Les quelques heures de route se déroulent sans encombre, à vrai dire je ne sais pas pendant combien de temps nous avons roulé car après quelques kilomètres seulement je me suis laissé glisser dans le pays des songes. Bercée par le silence assourdissant et la chaleur provenant du chauffage de la camionnette. C'est finalement lorsque nous quittons l'autoroute sur laquelle nous nous trouvions pour une petite route toute cabossée que je me réveille, secouée par les secousses que provoque la route. Les premières lueurs du jour apparaissent dans le ciel clair et je m'aperçois que c'est Kamel au volant et non plus Estéban. Ce qui signifie que nous avons effectué au moins un arrêt durant ce trajet. Je devais être réellement fatiguée pour ne pas m'en apercevoir.
Sentant mon regard sur lui, Kamel me jette un coup d'œil dans le rétroviseur intérieur et me lâche :
- Bien dormis, la belle au bois dormant ?
- J'ai connu mieux mais ça va. Tu as dormi toi ?
Je jette un coup d'œil vers Estéban qui, vraisemblablement, arrive à dormir malgré le remue-méninge que provoque la route.
- Oui j'ai dormi une heure ou deux.
- Il est quelle heure ?
- Presque six heures. On ne devrait pas tarder à arriver.
Le silence retombe dans l'habitacle et le reste du voyage se déroule sans un bruit. Le paysage est sombre et triste, nous nous trouvons au milieu de nulle part, sur une petite route de campagne couverte par de grands arbres nus. Il n'y a rien à perte de vue et je me demande si nous nous dirigeons vers un quelconque « refuge ». À cet instant, je me demande si suivre ces deux inconnus était une bonne idée. Toutes mes craintes refont surface et j'essaye de faire taire cette petite voix dans ma tête qui m'ordonne de sauter de la voiture en marche. Je glisse ma main dans mon sac à dos et le contact de mon couteau suisse me rassure quelque peu et je me fais la promesse de m'en servir si la situation dégénère.
Je suis tirée de mes pensées lorsque la voiture se stoppe enfin. Kamel se retourne vers moi.
- Nous sommes arrivés à destination, princesse.
J'attrape mon sac à dos et descends de la voiture, plus stressée que jamais. Face à moi je découvre plusieurs bâtiments en piteux état, ce décor me rappelle celui d'une ville fantôme. Sauf qu'ici, il y a des gens... Alors que nous marchons vers une destination qui m'est inconnue, j'aperçois des passants dans la rue et des lumières qui éclairent les appartements. Il y a de la vie ici, aucun doute là-dessus. Nous entrons dans un bâtiment, un immeuble plutôt haut qui, lui est en bon état, il n'y a pas de fissures dans les murs extérieurs comme j'ai pu en voir sur les autres, la peinture est plutôt fraîche et les vitres ont l'air solides. L'intérieur est fidèle à l'extérieur du bâtiment. Au-delà du manque de modernité de la décoration, le bâtiment est plutôt propre. Le sol est recouvert d'une épaisse moquette vert d'eau et les murs sont peints d'un bleu canard, à certains endroits ils sont recouverts d'une tapisserie à motifs passé d'époque. Je me demande bien où nous allons et qui accueille ce bâtiment. Nous traversons de longs couloirs qui regorgent de portes ci et là. Pourquoi y'a-t-il autant de portes ? Cette question me tracasse mais j'essaye de ne pas m'attarder dessus, il y a plus urgent dans l'immédiat. Finalement notre périple prend fin lorsque nous atteignons une grande porte en bois ornée de moulures et d'une poignée dorée située au bout d'un couloir quelconque. Kamel s'arrête face à la porte, me regarde et me demande si je suis prête avant de donner trois coups. Quelques secondes s'écoulent et la porte finie par s'ouvrir sur une silhouette féminine et frêle. Une jeune femme aux cheveux bruns et bouclés nous fait face et nous invite à entrer. Elle ferme la porte derrière nous et nous propose de nous assoir dans ce qui ressemble à un salon. Comme dans le reste du bâtiment la décoration est plutôt rudimentaire mais les murs sont peints de blanc ce qui donne une impression de profondeur à la pièce.
- Il ne devrait pas tarder à arriver. Nous lâche la jeune femme avant de disparaitre dans une autre pièce.
- De qui parle-t-elle ? Demandé-je à l'intention de Kamel et Estéban qui sont déjà assis.
- Tu verras bien. Me répond Kamel.
Je m'assois en soupirant sur un canapé près d'une fenêtre. Il n'est vraiment pas bavard ce Kamel, et celà m'exaspère quelque peu car j'aimerais des réponses à mes questions. Par la fenêtre je peux apercevoir quelques bribes de ce qui était anciennement une ville, vu son état je suppose qu'elle a été rayée de la carte. Et puis si cet endroit est réellement le refuge des rebelles il n'aurait pas pris le risque de s'installer dans une ville encore comptabiliser par le gouvernement, cela aurait été trop risqué. Le décor est assez triste, de grands bâtiments à la peinture délavée et aux murs fissurés se suivent à perte de vue, on peut apercevoir plusieurs fenêtres brisées et j'imagine l'air froid de l'hiver s'immiscer dans les appartements.
Des éclats de voix se font entendre, une porte s'ouvre et un homme sort de la pièce nous saluant d'un signe de tête avant de quitter l'appartement. Kamel et Estéban se lèvent alors et j'imite leur comportement. Nous entrons dans une pièce qui fait office de bureau. Lumière tamisée, grand bureau en acajou et grande bibliothèque en chêne massif qui longe le mur du fond. Une plénitude de livre remplit les étagères de cette dernière. Deux sièges font face au bureau. Estéban m'invite à m'assoir et se tient debout derrière moi. Le propriétaire des lieux daigne enfin se retourner vers nous et lorsque mon regard croise le sien j'ai une vague impression de déjà-vu. Je connais cette personne qui me fait face mais je suis incapable de mettre un nom sur ce physique. Un vague souvenir refait surface mais je suis incapable de le saisir tant il s'est enfouit profondément dans ma mémoire. Nous nous fixons comme cela durant quelques secondes, lui me connait et vraisemblablement, le trouble qu'il décèle en moi l'amuse car je peux apercevoir dans son regard une petite étincelle alors qu'il me voit fouiller ma mémoire à la recherche d'un quelconque indice. L'homme face à moi est de grande taille, plutôt bien bâti, brun aux cheveux mi- long qu'il a attaché en arrière, il a une peau claire qui vient contraster avec des yeux d'un noir intense. Ce dernier détail fait tilt dans ma tête et ce souvenir insaisissable m'apparait clairement. La ferme. Je me lève d'un bond de ma chaise et fait tomber le sac à dos qui était sur mes genoux au sol.
- Kay ?!
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Hello tout le monde,
Désolé pour cette absence, j'ai été très mal organisée ces derniers temps et ensuite je partais en vacances. Comme je vous l'ai dis dans ma dernière publication je suis actuellement à Milan et je ne trouve pas énormément de temps pour écrire. Ce qui n'est pas plus mal car je me repose ;)
Je vous poste cette partie très en retard mais j'espère qu'elle vous plaira tout de même. J'essaye de vous écrire une autre partie bientôt.
D'ici la semaine prochaine les postes redeviendront réguliers :D
N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette partie et à laisser un vote si vous avez aimé.
Bisous <3
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General FictionNous sommes en l'an 2032, bienvenue sur Le Continent. Suite à un virus qui a infecté tout le globe, une crise économique sans précédent et une guerre internationale qui a détruit la moitié de la planète nous réapprenons à vivre. Tous les codes de...