Chapitre 8

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"Il n'y a pas d'amour sans peur de l'amour."

En passant la porte, je ne pensais pas rentrer dans ce chaos. On est très loin de l'ambiance de la veille, avec toute cette bonne humeur, les sourires et les rires.
Une tonne de jouets est éparpillée dans le salon – salle a mangé, la télé tourne dans le vide, Timéo semble bouder dans son coin, et ma brune râle tout en faisant les cent pas. Elle relève la tête et sursaute en me voyant dans l'entrée.

-Désolé, j'ai sonné et comme tu ne venais pas ouvrir, je me suis permis de rentrer. Je m'excuse rapidement.

-T'excuse pas, la journée a été longue. Nathan aurait dû récupérer Tim' il y a un petit moment, mais il a eu un problème. Timéo a été chiant toute la journée. C'est le bordel, je n'ai même pas eu le temps de prendre ma douche avant que tu arrives.

Si je la laisse parler dix secondes de plus, elle risque de pleurer. Marine est à bout de nerf, j'attrape sa main et viens la serrer dans mes bras. Doucement, je murmure :

-Prends 20 minutes pour toi, je m'occupe de Timéo. Je suis la, tout va bien se passer.

Elle acquiesce simplement, se défait de mon étreinte et file a l'étage après un regard pour son fils. Je souffle un bout coup et m'approche du petit monstre qui joue avec ses légos. On joue tout les deux quelques minutes avant d'essayer de ranger tous ses jouets. Après avoir mis trois figures dans la caisse, il souffle et se plaint que c'est trop compliqué. Face à son air bougon et ses lamentations, j'abandonne bien vite. Un grand sourire barre son visage quand je lui propose de lire une histoire. Il court chercher un livre, me le colle dans les mains avant de courir dans la pièce à la recherche de ses doudous. Je ne peux pas m'empêcher de faire une grimace quand je le vois faire une glissade sur le carrelage. Sa peluche dans la main, il saute dans le canapé et attend que je lui lise son livre. Je m'installe à ses côtés et il vient poser sa petite tête sur mon bras. Je m'efforce alors de faire vivre chaque personnage de son histoire. Vers le milieu de l'histoire, j'entends des petits pas s'approcher du canapé. Marine dépose un petit bisou sur la joue de son fils puis sur la mienne. Sans cesser de lire un grand sourire barre mon visage. 

La dernière ligne s'achève, je propose un dessin animé au petit et je m'éclipse pour retrouver ma brune. Je m'approche doucement d'elle et hume le doux parfum de vanille qu'elle dégage. Je m'adosse au plein de travail à côté d'elle et l'observe, nous faire des cafés. Elle semble plus apaisée qu'a mon arrivée.

-Merci pour Timéo, il t'aime bien, tu sais ?

Elle pose une tasse dans mes mains et sonde mon regard suite a sa révélation. Cela me fait plaisir que le petit m'apprécie, c'est un problème en moins pour une potentielle relation avec la jeune maman. Je me contente de sourire, ce qui lui fait lever les yeux au ciel exaspéré. J'esquive sa question pour lui parler de la vieille, la discussion coule doucement entre nous. 

Au bout de 20 minutes, on sonne à la porte. Elle se lève, je reste bloqué à ma place dans la cuisine. Des voix, des excuses maladroites, des rires et enfin des pas qui s'approche. Elle lui propose un café, pendant qu'il me tend sa main pour se présenter. Nathan est face à moi, et son regard bienveillant sur elle suffit à me tordre les entrailles. Il parle de Timéo, de leur boulot. Il demande si l'après-midi de la veille s'est bien déroulé. À quelques moments j'interviens dans leur conversation, la plus part du temps quand Marine s'adresse a moi. Mes mains sont serrées autour de ma tasse, et ma mâchoire crispée. Cela semble durer une éternité et quand il décide de partir ma mâchoire reste bloqué. Avec un grand sourire, il me souhaite une bonne fin de journée, et je fais de même. Timéo vient poser un petit bisou sur ma joue avant de courir rejoindre son père. Je les laisse partir tous les trois rejoindre la voiture du jeune homme devant la porte. Ma jalousie me pousse a me poser derrière la porte pour épier leurs derniers mots. C'est la voie de Marine qui me parvient le plus distinctement.

Et puis viens on s'aime encore un instantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant