Chapitre XXXV : Le doute

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 Quand les éclaireurs revinrent et annoncèrent que la ville qu'ils s'apprêtaient à atteindre portait les mêmes drapeaux que les navires qui les avaient forcé au naufrage, un vent de haine souffla sur les joraenings

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Quand les éclaireurs revinrent et annoncèrent que la ville qu'ils s'apprêtaient à atteindre portait les mêmes drapeaux que les navires qui les avaient forcé au naufrage, un vent de haine souffla sur les joraenings.

Jamais autant ce peuple n'avait autant voulu combattre. L'endroit où ils s'étaient arrêtés était un plateau agricole surplombant la vallée de la Seine. Brett avait sortit la vieille épée de son père, qu'il n'avait jamais utilisé, persuadé que le Glaesil ne laisserait pas passer l'occasion de venger les siens.

Alors qu'il enfilait un vêtement de protection en cuir trop grand pour lui, son oncle marcha dans sa direction :

« Non, Brett, il est hors de question que tu y ailles.

-Mais, mon oncle, je veux me battre !

-Non, tu ne veux pas, tu ne sais pas ce que c'est qu'une bataille, encore moins dans une ville et quand les soldats de ton camp sont d'anciens meurtriers, criminels et violeurs. Donc, tu vas rester ici. N'oublie pas que les gens meurent dans les batailles et je sais que tu ne veux en aucun cas laisser tes frères seuls. »

La mâchoire de Brett s'affaissa, il voulait répondre, mais aucun argument ne vint à lui et il jeta son épée au sol par frustration et alla s'asseoir et bouder.

Soudainement, son regard fut attiré par ses quatre plus jeunes frères qui le regardait en souriant. Cherchant ce qui les faisait rire, il vit qu'une autre fille boudait derrière lui pour la même raison :

« Toi non plus, ils ne t'ont pas laissé y aller ?

-T'es qui toi ?

-Pardon, je m'appelle Brett, et toi ?

-Naméyn, enchantée. Non, ils ne veulent pas que j'y aille parce que mes parents adoptifs pensent que je ne me bats pas assez bien. »

« Je vais aller voir cette ville de plus près.
-Seul ?
-Pourquoi pas ?
-Je ne sais pas, mais selon moi, vous ne devriez pas vous mettre en danger ainsi.
-Je préfère que chaque homme et chaque femme valide soit ici pour se battre plutôt qu'avec moi.
-Emmenez au moins un non combattant suffisamment débrouillard pour nous prévenir s'il vous arrive quelque chose.
-Très bien, vous avez gagné, Malmander, proposez-moi quelqu'un.
-Emmenez ma belle-fille.
-Bien, où est elle ?
-Derrière vous, assise sur une pierre.
-Vous êtes sur ?
-Oui. »

Ce que lut le Glaesil dans la tête de Malmander était pourtant bien différent. Il comprit que Malmander n'aimait pas sa belle fille car elle lui avait été imposée après la mort de ses parents alors que lui même peinait à subvenir à ses besoins.

Même une fois sa situation améliorée, leurs relations ne s'étaient guère apaisée, notamment à cause de la rivalité malsaine entre elle et Sascha, le fils de Malmander :
« Vous êtes sur ? Quel âge a t elle ?
-Douze ans, mais elle est ce que vous recherchez.»

Le Glaesil n'en demanda pas plus :
« Bonjour, dit-il sur un ton calme.

Surprise, elle rougit et bredouilla :
« Bonjour.
-Est ce que tu accepterais de faire un bout de chemin avec moi ?

Évidemment, elle n'osa pas refuser :
« Comment t'appelle tu ?
-Naméyn, monsieur.
-Enchanté. Suis-moi. »

Ce duo improbable quitta le convoi et coupa dans les bois en direction de Mosjen.

Après avoir contourné une petite fortification en bois. Ils se retrouvèrent face au château. Les remparts étaient bien plus haut que tout ce que les deux avaient déjà pu voir.

Les douves étaient un élément nouveau pour eux et les dimensions de la ville correspondaient à celles des plus grandes heures d'Henderton.

Naméyn guettait la moindre arrivée indésirable pendant que le Glaesil observait :
« Qu'en penses tu ?

Prise au dépourvu par la question, elle ne se démonta pas et répondit calmement :
« C'est très grand. On va vraiment les attaquer ?
-Je suis d'accord, c'est bien trop risqué. »

Finalement, Brett et ses frères eurent la surprise de constater que l'on préparait le départ du convoi :

« Que se passe t-il ?

-Le Glaesil a décidé de ne pas attaquer, il est allé reconnaître les défenses et a constaté que même avec la magie, attaquer la ville serait trop dangereux. »

Au fond de lui, Brett sentit un léger soulagement et une légère pointe de moquerie passa dans son visage quand il vit son oncle revenir la mine basse.

L'odyssée des JoraeningsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant