Et puis viens on s'aime encore un instant

Chapitre 3

"L'instant de la décision est une folie."

Marine à Alexis : Salut, Timéo est chez Alex ce soir. Ça te dirais qu'on aille au resto ensemble ?

J'ai ri, je me suis gentiment moqué et j'ai accepté. On s'est retrouvé au restaurant comme convenue, cette même alchimie entre nous.
Ce qui ne devait être seulement un café s'est transformé en une succession de rendez-vous. Au restaurant, au café, le soir ou le midi. La plupart du temps, le vendredi, pendant que le petit était chez son père ou chez Alex. Juste elle et moi, aucune prise de tête, on se contente de rattraper le temps qui a filé entre nos doigts. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais ces moments sont devenue une bouffée d'oxygène dans mon quotidien. Rigoler et parler avec elle, pendant quelques heures loin de tout nos problèmes. Sans faire vraiment attention, on se rapproche. On avance sans savoir ou cela nous mène. Un pas après l'autre et on attend d'être surprise par l'autre. Un clin d'œil, un regard plus loin que d'habitude, sa main qui se pose sur mon bras et inversement ma main sur son bras ou nos mains qui se rapprochent naturellement. Ces petites attentions qui réchauffent le cœur petit à petit.

Ce soir Marine est arrivé avec une idée bien précise. Sa semaine ne c'est pas aussi bien passé que prévue, elle veut donc aller boire un verre et danser. Je traîne les pieds derrière elle et son énergie débordante qui nous conduit a travers les petites rues de la ville. J'ai beau me plaindre et faire remarquer que je ne veux pas danser, la jeune femme n'abandonne pas son idée. Arrivée devant la façade du bar son sourire se fait encore plus grand, elle rentre et je n'ai pas d'autre choix que de la suivre. Elle traverse la foule sous les regards des hommes qui se retournent sur elle. Elle est belle, magnifique, je dirais même, avec son chemisier décolleté, son pantalon fluide et une assurance à toute épreuve. Elle est sur d'elle et rayonnante. Je ne suis qu'une ombre à ses côtés ce soir.
Accoudé au bar, je nous commande nos boissons. Elle boit la première gorgée de son mojito, les yeux fermés avec la lumière rouge - violette qui se reflète sur son visage. Je n'arrive pas à me détacher de son visage qui bouge timidement au rythme de la musique. Il y a quelque chose de mystérieux chez la jeune femme, une part d'elle qu'elle n'ose pas me partager. Elle pose son verre, me lâche un clin d'œil et se dirige vers le centre de la pièce pour danser. Dans sa bulle avec la musique, elle ne fait plus attention au monde qui l'entoure. Un homme l'approche pour danser avec elle, elle accepte et mène la danse entre eux deux. C'est à mon tour d'être accosté, et c'est sans arrière-pensée possible que je continue cette discussion.
Il aura fallu dix minutes avant que deux mains viennent se poser sur mes hanches. 10 minutes, pour que ma brune, a qui j'avais consciencieusement, tourné le dos reviennent vers moi. Un polis signe de tête à l'homme à mes côtés et son regard plein de malice se tourne vers moi.

-Excuse moi, tu n'aurais pas une sœur ? Demande t'elle innocemment.

-Euh oui. Réponds le garçon un peu perdu.

-Alors sans t'offenser, elle aura sûrement plus d'attirance pour elle que pour toi.

Le pauvre bafouille quelque excuse et disparaît dans la foule rejoindre son groupe d'ami.

-Tu étais vraiment obligé de faire la nana jalouse comme ça ? Je demande.

Elle esquive ma question et me tire derrière elle pour aller danser. Ses mains jointe derrière mon cou, une de mes mains qui agrippe sa hanche et l'autre qui se pose dans le bas de son dos. La musique qui créée une bulle autour de nous, nos corps qui bougent en rythme. On retourne 10 ans en arrière. À cette époque ou rien n'existais et n'avais plus d'importance a part nous. Je la fais tourner sur elle-même. Elle sourit, elle rigole, elle pétille. Elle me brûle, son contact m'incendie et sa présence me consomme.
On s'éclipse de ce bar, nos pas nous font déambuler dans les rues pendant un temps. Sous la nuit étoilée, on parle, on rit encore un peu. On ralentit seulement quand on voit sa voiture se dessiner au loin. On se dit au revoir rapidement, les au revoir n'ont jamais été notre truc. Un dernier sourire vers elle, je pars les mains dans les poches et l'esprit déjà loin. Je n'ai pas le temps de faire plus de dix pas qu'elle crie mon nom derrière.

-Alexis ! Tu comptes m'embrasser à un moment ?

Je me retourne avec un petit sourire en coin.

-Pour tout te dire, je n'ai pas encore décidé.

-Et ça rime a quoi tout ça alors ?

-Un agréable moment qui se transformerait en agréable dérapage si je t'embrasse.

-Arrête s'il te plaît. C'est quoi tout ça ?

-Je ne sais pas. Ça me fais peur, mais j'adore ça. De là ou je suis, je peux deviner ses yeux qui se lèvent. Et un plus grand sourire prend place sur mon visage. Et pour toi ça rime a quoi tout ça Marine ?

Un silence s'installe où chacune cherche une réponse à donner. Mes pieds me rapprochent d'elle. Son regard toujours fixé sur moi, elle ne dit rien. Elle mord sa lèvre inférieure, un sourire timide apparaît.

-Embrasse moi Alexis.

Sa phrase fait parcourir un frisson dans tout mon corps. Je me rapproche d'elle, nos corps l'un contre l'autre. Nos souffles se mélangent et je murmure :

-C'était ma phrase ça, je crois.

-Tu comptes m'embrasser ou pas ? Demande t'elle au bord de l'implosion. Si tout ça ce n'est pas un jeu pour toi, si tu es sincère vas y fais le.

-Si je t'embrasse on recommence le même schémas que la première fois. On s'embrasse, on se provoque, on s'ignore, on discute et enfin, on touche le bonheur du bout des doigts.

Elle ferme les yeux, les lèvres à quelques millimètres des miennes. Elle ne me contredit pas, car pour une fois, elle sait qu'elle n'aura pas raison. Et si tout cela doit recommencer, un nouveau livre, une nouvelle page, je ne veux pas que ça explose à la fin. Alors on joue, pendant quelques instants. Ses lèvres toujours plus proches des miennes pour tester ma patience, puis les miennes qui se rapprochent des siennes. Les nerfs a vif par ce petit jeu, elle murmure :

-Je l'aime bien ce schéma. On peut toujours faire mieux que la première fois. Toujours plus près de moi, son souffle sur le creux ma bouche. Arrête de tout contrôler pendant un instant et laisse toi aller.

-Ces barrières, je les garde autant pour toi que pour moi. J'aurais pu t'embrasser quand on dansait, quand tu es arrivé, au restaurant la dernière fois ou encore plein d'autres fois pr... Marine.

-Il n'y a toujours eu que toi pour m'appeler Princesse. Chuchote t'elle.

Ce petit nom qui m'a presque échappé. Je craque. Alors doucement, je pose mes lèvres sur les siennes. Mes mains se posent naturellement de part et d'autre de son visage. Une douce danse qu'on n'a jamais oubliée. Le goût de ses lèvres que j'avais oublié s'imprègne sur les miennes. Mon cœur se gonfle, il bat frénétiquement dans ma poitrine. On se détache seulement quand l'air nous manque. Nos regards remplis d'une douceur nouvelle ce pose l'une sur l'autre. Elle détourne rapidement les yeux et vient poser sa tête contre mon épaule. Ses bras autour de ma taille, son souffle dans mon cou, elle brûle mes derniers remparts.

-Et maintenant ? Je chuchote.

-Je ne sais pas, un pas après l'autre ?

Je pose mes lèvres sur le haut de son crâne en guise de réponse. Je profite encore un instant de son corps contre le mien, elle dans mes bras avec rien qui ne vient nous déranger autours. Des questions, ce n'est pas ce qui va manquer. On se sépare et on se dit au revoir pour de bons cette foi-ci.

Je marche sous le ciel étoilé, la tête me tourne. Des doutes, ce n'est pas ce qui me manque. Et des questionnements encore moins. Mais quelque part est ce que ce n'est pas ce que j'attendais depuis le premier jour. Elle me voit et c'est ce que je souhaite au plus profond de moi. Je pourrais presque rêver d'un futur à deux, trois avec son fils. Sauf qu'à tout moment, elle peut repartir, s'envoler à nouveau. Et si encore une fois, c'était une cause perdue. Je ne veux pas me brûler les ailes à nouveau, je veux de la stabilité, un avenir et une fin heureuse. Les gestes, les regards, l'alchimie tout ça ne peut pas mentir. Il y a encore quelque chose entre cette petite brune et moi. Et pourtant, on a grandi, évoluer et changer. Je ne suis plus la même personne elle n'ont plus.

Je ne suis plus la même personne et j'ai peur.

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Prochain chapitre mardi !