Ch14 : Créer une ouverture

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Chapitre 14 : Créer une ouverture


Jour 9 de l'accord.

« - Aarg ! ... merde ! » Lâchai-je d'un voix forte tout en laissant échapper une assiette de mes mains.

Je me pris le poignet de mon autre main et le serrai pour atténuer l'inflammation qui grandissait depuis ma chute de la veille.
Mais merde, quel con je fais. Avec toute cette mascarade j'avais fini par réellement me blesser en tentant d'amortir ma chute magnifiquement réalisée dans l'escalier. D'une simple 'fausse' entorse, je me retrouvais avec une 'vraie' foulure du poignet, qui pour le coup, m'handicapait bien dans mon travail.

Je desserrai mon emprise pour regarder mon bras. Mon poignet était légèrement rougit et enflé. Mais quel con !!

D'autant plus que toute cette mise en scène s'était soldée d'un cuisant échec.

« Rien de cassé au moins ? » Résonna dans ma tête tel le flashback d'un film d'horreur.

Comment j'allais bien pouvoir faire pour m'en sortir maintenant ?! Comment.... Embrasser... le Marimo ?!?

Cette pensée me fit me tordre sur moi même. Rien que de l'imaginer, mon visage devint rouge écarlate en moins d'une seconde. C'était im-pos-sible ! IMPOSSIBLE !! Par quel alignement des constellations les circonstances allaient pouvoir me permettre de faire ça ?!

Tentant de reprendre mon souffle qui s'était affolé, je ramassai mon assiette sur le plan de travail. Heureusement, elle n'avait rien de cassé.

« Rien de cassé au moins ? »

AAAAAAAH ! Sors de ma tête pensée obscure !!!!

J'eus la magnifique idée de taper du poing sur ma planche à découper dans mon élan de 'perte de contrôle'. La douleur parti de mon poignet et remonta dans mon bras jusqu'à mon cerveau dans un horrible frisson. Je me tordis à nouveau, mais cette fois de douleur. Une larme se dessina au coin de mon œil tandis que je marmonnais des insultes à la Terre entière.

Super, mon bras était encore plus enflé maintenant. Heureusement, j'avais tant bien que mal réussi à terminer de concocter le déjeuner. Je pris le chiffon qui me servait à essuyer la vaisselle dans ma main et me dirigeai vers la porte tout en l'enroulant autour de mon poignet.

« A TABLE !! »

* * * * * * * * * * *

Le chahut habituel battait bon train dans la salle à manger. Mes nakamas mangeaient avec contentement mes préparations tandis que j'apportais d'une main une nouvelle carafe d'eau à table.

J'étais mal à l'aise. La présence du Marimo, me mettait mal à l'aise.
Depuis maintenant un bon quart d'heure, je mettais tout en œuvre pour ne pas croiser son regard. C'est dans ces moments là que je regrettais que ma place attribuée (on ne sait par qui, les choses se sont juste naturellement faites comme ça au cours des mois passés à bord) soit juste en face de lui.

Je vacillai légèrement pour passer mes jambes devant le banc qui nous faisait office de siège tout en tenant la carafe d'une main. C'est fou comme tout devient compliqué lorsqu'on perd l'usage de quelque chose de notre quotidien.
Ussop, à ma gauche comme à son habitude, opéra un grand mouvement, perdu dans son récit rocambolesque. Sa main passa devant mon visage, ce qui me fit vaciller un peu plus. J'écartai la carafe de son champ d'action, ce qui me fit renverser quelques gouttes sur la table.

Brusquement, la carafe devint extrêmement légère. Je détournai le regard, pour la première fois, en face de moi afin de comprendre cette magie et tombai nez-à-nez avec le regard du Marimo.
Celui-ci resserra un peu plus son emprise sur le contenant et me l'arracha des mains avant de le poser entre nous.

« Tu t'es donc vraiment blessé hier. Me dit-il en pointant du doigt le chiffon mal attaché qui trônait autour de mon bras.

- Ah heu... »

Fût tout ce qui parvint à sortir de ma bouche. Je paniquai à la vue de son visage et détournai précipitamment la tête vers mon voisin.

« Ussop, fais un peu attention s'il te plaît. Je vais me prendre des coups avec ton histoire. »

Le canonnier interrompit son récit pour s'excuser, ce qui créa une courte pause dans le brouhaha de la pièce. Ce léger blanc attira l'attention de mes nakamas sur moi.

« Sanji, qu'est-ce que tu as autour du bras ? Me demanda mon capitaine.

- ... Je pensais m'en être bien sorti mais ma foulure semble s'enflammer depuis ce matin. Dis-je, un peu honteux de m'être blessé de cette façon.

- AH ! Mais il fallait venir tout de suite chez moi Sanji ! J'ai une crème qui pourra te soulager ! »

Notre petit médecin se leva d'un bon et couru vers son stock de médicaments.
Sur le temps qu'il mis à revenir, il avait été décidé sans que je puisse en placer une qu'il allait à nouveau falloir m'aider à ranger et faire la vaisselle. Je dois bien l'avouer que cela me soulageait de ne pas avoir eu à quémander de l'aider auprès d'eux moi-même jusqu'à ce que la discussion se dirige vers l'algue située en face de moi.

« Encore moi ?!

- S'il te plait Zorooo ! J'ai vraiment envie de tester la nouvelle invention d'Ussop pour attraper un roi des mers ! » Le supplia Luffy.

Le Marimo ronchonna plus pour lui même que pour son capitaine avant de hausser les épaules dans un signe de résignation. Il avait abandonné si facilement. Ça ne lui ressemblait pas.


* * * * * * * * * * * * * * *


Une fois mon bras badigeonné de crème et enroulé d'un bandage tout propre, mes nakamas étaient tous partis, ne nous laissant que la mousse de mer et moi même face à une montage de vaisselle.

« Tu as clairement l'air d'être inutile comme ça, t'as qu'à sortir me laisser faire aussi. Proposa Zoro.

- Ne raconte pas n'importe quoi ! J'ai juste perdu l'usage d'un bras, je sais encore me débrouiller. »

Il haussa à nouveau les épaules. Je toisai son dos tandis qu'il empilait tous les plats qui se trouvaient sur la table. Je n'en revenais pas d'une situation aussi banale avec lui. Depuis quelques temps, il est devenu plus abordable. On dirait presque... qu'il me parle comme à n'importe qui sur ce bateau. Ce qui est incroyable à notre échelle.
Soudain, je me rappelai de mon pari et de ce que je devais réussir à faire aujourd'hui et je me senti extrêmement inconfortable d'être seul avec lui.
Le Marimo tenait dans ses bras une pile qui arrivait au niveau de son visage et passa devant moi.

« Bon bah reste pas planté là comme un idiot alors ! J'ai des choses à faire cet après-midi ! Me dit-il d'un regard mauvais.

- Attends, laisse moi deviner.... t'entraîner ? Soulever des tonnes de fontes ?

- Exactement ! »

Cette fois il me montra un léger sourire et posa de manière brusque sa pile de vaisselle dans l'évier.

« Tu as vraiment besoin de t'entraîner comme ça tous les jours ? »

Discuter de manière banale me permettait d'oublier ma gêne ne serait-ce qu'un instant.
Son regard devint brusquement très sérieux tandis qu'il commençait à faire couler l'eau.

« Je ne laisserai rien au hasard tant que je n'aurai pas atteint mon objectif. »

Voir son air si impliqué dans son rêve me laissa sans voix un instant. On avait tous des rêves un peu fous sur ce bateau, mais on ne pouvait pas enlever à Zoro le fait qu'il y était totalement dévoué corps et âme.

« Hmmm... oui je te comprends. » Dis-je, pensif.

Zoro tourna la tête vers moi, interrogateur.

« T'en fais pas, tu vas les trouver tes sirènes. » Se moqua-t-il légèrement.

Sa remarque me sorti de mes pensées et fit s'estomper l'image d'All Blue de mes yeux.

« Te fous pas de ma gueule toi ! All Blue est bien plus que ça !!

- Mais y'aura des sirènes.

- J'en sais rien !! Je crois pas... non... en fait j'en sais rien du tout... »

Parler ainsi de mon rêve me rempli d'amertume. J'avais tellement hâte de retrouver ma capacité de nager. Cette pensée noir d'avoir perdu mon rêve continuait de me hanter tous les jours dans un coin de ma tête.
Zoro me fixait toujours, interrogateur.

« T'es beaucoup plus enjoué quand tu en parles d'habitude. »

Un léger blanc s'opéra avant que je ne répondis.

« ... Ouais, laisse tomber Marimo. »

Je fermai de ma main valide le robinet qui avait continué de couler tout ce temps.

« Allez, frotte moi tout ça qu'on en finisse. »

Les yeux du Marimo se décollèrent enfin de moi à mon grand soulagement. Je tentai de garder mon calme pendant qu'il commença à laver une assiette.

Deuxième assiette.

Troisième assiette.

Première verre.

...J'y arriverai pas.. Je suis planté là comme un putain de baobab depuis 5 minutes et j'arrive à peine à tendre le bras pour sécher ce qu'il me donne. Comment faire ? Vraiment, je ne vois pas de solution. Pas d'ouverture. Pas le courage nécessaire.
Je suis vraiment lamentable. Si Zoro avait été une belle femme plantureuse je lui aurais déjà sorti le grand jeu de séduction. Mais là, je suis trop embarrassé. Ça fait trop longtemps que je place mon égo et ma fierté en avant lorsque je suis en sa présence. Même embrasser Ussop aurait été plus simple. Je l'aurais fait en deux-deux et j'aurais pu bien rire de sa réaction juste après.

Quatrième verre.

Cinquième assiette.

Que faire ? Ma respiration s'accélérait au fur et à mesure que Zoro avançait dans le tas de vaisselle. Le silence devenait extrêmement pesant pour moi, même si j'aurais tout à fait été incapable de prononcer un mot.

Septième verre.

Septième assiette.

Dernier plat.

Zoro se tourna vers moi et me tendit le dernier plat dans ma main. Il me regardait d'un air de contentement d'avoir terminé sa corvée. Il était libre maintenant.
Que faire ? Le temps presse.

« Et voilà Cook. Fais gaffe à ta main maintenant. T'as l'air plutôt fragile à ce niveau là et j'aimerais pouvoir m'entraîner convenablement. » Me lâcha-t-il avec un petit sourire provocateur suite à son allusion de faiblesse chez moi.

J'ouvris la bouche, rien ne sorti. Il me dévisagea deux secondes puis tourna les talons afin de s'en aller.
Fais quelque chose Sanji !!

Zoro tourna la poignée et sorti de la pièce.

Putain ! Mais quel abruti je fais !


* * * * * * * * * * * * * * *


La journée se poursuivit. Le temps passait à une vitesse, à mon grand désarrois. J'avais clairement raté l'occasion en or d'en finir avec mon pari débile !! Je m'en veux tellement ! Maintenant, tout le travail est à refaire alors que l'après-midi allait toucher à sa fin.

Je m'arrachai quelques cheveux de ma main valide et me fit violence mentalement.
Il. Faut. Que. J'y. Retourne. Il le faut ! Je dois respecter ce défit de merde conclu avec MOI-MÊME BORDEL. Cette situation me rendait vert. Quelle ironie du sort.

Après avoir fait les cents pas dans ma cuisine, j'en arrivai à une conclusion. C'était maintenant ou jamais ! Et plus le temps passait, plus je risquais de rater cette occasion d'ailleurs. Maintenant, Zoro m'a bien stipulé qu'il était allé s'entraîner. Il est très probablement seul à l'arrière du bateau, comme la dernière fois. Si j'attends, il ne sera plus jamais seul de la soirée et Dieu sait que si c'était déjà impossible pour moi de le faire quand on est seul, c'est totalement INCONCEVABLE devant des témoins.

J'inspirai profondément et claquai la porte en sortant. Sans réfléchir je grimpai dans les mandariniers et les traversèrent. Au loin, j'entendis une respiration haletante. Génial, il est bien là.
Je m'avançai à tâtons en m'accroupissant entre les arbustes. Je le vis, exactement comme la dernière fois. Il était torse nu, ruisselant de transpiration et soulevait au dessus de sa tête une haltère d'une taille démesurée.
Putain, j'avais zappé ce détail ! En plus il est torse nu maintenant.

Je m'avançai un peu plus près du bord lorsque je le vis se stopper net dans son mouvement. Je marquai une pose et le regardai poser son haltère à côté de lui. Puis, il se retourna sans aucune hésitation dans ma direction et me fixa, comme s'il avait toujours su que j'étais là.

« ... Quoi encore ? » Me demanda-t-il à mis chemin entre l'exaspération et l'énervement.

Merde, je n'avais pas du tout préparé de raison à ma venue. J'avais foncé tête baissée, pressé par le temps.

« ... Je cueille des mandarines, occupe toi de tes affaires Marimo... Dis-je d'un ton pas aussi assuré que je l'aurais voulu.

- A d'autres. »

Son regard me transperçait. Il n'était pas dupe.

« Tu m'as pas déjà assez vu aujourd'hui ? T'es de plus en plus demandeur ! »

Ressaisis-toi Sanji. Souviens-toi. Il y a encore quelque jours tu y arrivais parfaitement. Rappelle-toi que c'est lui que ça dérange le plus ! C'est ça, allez, repense à ça et joue le jeu.

Je me relevai avec assurance. 'Joue la comédie jusqu'à ce que tu te dupes toi-même', telle était ma technique !

« Allez Zoro-kun ! Alors qu'on s'entendait si bien pour une fois ! Ne fais pas le rabat-joie. »

Je sautai d'une traite à sa hauteur et le vit faire un léger pas en arrière pour s'écarter de ma portée. Ça y est, je retrouve de l'assurance en le voyant se déstabiliser !

« Si tu pouvais arrêter de changer de personnalité toutes les heures ça serait beaucoup plus agréable. Marmonna-t-il entre ses dents.

- J'en ai pour 5 minutes.

- 5 minutes pour faire quoi ? Dit-il, relevant un sourcil.

- Ah... ça... »

Je haussai les épaules et lui fit signe de me suivre pendant que j'allais m'asseoir contre le mur.

- Je m'entraîne.

- 5 minutes j'ai dit. Souviens-toi. »

Puis je passai mon pouce le long de ma gorge, en signe de décapitation, pour lui rappeler l'enjeu de mon comportement. Du chantage ? Oui, tout à fait monsieur.

Je le vis hésiter, profondément dérangé mais coincé. Je chassai encore la gêne présente dans un coin de mon esprit en me concentrant sur lui. Il se mis enfin à bouger lentement vers moi en expirant tout son mécontentement.

« T'es vraiment chiant.

- Allez, dis pas ça. Je suis ton nakama. Qu'est-ce que ça peut te faire de t'asseoir avec moi 5 minutes ?

- Pour le moment t'es le seul qui vient me faire chier pendant mon entraînement.

- Ravis d'être le premier. »

Il me dévisagea en me montrant tout son mépris à mon égard.
Ensuite, un silence s'installa. Le stress et l'embarras recommençaient à faire surface maintenant qu'il était posé bien sagement à côté de moi.

« - Bon alors ? Qu'est-ce que tu veux Ero-cook ?!

- Oh heu... »

Le rouge me monta aux joues et Zoro écarquilla les yeux en le voyant.

« Qu'est-ce qui te prend là ?

- Me fixe pas comme ça abrutit !

- Hein ?! »

Je lui plaquai ma main en pleine face et le poussai de toutes mes forces. La panique s'était emparée de moi. Zoro se releva lentement pendant que je me détournai de sa vision.

« Mais t'es vraiment barjot ! »

Merde, merde. Reprend ton calme Sanji ! J'inspirai profondément puis me tourna légèrement vers lui, toujours sans lui faire face.

« Et donc, tu me parlais de ton objectif tout à l'heure.

- Arrête un peu avec tes conneries là !

- Tu me disais que tu étais prêt à tout, c'est ça ?

- Arrête de baratiner!

- Qu'est-ce que tu serais prêt à sacrifier pour ton rêve ?

- Arrête de changer de sujet !! J'en ai ras le cul de ton comportement bizarre ! »

Il se releva d'un bon et s'éloigna avec colère.

« Va-t'en si tu n'as rien à dire. Laisse moi m'entraîner. »

Ça ne se passe pas du tout bien. Plus le temps passe et plus la situation devient imprêtable à mon pari ! Et c'est qu'elle m'énerve cette algue à s'énerver comme ça.
Je me levai d'un bon à mon tour.

« REVIENS-ICI MARIMO. »

J'étais sorti de mon personnage, c'est pas bon. Le Marimo se retourna lentement vers moi, le regard fermé.

« Ça fait 5 minutes.

- Non pas encore, reviens ici. » Dis-je en essayant de retrouver un ton calme et posé.

Je le vis hésiter.

« S'il te plaît, Zoro. »

On se toisa tous les deux pour la millième fois. Je le voyais se faire violence pour m'écouter. Il se pinça les lèvres et fronçait les sourcils. Puis, il s'approcha de moi.

« Merci. »

Il se stoppa juste devant moi et me fixait droit dans les yeux.

« Bon, qu'est-ce que tu veux ? Et me ressort pas tes conneries sur mon rêve. Je sais très bien que tu t'en fous.

- Mais non je ne m'en fous pas ! »

Nouveau silence. C'est vrai que je ne m'étais pas vraiment intéressé à lui jusqu'à présent mais d'avoir pu trouver un sujet de discussion ne m'avait pas déplu pour une fois. Il ne semblait pas me croire et attendait juste que le temps passe.

Nous étions seuls à l'arrière du bateau, il était à 20 centimètre de moi, silencieux et dans l'attente. Qu'est-ce que tu attends de plus pour agir Sanji ? Fini-en avec ce défi de merde !

Je commençai par avancer ma main vers lui, ce qui capta immédiatement son regard inquiet. Je posai ma paume sur son épaule. Je senti la chaleur et la transpiration qui émanait de lui. À mon tour, je pinçai mes lèvres et baissai les yeux. Allez Sanji ! Pense à l'embarras que tu vas lui donner !

... ça ne marche pas. C'est moi le plus embarrassé bordel de merde ! Je secouai ma tête tout en affirmant ma prise sur son épaule.

« Bon alors ? S'impatienta-t-il.

- Attends ! M'affolai-je.

- Attendre quoi ? Bordel Sanji t'es vraiment chelou !

- Hei... ? »

Il avait lâché mon prénom de manière si naturelle que cela me déstabilisa de manière puissante.

« Combien de temps ça va encore durer ton cinéma ? Commença-t-il à s'énerver.

- J'en sais rien je t'ai dit !

- Ça à bon dos de pas savoir. Ça fait déjà plus d'une semaine que t'es sûr mes côtes !

- Tu sais bien que ça me fait chier aussi !

- Je commence à en douter figure toi !

- Comment ?!

- J'ai plutôt l'impression que tu prends un malin plaisir à me ridiculiser avec ton chantage !

- N'importe quoi !!! »

J'en reviens pas de ce qu'il ose prétendre. Comme si j'avais envie de lui faire tout ça ?! Ce type est taré ! Moi aussi j'en ai ras le cul. Qu'on en finisse.

« Parce que tu crois vraiment que MOI j'aurais envie de te faire CA à TOI ?!

- De quoi tu par... »

Je lui coupai la parole de la manière la plus brusque et improbable possible pour nous.

J'avais placé ma deuxième main sur son autre épaule transpirant. La douleur qui se propagea de mon poignet ne m'atteignit même pas cette fois. Dans mon avancée, j'avais également avancé ma tête, et non sans ménagement, je lui avais plaqué mes lèvres sur les siennes. Le mouvement soudain nous fit entrechoquer nos dents et j'entendis la fin de sa phrase d'étouffer dans sa gorge.
Sous mes doigts, je sentis tout son être se raidir. Les muscles de ses épaules s'étaient contractés ainsi que ceux de son visage. Je le sentis à travers mes lèvres.
Je sentis également un léger goût de transpiration. Je n'avais pas parfaitement visé sa bouche et mes lèvres reposaient également sur la peau de son visage.

Je n'avais aucune idée de la durée durant laquelle nous étions restés comme ça. Si le Marimo s'était pétrifié, il en valait de même pour moi aussi. Ce n'est qu'une fois en position que je me rendis compte de ce que je venais de faire. Je m'étais emportée et je n'avais pas réfléchis. Il m'aura fallut ce petit coup de pouce de la colère pour enfin agir. Cette action résumait très bien à elle seule notre relation avec l'algue marine.

Je décidai enfin de me reculer et repris ma position initiale en face de lui. Le Marimo était abasourdi et aucun son ne sortait de sa bouche. Puis, je le vis reprendre conscience. Une aura meurtrière commença à s'émaner de lui. Je ne l'avais jamais vu autant en colère. Dans un instinct de survie, je me recula d'un bon et je réussi à éviter un de ses sabres qu'il avait dégainé à la vitesse de la lumière. Sans un mot, il sorti son deuxième sabre et se positionna en combattant devant moi. Son regard était noir et sa mine extrêmement menaçante.

« Attends ! Excuse-moi Marimo ! »

Il s'avança vers moi, pointant un sabre vers ma gorge.

« Je t'ai dit que je n'y pouvais rien ! »

Une vague de colère sortit de son corps. Je la senti me traverser le corps, ce qui me donna un horrible frisson.

« Arrête. Tes. Conneries. » Articula-t-il. « J'en ai ma claque de ton comportement. T'y pouvais rien ?! J'y crois plus à ton chantage de merde. »

Il sembla attendre une réponse mais ne me laissa pas assez de temps pour rassembler les mots que je voulais lui dire.

« Je sais pas qui est dans le coup, je sais pas où t'as pondu cette idée ridicule, mais tu vas arrêter de jouer avec moi et de me baratiner comme un gosse. Ça t'a bien faire rire ? Génial. Maintenant ne t'approche plus de moi à moins de 5 mètres. C'est compris ?! »

Je restai sans voix face à lui. Les idées n'étaient plus claires dans mon esprit tant sa présence meurtrière m'avait transpercé le cerveau.
Je le vis baisser son sabre et le ranger. Ensuite, il s'en alla d'un bon et me laissa seul à l'arrière du bateau.


* * * * * * *

Fin du chapitre 14.





Futa Futa no MiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant