Ch5: Garder son calme

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Chapitre 5 : Garder son calme.

Ce matin était particulièrement magnifique. Le temps était radieux. La fraîcheur de la nuit s'était évaporée pour faire place à une douce chaleur matinale, les rayons de soleils traversaient le feuillage des arbres et un léger courant d'air venait m'apporter l'odeur épicée de l'île. Y'a pas à dire, cette île me manquera.

J'entrai dans la cuisine et me dirigeai vers le frigo ainsi que la réserve. Nous partions dans quelques heures et il me restait tout juste le temps de vérifier nos vivres. Lors du petit-déjeuner, j'eu déjà l'occasion de voir qu'il ne nous restait plus grand-chose, surtout en ce qui concerne la viande. Je pris le petit calepin qui me servait de temps en temps pour y noter une nouvelle recette et je commençai à y inscrire les ingrédients indispensables manquants. Il faut absolument que je trouve une bonne quantité de viande pour au moins tenir jusqu'à la prochaine île mais je n'ai aucune idée de ce qu'on pourrait trouver sur cette île. La forêt est presque totalement inhabitée.

Alors que j'étais profondément dans mes pensées, la porte s'ouvrit sur un homme à chevelure verte. Bah tiens. Le scénario d'hier me paraissait encore flou dans mon esprit. Autant le comportement du marimo que le mien m'était inexplicable, mais c'était surtout le mien qui m'énervait. À force de raconter des conneries, mon clone me faisait réfléchir à des choses bizarres à m'en retourner la cervelle.

Sans m'en rendre compte, j'avais détourné mon regard de ma liste de course et je suivais la silhouette du marimo pendant qu'il se servait dans le frigo. J'en ai plus que marre de cette nouvelle habitude de me perdre dans mes pensées tout en le fixant, ça m'en donne la chair de poule.

« Oï Marimo, qui t'as dit que tu pouvais te servir comme ça ?! m'exclamai-je brusquement en réalisant ce qu'il faisait.

- Tch... »

Zoro s'était retourné face à moi et n'avait trouvé comme seule réponse que de claquer avec sa langue tout en tenant un morceau de fromage. En temps normal sa réponse m'aurait énervé et je serais parti au quart de tour mais tout ce qui me traversa l'esprit fût qu'il ne mangeait jamais de fromage et que cela indiquait que nos réserves étaient vraiment devenues pauvres.

« C'est pas grave, de toute façon, tu comptes aller chercher de la bouffe avant de partir, non ? poursuivit l'algue.

- Ce n'est pas une raison pour tout vider ! m'emportais-je

- J'avais faim. »

Je me stoppa net. Mon job à bord de ce bateau était de nourrir mes nakama afin qu'il n'ait jamais faim et je pris sa réponse comme un échec. Est-ce que j'avais fait le petit-déjeuner plus léger que d'habitudes sans m'en rendre compte ? J'avais sûrement voulu économiser les réserves de manière inconsciente. Zoro afficha un sourire machiavélique indiquant sa victoire.

« Très bien, d'ailleurs, je vais de ce pas au village faire des courses. Maintenant que tu as vidé mon stock je devrai en ramener encore plus et donc tu vas devoir m'aid... »

Je m'arrêtai immédiatement, horrifié par ce que j'avais failli dire. Mais qu'est-ce qui me prenait ?! Demander de l'aide au marimo ?! Je n'ai pas du tout envie qu'il m'accompagne, d'autant plus que je dois aller parler à la vieille et qu'il serait dans mon chemin. L'espace d'un instant, j'avais perdu ma raison, comme une sorte d'absence qui me faisait dire n'importe quoi. Maintenant, je suis persuadé que l'autre abruti de sosie essayait de prendre le dessus sur moi.

« Ben voyons ! J'ai juste pris un pauvre morceau de fromage, c'est pas comme si j'avais tout mangé, cuistot incompétent ! »

Rassuré qu'il ne relève pas mon étrange envie qu'il m'accompagne j'en oubliai de m'énerver contre lui pour son insulte. Il resta planté en face de moi et releva un sourcil, visiblement perturbé par mon manque de réaction. Le pris mon calepin et sorti de la pièce, le laissant là.

* * * * * * * * * * * * * 

Alors que je marchais sur le ponton qui traversait le lac je me perdis dans mes pensées. Cela me rassurait que Zoro ait repris son comportement habituel face à moi. Il n'y avait plus de traces d'ambiguïté et c'était beaucoup mieux ainsi. Par contre, je n'avais aucune idée d'où, quand et comment mon clone décidait de sortir et je dois avouer que ça me faisait un peu peur. Je n'ai pas du tout envie qu'il recommence ses avances douteuses en mon absence et qu'un froid se recrée entre le marimo et moi.

Futa Futa no MiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant