Ch3: Comprendre le fruit

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Chapitre 3 : Comprendre le fruit.

Dû au choc émotionnel que me procura cette vision, je perdis l'équilibre et retombai sur la terre ferme de l'île, au pied du bateau. C'était quoi cette grosse mascarade ? Un clone polymorphe ayant pris mon apparence pour se jouer de moi et de l'équipage ? Un ennemi ? Un farceur ? Ou tout simplement une illusion ? Zoro descendit à son tour du bateau et partit d'un pas pressé dans la forêt, ne m'apercevant même pas. Il avait le visage fermé et les sourcils froncés, visiblement encore très en colère. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? J'espère que ce farceur de merde n'a pas fait n'importe quoi avec mon apparence.

Je remontai sur le bateau en moins de deux secondes. Mon « autre moi » avait disparu. Alors c'était bien une illusion. À peine soulagé, je remarquai mes deux déesses arriver, debout sur le pont avant du bateau, leurs lunettes de soleils étaient relevées. Elles étaient visiblement choquées par ce qu'elles venaient d'entendre depuis leur transat.

« C'est quoi cette histoire, Sanji-kun ? » M'interrogea Nami-san tout aussi perdue que moi.

Je n'avais aucune réponse à lui donner, mais apparemment l'imposteur était bel et bien réel et il fallait que je le trouve au plus vite. Instinctivement je me précipitai dans la cuisine. À peine à l'intérieur, je tombai nez-à-nez avec un blond vêtu d'une chemise bleu ciel, d'une cravate noire et du pantalon assorti : Moi. Ce dernier sursauta légèrement quand la porte claqua. Un jeu de regard s'opéra entre nous. Moi, le détaillant, méfiant, et lui, embarrassé, avec le même visage qu'un enfant pris sur le fait après une bêtise. Il avait exactement la même apparence que moi. Des cheveux blonds coupés de la même manière, un seul sourcil bouclé apparent, des yeux bleus, le teint pâle, une hygiène soignée, les doigts parcourus de nombreuses éraflures et coupures dues à la cuisine et mes couteaux, un de mes costumes.

« Ah, tu es là. Commença-t-il.

- Je peux savoir qui tu es ? Si c'est une plaisanterie, elle est vraiment à chier. »

Il afficha un léger sourire, reprenant de l'assurance.

« Mais je suis toi.

- Quoi ?! » M'exclamai-je, m'attendant à toutes les réponses aussi farfelues soient-elles sauf celle-là.

Puis tout me revint dans la face, la vendeuse, le fruit, le pouvoir, la mise en garde.

« Non... ne me dis pas que tu es...

- Ton pouvoir, oui, en quelque sorte. » Dit-il en s'appuyant à la table, pour finir ma phrase.

Je ne savais pas comment réagir à cette nouvelle. Mon pouvoir ? Alors maintenant j'avais un clone ? Et d'où il sortait ? Tout était flou dans mon esprit, cette situation était tellement débile et dénudée de sens que je ne savais pas par quoi commencer. Mon clone s'avança vers moi d'un pas lent.

« Tu n'as pas l'air très au courant donc je vais te l'expliquer. »

Il parlait d'une voix lente et... sensuelle ? On aurait dit qu'il s'amusait de la situation et prenait un malin plaisir à se jouer de moi. Il plongea sa main dans ma poche et en sortit mon paquet de cigarette. Les sourcils froncés, je le toisais toujours, méfiant. Il s'alluma une de mes cigarettes avant de s'asseoir à moitié sur la table à manger, comme s'il prenait la pose. Je n'étais pas aussi provoquant que lui dans mes attitudes, comment osait-il se désigner comme étant moi.

« Je suis une partie de toi, qui peut se détacher et s'attacher. Et je compte bien sur ma liberté pour faire ce que tu as toujours eu trop peur de faire.

- C'est-à-dire ? Demandai-je, commençant à en avoir sérieusement marre de cette situation ridicule.

- Tu le sais parfaitement. Que redoutes-tu au plus profond de toi ? » Dit-il, se détournant vers la droite en changeant de pose.

Futa Futa no MiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant