Read me/ Dowoo

Chapitre 13

Doyoung rêvait, épuisé de la crise qu'il avait fait quelques heures auparavant. Ce n'était pas un cauchemar, cela faisait d'ailleurs longtemps qu'il n'en avait pas fait.

Il se voyait petit, en train de pleurer dans les bras de son ami d'enfance. L'inconnu voulait savoir la raison des pleurs de son meilleur ami. Mais Doyoung ne disait toujours rien.
Il s'était absenté près d'une semaine à l'école et puis il était revenu le lundi en pleurant.
Cela avait de quoi alerter son meilleur ami.

-Doyoung, s'il te plaît dis-moi ce que tu as. L'inconnu semblait implorant.
-Je ne peux rien te dire Jungwoo, je te le jure. Doyoung pleurait davantage et son meilleur ami renforçait l'étreinte de se bras autour du corps de Doyoung.

Ledit Jungwoo peiné, ne dit rien mais continuait de bercer Doyoung. Il passa sa main sur l'épaule de son ami qui criait à ce touché. Son meilleur ami qui n'avait pourtant pas beaucoup insisté sur cette zone, sentit le tee shirt noir de son ami se mouiller. Il était de plus en plus confus tandis que Doyoung se dégageait des bras de son meilleur ami pour aller pleurer dans les toilettes.

Doyoung se réveilla encore plus perdu que lorsqu'il s'était endormi. Pourquoi fallait-il que sa vie soit un véritable labyrinthe de remises en questions? L'inconnu s'appelait alors Jungwoo. C'était joli, pensait Doyoung, cela sonnait bien. De pourvoir enfin mettre un prénom sur un visage était réellement satisfaisant à présent.

Il repensait au contact qu'avait eu Jungwoo sur lui. C'est ce qui avait déclenché sa crise.
Néanmoins, si Doyoung n'était pas habitué aux contacts physiques ce n'est pas pour autant qu'il les avait détestés. Il voulait désormais comprendre pourquoi le Jungwoo de ses reves était complètement différent du Jungwoo qu'il avait rencontré dans le parc. Il voulait le connaître davantage et lui faire découvrir son monde. Celui de ses cauchemars, de ses pensées.

La journée se passa sans encombre, Doyoung avait vu tous les spécialistes qu'il devait voir. À la même heure que le jour précédent, il faisait sa promenade dans le parc de l'hôpital. Et comme le jour d'avant, il croisa Jungwoo qui allait le dépasser avec sa voiture mais qui freina aux derniers instants -ce qui fit peur à Doyoung- et abaissa sa fenêtre.

-Ne reste pas seul dans le noir Doyoung. Je vais te raccompagner jusqu'à ton unité si ça te convient? Je comprendrai que tu ne veuille pas mais je te préférerais en sécurité avec des personnes compétentes. J'aimerai dire avec moi, mais je sais que ce n'est plus le cas. Jungwoo avait de nouveau les larmes aux yeux.
Cela faisait plus de trois jours qu'il pleurait toutes les nuits. Et il en était sincèrement épuisé.

Doyoung qui l'avait remarqué, souriait doucement. Jungwoo ne savait sûrement pas, le fait que Doyoung ne fasse plus de cauchemars comme avant (même s'il n'était jamais à l'abri de) et qu'il n'en était plus le tortionnaire mais son ami!
Il avait l'impression d'avoir grandi à l'envers, d'avoir d'abord aimé puis detesté une personne et d'ensuite apprendre à la connaître à nouveau. Puisque Jungwoo paraissait à priori inoffensif, il l'avait aidé plus d'une fois, il paraissait avoir envie de récupérer son ancienne amitié, ce qui gênait un peu Doyoung puisqu'il ne se rappelait de rien. Mais Doyoung restait tout de même sur ses gardes, il n'allait pas se jeter dans la gueule du loup tout de suite.

Alors, il accepta que Jungwoo le raccompagne tranquillement dans son unité. Mais cela, c'était juste par curiosité de savoir comment Jungwoo allait réagir avec lui. Parce qu'il avait l'air d'être l'inverse de celui de ses cauchemars. Il était même médecin! Alors on pouvait bien dire que qu'il était inoffensif, n'est-ce-pas? Se disait Doyoung.
Pourtant, ce qui se font les plus petits sont les plus dangereux.

Jungwoo et Doyoung rêvaient l'un de l'autre depuis quelques nuits déjà.
Ils faisaient en sorte de sortir tous les soirs à la même heure pour se retrouver et rester ensemble.
Ce n'était que leur présence au début. Ils ne disaient pas un seul mot. Mais ça leur suffisait. Ils ne voulaient pas aller trop vite. Ils voulaient apprendre à se connaître véritablement.

Jungwoo voulait savoir ce qui avait fait changer la mentalité de Doyoung et sa perception sur lui si vite.
Doyoung voulait savoir pourquoi l'inconnu et Jungwoo qui étaient pourtant le même corps, ne partageaient pas les mêmes pensées et n'avaient pas le même état d'esprit.

L'un était curieux de l'autre. Jungwoo comme Doyoung était apaisé lorsqu'ils reposaient côte-à-côte sur le banc blanc qui bordait la route du parc en face de l'hôpital. Ils ne voyaient pas grand chose étant donné que les lampadaires n'éclairaient pas grand chose. Mais ils aimaient d'autant plus cette ambiance mystique.

Jungwoo au début savait que les idées de son ami, étaient en quelques sortes décalées de la réalité. Neanmoins, il etait intéressé par la manière dont il réfléchissait. Et de plus, c'était son ami, il n'allait pas l'abandonner pour une psychose.

Puis, ils avaient commencé à se parler tranquillement, sans aucune gêne.
Doyoung se mettait à expliquer en détails comment Jungwoo s'y prenait pour le torturer et le maltraiter dans tous ses cauchemars.
Jungwoo se sentait mal, infiniment mal. Il ne comprenait comment il était possible qu'il soit aussi cruel dans ses comportements comme dans ses mots. Il se sentait vide d'émotion. Doyoung ne se rendait pas compte qu'il mettait mal Jungwoo ou si, peut être inconsciemment de le faire culpabiliser afin qu'il s'excuse. Ce qui aurait été sûrement justifié auprès de Jungwoo comme pour Doyoung. C'est alors ce que Jungwoo fit.

- Tu sais, je n'ai jamais voulu te faire du mal, bien au contraire j'ai toujours voulu le meilleur pour toi. Lorsqu'on était encore amis, beaucoup de personnes disaient que j'avais un espèce d'instinct protecteur lorsqu'il s'agissait de toi uniquement. Et ça me plaisait. J'aimais veiller sur toi tout comme tu le faisais pour moi. Parce que malgré que je sois inquiet pour toi qui venait à l'école avec tes éternels faux-sourires qui charmaient tout le monde sauf moi, j'étais toujours content de te voir. Plus le temps avançait, plus je me rendait compte que tu souffrais, énormément. Mais je n'aurais su dire si c'était un mal-être personnel. Puis, cet accident était venu tout gâcher. Ça avait sûrement abrégé tes souffrances pour quelques instants puisqu'apparemment tu ne te souvenais de rien après.
Et tu as disparu sans dire un seul mot. Mes parents m'ont fait croire que tu étais mort Doyoung. Crois-moi j'ai aussi énormément souffert mais sûrement moins que toi. C'est la raison pour laquelle je tenais à m'excuser pour tous les torts que je t'ai causé.

- Je ne vais pas te cacher le fait que je t'en ai voulu. Très souvent même. Mais tout ça est fini n'est ce pas?

-Oui.
-Promis? Doyoung était anxieux.
- Promis.

Doyoung dans un geste long, tendait son petit doigt à Jungwoo qui était perturbé. Doyoung secouait son petit doigt devant le nez de Jungwoo qui s'empêchea de le saisir et de le secouer joyeusement.
Doyoung n'avait pas fait de crise, il avait juste frissonné.
Mais lié à quoi exactement?