du médecin allait enfin s'effectuer. C'était long d'attendre, surtout quand on était dans l'urgence.
Ils étaient scotchés à leur téléphone en espérant avoir un appel, un message, un mail, quelque chose qui pourrait confirmer l'hospitalisation de Doyoung. Malheureusement, les nouvelles ne venaient pas. Au bout d'une semaine, Minghao et Jooheon se sentirent obligés de rappeler l'onirologue. L'échange avait été bref, mais précis. Ils devaient attendre encore cinq jours qu'une place se libère dans l'unité psychiatrie jeune adulte. Or, ce temps là, ils ne l'avaient pas. Doyoung perdait du poids à vue d'œil, lui qui n'était déjà pas très fort, il était devenu vraiment maigre, si ce n'est anorexique. Ils n'avaient pas de balance pour calculer son IMC mais c'était inquiétant. Il fallait trouver une solution vite. Son visage était complètement terne, pâle et de grosses cernes dessinaient ses yeux. Minghao et Jooheon se demandaient comment il pouvait tenir debout a ne presque pas dormir de la nuit.
Une énième nuit commença et les deux amis qui mettaient des réveils toutes les deux heures pour vérifier que tout allait bien, s'endormirent non sans peine.
Doyoung quant à lui, il etait toujours vide sans aucune expression à part quand on lui parlait autoritairement. Néanmoins, cette nuit la, c'était comme si quelqu'un avait prit contrôle de son corps. Un peu différemment de ses cauchemars, Doyoung agissait tout seul, comme s'il etat contrôlé.
C'est alors, qu'il quitta l'appartement d'un pas lourd qui ne sembla pourtant pas réveiller ses colocataires qui devaient être épuisés eux aussi. On se demandait comment Doyoung pouvait tenir mais Jooheon et Minghao aussi, car les trois ne dormaient en somme pas beaucoup.

Doyoung laissa son corps le guider. Errant dans les rues, il ne pensait a rien. Il était trois heures du matin, il neigeait et Doyoung n'était clairement pas habillé correctement pour supporter le froid. Mais ça, il ne le remarquait même pas.

Il marchait sur le bord d'un trottoir en chaussons en équilibre. Il se voyait sur les rails d'un train, celui-ci arrivant à vive allure devant lui, passant a travers lui. Doyoung ne se souciait plus de rien a présent, il était complètement vide.

C'était au tour de Jooheon de se lever. Lorsqu'il constata que le lit de Doyoung était vide, il paniqua. Il appela vite son ami anxieux, ayant cherché partout la ou il pourrait être. Aucune trace de lui nulle part et aucune trace qui ne confirmait que Doyoung avait fui. Son manteau et ses chaussures étaient toujours là.
Ils sortirent à la hâte, de peur que leur ami ne soit allé trop loin, dans cet hiver glacial et cette nuit sombre. On n'était jamais sûr de ce qu'il pouvait se passer la nuit surtout dans l'état où etait Doyoung.
Minghao et Jooheon se dirent que s'ils ne le retrouvaient pas dans quinze minutes, alors ils iraient au poste de police de la ville. Ils se dirigèrent directement vers le petit parc où ils avaient été la dernière fois qu'ils avaient croisés l'inconnu. Ils espéraient le voir là-bas. Et ils ne s'étaient pas trompés. Doyoung semblait s'amuser quoique concentré à marcher sur le goudron de manière rectiligne.
Minghao et Jooheon se mirent à courir afin de rattraper Doyoung au cas où il se mette à courir ou autre folie comme celle là en plein milieu de la nuit.

-Doyoung, Doyoung! Qu'est-ce que tu fais bon sang? S'écria Minghao.
- Tu nous as fait une de ces peur. Dieu merci tu es en vie. Jooheon le prit dans ses bras et le retourna en direction de leur appartement.

Doyoung qui ne comprenait rien, se laissa pourtant faire.

Jooheon était celui qui se chargea d'appeler l'hôpital dans lequel il était censé aller dans quatre jours. Ils ne pouvaient plus attendre, la sécurité de Doyoung était en jeu à présent. Il n'était plus capable d'assurer sa propre stabilité, il fallait que quelqu'un le fasse a sa place.

L'appel fut mi-long, le temps que Jooheon explique clairement que Doyoung ne pouvait plus se prendre en charge seul et qu'il devenait dangereux pour lui mais aussi pour les autres à être totalement absent et n'ayant plus aucune normes sociales quelconques. Le médecin de garde accepta la venue de Doyoung, neanmoins il irait dans l'unité adulte en attendant que la place en question se libère.

Read me/ DowooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant