Chapitre 12

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Jungwoo se remettait constamment en question depuis la confrontation avec ses parents.
Si on les croyait, ceux de Doyoung avaient causé leur accident de voiture. Cette idée était-elle même censée?
Etait ce prémédité? Les parents de Jungwoo lui disaient que les parents de son ancien ami avaient des comportements etranges, mais de quels types? Les mêmes que ceux de leur fils? Jungwoo se souvint de ce qu'il avait dit à ses parents. Il ne croyais pas au fait que Doyoung se soit retrouvé à l'hôpital à cause de ses parents. Peut-être était-ce l'accident qui avait causé ses cauchemars et ses délires?
Jungwoo savait que Doyoung avait perdu son frère dans cet accident de voiture. Alors comment se fait-il que ses parents aient survécu? Si l'on croyait les parents de Jungwoo, ils etaient toujours vivants même s'ils n'avaient plus de contact.
Jungwoo se dit que le plus important n'étaient pas les parents de Doyoung mais plutôt la santé de son ancien ami.

Doyoung et Jungwoo se posaient énormément de questions sur leur situation, l'un se questionnant sur l'autre. Malgré que le temps semblait s'arrêter lorsqu'ils réfléchissaient trop, la vie continuait son cours.

Doyoung avait d'ailleurs commencé à se réveiller de sa torpeur. Tout doucement. Il commenca à regarder son environnement, bouger la tête, comprendre les questions qu'on lui posait. Non seulement ses crises hallucinatoires etait toujours aussi puissantes, mais de plus, il avait des flashs de sa vie avant l'accident avec l'inconnu. Ils semblaient heureux si bien que Doyoung etait complètement perdu. Pourquoi l'inconnu était le mal incarné dans ses cauchemars mais son ami dans ses souvenirs? Ces flashs lui faisaient un choc puisqu'il ne se souvenait de rien avant l'accident auparavant, comme si sa mémoire avait été effacée.

Doyoung continuait ses thérapies qui semblaient plutôt bien fonctionner puisqu'il commençait à parler, peut être même trop. Il confiait ses idées à Jisoo qui était sidérée par tant de convictions dans ses pensées et en son "métier". Elle ne savait pas si elle pouvait qualifier les missions de kamikaze comme un "métier" parce qu'à part se vouer à la mort et se sacrifier, Jisoo ne voyait pas en quoi cela se référait à un métier. Certes, ils remplissaient leurs mission avec bravoure, mais un métier n'était-ce pas des missions à remplir quotidiennement? Les kamikaze n'étaient pas seulement des volontaires? Après, c'était logique dans le cas de Doyoung de dire qu'il s'agissait d'un métier dans le sens où il disait ne jamais mourir dans ses missions qui étaient donc quotidiennes si l'on reprenait le raisonnement de Jisoo. Rien n'était sensé dans son discours. Ses idées étaient brouillon, trop d'incohérence le contredisait.
Avec le kinésithérapeute, il avait commencé la balnéothérapie et il devait avouer que ça lui faisait beaucoup de bien, il se laissait bercer par les jets d'eau partout sur son corps. Il commençait à s'y faire à cet endroit et peut être même qu'il l'aimait plus que ce qu'il devrait. Ce n'était pas un centre de vacances mais un lieu de repos et de reconstruction de soi.

Ce qui passait par des moments où l'on travaillait avec des professionnels mais aussi un travail sur soi-même, parce qu'on peut pas tout faire avec autrui. Il faut avoir un minimum de volonté personnelle.
C'est pour cela que Doyoung commençait à se promener tous les soirs dans le parc de l'hôpital. Cela lui faisait du bien parce qu'il ne restait pas longtemps en général. Trop penser faisait revenir ses peurs. Mais Doyoung aimait aussi la solitude pour penser un peu plus à ses amis morts pour leur pays. Leur rendre hommage en quelque sorte. Il vivait avec les images en tête, ceux de ses collègues qui souriaient avant d'entrer dans leurs avions respectifs. Comme au ralenti lorsqu'il savait la peur qu'on pouvait avoir de se dire qu'on mourrait forcément mais la joie minime qu'on pouvait alors ressentir de servir son pays.
Néanmoins leur peur, les collègues de Doyoung ne le montraient pas, ils voulaient avoir des pensées positives avant de mourir. Se retrouver en communion avec les volontaires avec qui ils s'étaient entraînés de longs mois durant.

Doyoung se posait beaucoup de questions. Mais il ne voyait toujours pas pourquoi il était ici, si c'était réellement justifié. Le mettaient-ils ici parce que ses supérieurs étaient jaloux qu'il ne meurt pas comme les autres? Doyoung ne considérait pas qu'il avait de la chance. Était-ce mieux de vivre en voyant que tout le monde à qui on tient est mort? Il avait entendu beaucoup de gens égoïstes dire qu'ils préféreraient partir avant leur proches dans son métier. Alors il pensait qu'il décèderait quand son tour viendrait sans se jeter dans les bras de la mort comme ses amis.

Il fut coupé dans ses pensées lorsqu'il apperçut une silhouette au loin. Il n'y avait personne qui se promenait à cette heure là dans le parc parce que malgré que ce soit éclairé, c'était l'hiver et il faisait nuit depuis quelques heures déjà. Et puis rare étaient les personnes qui restaient délibérément dehors sous ce froid.

Doyoung reconnaissait la manière de marcher de l'inconnu comme s'il l'avait toujours connu. Se laissant guider, il s'avança vers lui. Il voyait bien que l'inconnu était bien trop préoccupé à chercher ses clefs de voiture pour faire attention à lui. Doyoung s'approcha toujours aussi timidement jusqu'à être juste derrière lui.

-Je peux savoir comment tu t'appelle?

L'inconnu poussait un petit cri de frayeur. En même temps, se faire surprendre par un inconnu en pleine nuit d'hiver avait de quoi faire peur. Il se retourna vivement la main sur le cœur qui battait entre ses doigts. Voyant son interlocuteur, il en était doublement choqué. Tout d'abord, il était venu le voir directement sans avoir peur de lui et ensuite de s'adresser à lui. Il ne comprenait pas d'où venait toute cette assurance d'un coup? Le temps était passé depuis la tentative de suicide de Doyoung, mais il ne s'attendait pas à la voir lui parler, et en plus de lui demander son prénom directement. D'ailleurs en repensant à cette tentative, il se demandait si ce n'était pas un peu dangereux de le laisser seul dans le parc. Il ne savait pas ce que Doyoung pensait et ce qu'il avait pour projet de faire. Si Jaehyun avait probablement élargi ses libertés, cela devait être que Doyoung ne devait plus avoir de pensées suicidaires. Mais en avait-il seulement eu? Il avait agi sous l'impulsivité seulement. Jungwoo s'inquiétait beaucoup pour Doyoung.

Celui-ci qui voyait que l'inconnu hésitait, fit demi-tour déçu.
Sauf que Jungwoo le rattrapait par la main ne voulant pas le laisser partir.

Neanmoins, il etait trop tard. Doyoung était peut être prêt à lui parler mais pas à le toucher. Avec sa thérapie avec le psychomotricien et le kinésithérapeute, il avait appris à se concentrer sur les sensations de son corps et des sensibilités qu'il avait de toucher des objets, ou des gens, car en plus de ses crises hallucinatoires visuelles, elles pouvaient aussi être d'ordre sensorielle par le toucher ou le gout. C'était une therapie de vie qu'ils mettaient en place et cela, l'inconnu l'avait ruiné en l'espace d'une seule seconde. Doyoung, qui a de nouveau un flash de son passé se laisse bercer dans les bras de l'inconnu qui le porte de toute urgence dans son unité de psychiatrie jeune adulte. Doyoung transpirait, ses yeux tournaient dans leurs orbites, il etait fiévreux.

La crise fut difficile à arrêter, Doyoung et Jungwoo chacun, tétanisés par ce qu'il venait de se produire, eurent besoin de quelque minutes de pause chacun dans leur coin. Jungwoo rentra chez lui non sans se poser une multitude de questions comme à son habitude depuis que Doyoung était retourné dans sa vie.

Read me/ DowooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant