Chapitre 14. La petite maison dans la cour

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Félix lui tapota l'épaule, la faisant sursauter. Ils descendirent à Concorde. Le jeune homme lui prit la main pour la guider du mieux qu'il pût et la mena vers la ligne 6, direction Nation. Le panneau lumineux, accroché au plafond, indiqua que le prochain métro serait là dans trois minutes. Une nuée de personnes s'était déjà agglutinée proche du rebord donnant sur le chemin de fer, prête à monter dedans.

– Tu montes toujours les marches des escaliers deux par deux ? lui demanda Félix avec un sourire en coin.

Elle rabattit une mèche de cheveux derrière son oreille avant de répondre en haussant les épaules :

– Oui, par réflexe. Ça fait les jambes.

Félix acquiesça avec amusement. Le métro arriva, freinant devant eux dans un grincement métallique. Ils prirent place sur deux des quelques sièges encore vacants.

Iris s'aperçut après un certain temps que toutes les filles et même les femmes du wagon dévoraient Félix du regard. Un pincement brutal et nouveau pour elle lui noua les entrailles. Elle eut envie de se rapprocher de lui pour leur faire comprendre à toutes qu'il n'était pas libre, mais n'en fit rien car c'était erroné, le Defensor ne lui appartenait pas. Celui-ci maintenait un regard fixe sur la fenêtre, et contemplait le paysage sombre et souterrain du métro parisien.

Iris inspecta le profil parfait du jeune homme. C'était vrai qu'il était beau, même magnifique et à bien y réfléchir, plus Iris le fréquentait et plus elle le trouvait adorable.

Il possédait ce petit quelque chose en plus qui rend les femmes folles et les oblige à faire des choses stupides et insensées. Un charisme fou, bien qu'amoindri par son agaçante et immense confiance en lui. Un corps qui appelait au pêché de la chair, des lèvres envoûtantes, agrémentées d'une fossette machiavéliquement attirante et d'un regard hypnotisant.

Son sourire en coin... fallait-il en parler de celui- là ? Il avait tout pour plaire, tant physiquement que par sa façon d'être, à la fois douce, polie et espiègle. Il était imprévisible, ce qui le rendait encore plus magnétique.

Félix tourna ses iris ambrés vers elle, remarquant que la jeune femme l'observait. Iris lui sourit avec gêne avant de détourner le regard et de baisser les yeux, tortillant ses doigts dans tous les sens.

– Tu es très belle quand tu rougis... Allez, lève toi, nous descendons.

Une bouffée de chaleur envahit la jeune femme. Elle desserra son écharpe, soudain en nage. Ses jambes se mirent à trembler lorsqu'elle se leva. Par chance, Félix crut qu'elle était déstabilisée par le freinage sec qu'effectua le métro, il la rattrapa de justesse avant qu'elle ne s'étale par terre. Le Defensor la dirigea ensuite vers la sortie, restant près d'elle pour ne pas qu'ils se perdent de vue malgré la foule de gens qui descendait de manière concomitante.

Iris resta clouée devant une immense affiche qui surplombait un des murs du tunnel. C'était une pub conservatrice pour une compagnie d'avions. Un prix était affiché en gras et dans une couleur rouge criarde sur une série d'immenses arbres bruns aux troncs impressionnants vers les racines qui s'effilaient au fur à mesure qu'ils s'élevaient vers le ciel. « Venez découvrir les États-Unis, comme vous ne les avez jamais vus, au National Séquoia Park » s'inscrivait en lettres majuscules sur le bas de l'affiche.

– Tu hibernes ? la héla Félix qui ne comprenait pas la raison de son arrêt subit.

Iris dut faire un effort surhumain pour détacher ses yeux de l'affiche. Une sensation gênante l'avait envahie, sans qu'elle puisse interpréter la nature de ses sentiments. Étaient-ils bons ou mauvais ? La jeune femme finit par décrocher son regard à contre cœur et rattrapa Félix.

Amnésia : l'Enfant de la Lune (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant