Chapitre 8

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Cette nuit là, Doyoung n'avait pas fait de cauchemar, il n'avait pas rêvé. Ou du moins, il ne s'en souvenait pas, c'est donc que cela ne devait pas être très important.
Siyeon qui travaillait aussi ce matin là, vint surveiller sa sonde naso-gastrique et en changea la poche nutritive.

Aujourd'hui, il devait changer de service pour aller dans celui pour jeunes-adultes. Sûrement que les patients seraient plus accueillants et avec des pathologies moins lourdes.

Siyeon le suivrait, étant son aide soignante référente. Jaehyun retournerait dans le service jeunes-adultes le lendemain. Yongguk qui accueillait Doyoung dans ce nouveau service se sentit désemparé par la non-réaction de celui-ci. Il ne s'y habituait toujours pas. Il savait qu'il s'agissait de sa maladie, mais Yongguk avait plus l'habitude de l'inverse à vrai dire. Parmi patients jeunes-adultes, quelques uns étaient présents pour Dépression, d'autres pour Schizophrénie ou Bipolarité. Alors Yongguk en avait vu des personnes qui parlaient seules. Ce qui ne le dérangeait pas bien évidemment. Il n'était pas là pour juger mais pour aider les patients afin qu'ils se sentent le mieux possible au sein de l'unité. Après, il nuança ses propos. Il avait vu Doyoung parler mais c'était en période de crise. Et il n'avait pas envie que cela arrive une seconde fois. Yongguk lui attacha les mains comme dans l'ancienne unité non sans peine.

Jaehyun son psychiatre avait rempli l'emploi du temps de Doyoung de manière considérable. Aujourd'hui comme tous les jours de la semaine serait une journée chargée.
Elle commença avec un rendez-vous avec Jisoo sa psychologue. Celle-ci vint dans sa chambre un peu embêtée puisqu'elle n'était pas du tout habituée à faire ses séances dans un endroit aussi personnel.
Mais l'état de Doyoung ne laissait pas place aux caprices. À en croire Jaehyun, ces rendez-vous seraient vitaux et d'une extrême importance. Alors, toute l'équipe devait rester soudée afin de rétablir Doyoung dans les plus brefs délais.
Jisoo s'installa sur une chaise à côté du lit de Doyoung qui tournait la tête vers elle la prenant enfin en considération.

-Bien. Nous allons pouvoir commencer. Je suis Jisoo, je ne sais pas si vous vous rappelez de moi. Nous sommes ici pour parler de vous et de ce qui vous tracasse. Vous pouvez me dire ce que vous voulez. La méthode qui est privilégiée dans ces prochaines séances resteront la parole. Je sais que le psychomotricien et le kinésithérapeute passent par les sensations du corps mais pas nous. Je sais d'autant plus que vous avez utilisé l'ouïe avec le psychomotricien, ce qui est une grande avancée. Nous allons continuer à essayer de vous ouvrir peu à peu au monde extérieur. Cela vous convient t-il?

Doyoung qui comprenait même s'il avait été obligé de se concentrer, perturbé par le flot de parole de sa psychologue, hocha faiblement la tête.

-Formidable! S'exclama t-elle surprise qu'elle ait une réaction aussi prompte de la part de Doyoung.
Alors je vous propose de vous poser des questions, et vous pouvez me répondre par oui ou par non. Tout simplement. Je ne vais pas vous demander de faire un exposé ou de me conter des histoires mais...

Doyoung se mit à pleurer. C'était à présent trop dur à supporter. Il venait de se souvenir de sa vie d'avant. Il prenait conscience de ce qu'il vivait. Des troubles qu'il traversait au quotidien. De ses crises, de ses idées délirantes et de ses actes soudain. Doyoung songea à ce qu'il était. Il voulait savoir maintenant ce qu'il traversait. Qu'est-ce qu'il avait? Pourquoi? Quelles répercussions auraient ces pensées sur son comportement? Aurait-il vraiment à subir cela toute sa vie? Il comprenait à quel point c'était handicapant de penser comme cela. Doyoung se dit que ce n'était pas normal qu'une personne qu'il ne connaissait pas l'impacte autant.

Jisoo qui lui donna des mouchoirs, peiné qu'elle l'ait fait pleurer à ses dépends.

-Alors, vous vous appelez Doyoung c'est bien cela?

Read me/ DowooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant