Ch8: Braver l'incompréhension

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Chapitre 8 : Braver l'incompréhension


Jour 2 de notre accord.

Je me levai à tâtons pour deux raisons. La première, car ma tête tambourinait de l'intérieur tout en se fendant en deux – du moins, tel était mon ressenti – la deuxième, car je tentais de voir si le Marimo était présent dans le hamac voisin. Rien à signaler.

Soulagé, je m'extirpai de mon couchage non sans difficulté et entrepris de me changer.

Quel était ce rêve ultra étrange que j'ai eu ? Était-ce un rêve seulement ? Je senti la panique monter en moi mais l'absence du Marimo dans le dortoir ne fit que la nourrir encore plus. Et si ce n'était pas un rêve ? Et si j'avais encore subis cette espèce de vision à distance comme la dernière fois et qu'en réalité mon clone n'a pas respecté notre accord ? Et si... Zoro m'évitait, et pour une bonne raison ?

Ma tête se remit à tourner mais cette fois ce n'était plus à cause de l'alcool. Milles questions se bousculaient dans ma tête et ma gueule de bois n'arrangeait pas la situation.
J'entrepris de monter en suivant mes camarades de chambre qui étaient toujours aussi bruyants. Une fois aveuglé par le soleil matinal, je plissai les yeux à la recherche d'une tête verte. Toujours aucune algue à l'horizon. Je fut mitigé par deux sentiments : le soulagement, d'échapper à une potentielle situation embarrassante, et la crainte, de peur qu'il soit vraiment allé se planquer quelque part.

Puis soudain, il apparût. Il descendait du mât en se laissant tomber sans aucune grâce et atterrit à peine à quelques mètres de moi. Il lâcha un horrible bâillement tout en saluant Luffy et les autres. Puis, avec un naturel déconcertant, il se tourna vers moi, me contourna, et entra dans le dortoir, visiblement prêt à rattraper sa nuit de garde.

Ok. Ça c'était plutôt bon signe. Cependant, je ne restais pas convaincu. Ce n'est pas parce qu'il avait réagit au quart de tour aux premières avances du guignol que maintenant il ne pouvait pas changer de réaction. Il a toujours eu cette habitude de s'en foutre pour pas mal de choses.
Non, décidément, il fallait que j'en ait le cœur net. Et pour ça, il fallait que je parle à mon double.

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Mais comment le faire apparaître au juste ? J'avais toujours cherché à faire l'inverse alors là je me retrouvais un peu pris au dépourvu. Je fis les cents pas en tournant autour de la table à manger tout en me creusant les méninges. J'entendais au loin mes nakamas, maintenant tous réveillés, qui discutaient sur le pont et je fus une fois de plus très heureux d'avoir cet espace rien qu'à moi pour la plupart de la journée.

Pour le faire partir, je le serre contre moi afin qu'il revienne dans mon corps. Mais pour le faire apparaître, je n'allais quand même pas m'arracher un membre...
Peut-être que la solution se trouvait autre part. Je n'avais jamais cherché à le faire venir jusqu'à présent. C'était toujours lui qui était apparu, et rarement à proximité de moi. Quels étaient les points communs de toutes ces fois précédentes ?

Tout d'abord, lorsque j'étais au village, il a plusieurs fois saisi l'opportunité pour d'apparaître sur le bateau. Mais oui ! A chaque fois que je tournais le dos, ce crétin profitait que le Marimo était loin de moi ! Faut-il que je m'éloigne pour qu'il sente une ouverture ? ... Non, non, ce n'est pas ça. Il est également apparu pendant un repas où tout le monde était réuni.

Mon cerveau séchait. Je tirai avec énervement une grande bouffée de ma cigarette.

« Tu veux me voir ? »

La subite apparition de cette voix me fit sursauter et je me retrouvai à cracher la fumée de mes poumons, plié en deux. Je fis volte face, et cru qu'Ussop avait laissé traîner un miroir de ses expériences précédentes sur le mur de la cuisine. Après 2 secondes de réalisation, je scruta mon double de haut en bas.

Futa Futa no MiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant