Chapitre 3. OH MON DIEU !

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– Méo, je suis comment ?

   La jeune femme avait décidé de se mettre en valeur ce soir-là. Habituellement, elle préférait le confort à la beauté, ainsi personne ne faisait attention à elle et c'était bien mieux comme cela.  Pourtant, quand elle était sortie de la douche, une envie subite de se faire belle l'avait poussée à enfiler une robe rouge en coton avec un décolleté rond qui découvrait légèrement ses épaules. La robe restait simple, mais élégante, parfaite pour elle. La jeune femme avait également chaussé des Louboutins noires à talons hauts, cadeau de Clara pour le Noël de l'an passé. Chaussures qu'elle n'avait encore jamais portées.

Voilà qui ne manquerait pas de ravir sa mère adoptive. Clara n'avait pas vraiment l'âme d'une Conservatrice, excepté lorsque l'on mentionnait la mode.

Iris avait pris soin de remonter ses cheveux en un chignon du diable et ajustait son éternel pendentif en forme de perle qui brillait d'un éclat orangé lorsque son frère se pointa dans sa chambre. Il portait un jean Levis gris foncé et un pull noir chic. Lui, en revanche, était toujours aussi élégant.

  – Tu es superbe, s'exclama-t-il en appuyant sur chaque syllabe.

   Il traversa la chambre sans la quitter des yeux avant de se laisser tomber sur le lit, une expression nostalgique imprimée sur le visage.

  – Qu'est-ce qui t'arrive ? l'interrogea-t-elle soudain inquiète.

  – Tu es une femme, ça y'est...

   Iris explosa d'un rire franc qui inonda toute la chambre.

  – Méo, je t'en prie, j'ai dix-huit ans ! Je suis une femme depuis longtemps déjà.

  – Oui, mais là, je viens vraiment de m'en rendre compte, avoua-t-il en posant son menton sur la paume de sa main, songeur.

   Elle vint se poster à côté de lui, entourant ses épaules de ses bras fins et musclés.

  – Tout comme toi tu es un homme. Nous grandissons, mais rien ni personne ne pourra jamais nous séparer.

La jeune femme leva une main en l'air :

  – Marco...

  – Polo, acheva-t-il en nouant sa propre main à la sienne.

   Iris put lire dans ses yeux vert-feuille tout l'amour qu'il ressentait pour elle, puis il la serra énergiquement dans ses bras. À cet instant, Clara entra dans la chambre et la lèvre tremblante, émit un petit gémissement.

  – Mes amours...

   Roméo ouvrit un bras pour l'inviter à ce câlin familial.

  – Iris ! Tu devrais prendre soin de toi plus souvent, tu es époustouflante ! D'ailleurs, vous êtes tous les deux aussi beaux l'un que l'autre. Allez dépêchez vous ! Maël vous attend en bas, il vient de sonner, les informa-t-elle en se dégageant pour reprendre contenance.

   Iris remarqua qu'elle avait les yeux brillants. Clara avait la larme facile lorsque cela les concernait.

  – On t'aime maman. Ne nous attends pas, lança Roméo avant de claquer la porte de l'entrée.

   Ils dévalèrent les escaliers en marbre blanc du hall de l'immeuble. Iris appuya sur le bouton situé à côté de la porte du hall d'entrée tandis que Roméo l'ouvrait avec un petit clic sonore.

   Dehors, la température glaciale les fouetta instantanément.

   Iris dut remonter chercher son manteau qu'elle avait oublié sur son lit. « Tête en l'air » était son deuxième prénom. Une fois redescendue, elle sauta dans le Floater de Maël tout en se frottant les mains pour réchauffer ses membres transis par le froid.

Amnésia : l'Enfant de la Lune (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant