Chapitre XXXIV : Une nuit de tension

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 Quand Thomas quitta sa maison, une heure après le départ de Nancy et de Karsten, il découvrit que maître Lars l'attendait à la porte avec un homme avec une blessure cicatrisée mais relativement récente au front :

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Quand Thomas quitta sa maison, une heure après le départ de Nancy et de Karsten, il découvrit que maître Lars l'attendait à la porte avec un homme avec une blessure cicatrisée mais relativement récente au front :

« Bonjour, maître. Vous avez fait bon voyage ?
-Plutôt oui, que puis-je faire pour vous ?

-Nous avons reçu un pigeon de Glasrinn, une flotte mystérieuse de navires gigantesques est passée au large de l'Irlande il y a un peu moins d'un mois. Ils ont pillés la ville de Sligo avant de se diriger vers ici. Les normands ont assemblé une flotte pour les repousser mais ils ont réussi à passer et ont disparu dans la nuit. Dans la bataille, des centaines de témoins rapportent avoir été témoins de magie. Le dernier message indiquait qu'ils avaient échoué involontairement leur flotte au nord-ouest d'Harfleur et qu'ils se dirigeaient par voie terrestre dans notre direction et qu'ils ont enlevé un moine à l'abbaye du Valasse. »

Thomas devinait de l'inquiétude dans la voix de son ami, mais Lars n'imaginait certainement pas à quel point cette nouvelle le bouleversait. En l'espace de quatre ans, la magie était passé dans son esprit de vieille légende à celle de réalité avérée.

Si ces magiciens savaient où trouver les edelvargs et qui ils étaient, leur cible était plus que probablement Mosjen. Thomas décida d'envoyer des éclaireurs surveiller l'avancée des intrus pendant que lui préparait les défenses.

Les cors sonnèrent plusieurs fois, appelant les maîtres présents à se réunir dans la salle du conseil. Thomas présida un rassemblement d'une quarantaine de maîtres :

« Messieurs, Mesdames. J'ai encore du mal à croire en ce que je vais vous dire, mais nous sommes devant une situation potentiellement critique. Une armée de magiciens est en train de marcher sur Mosjen. »

Thomas attendit une seconde après avoir dit ces mots. Il regarda un par un les maîtres présents, le dévisageant avec des émotions allant de la stupéfaction à l'incrédulité, de la terreur à la détermination :

« Je vais donc devoir prendre des mesures exceptionnelles. Maître Jonathan, vous partez immédiatement pour Rouen afin d'organiser une éventuelle coopération avec le roi de Normandie. Nous autres, nous allons préparer la ville et le château à un siège, puis, nous marcherons à la rencontre de l'ennemi pour l'affronter le plus loin possible de nos foyers. »

Après plusieurs heures à écouter les suggestions des uns et des autres, la réunion s'acheva en début de soirée. Thomas s'approcha d'une jeune maîtresse, qui était aussi une de ses anciennes apprenties :

« Bonsoir, maître.

-Bonsoir, Amélie. Vous allez bien ?

-Oui, merci. Que puis-je faire pour vous ?

-J'aimerais que vous devanciez les éclaireurs.

-Vous voulez que j'y aille, maintenant ?

-En effet. Prenez deux chevaliers et trouvez ces magiciens. Dès que vous les avez repérés, envoyez-un de vos hommes pour nous prévenir.

-Bien, maître. »

Amélie traversa la salle d'un pas assuré et quitta les lieux. Thomas la retrouva une demie-heure plus tard aux écuries. Elle était en compagnie de deux chevaliers et de son apprentie :

« Bonsoir, Méline.

-Bonsoir, mon oncle. Répondit-elle en s'approchant.

-Je voulais simplement te souhaiter bonne chance. »

Elle ne sut pas trop quoi répondre et se contenta d'un simple remerciement.

Le petit groupe quitta Mosjen alors que l'obscurité commençait à être totale. Amélie transportait des vivres, Méline de quoi faire des torches supplémentaires, les deux chevaliers portaient des armes et du matériel.

Ils longèrent le canal jusqu'au village de Saint-Martin, entassé autour de son abbaye. De là, ils suivirent le cours de la Seine vers la baronnie de Duclair. Là, tout le village était vide :

« Ils sont là-haut. »

Depuis la falaise qui dominait le petit village et la Seine, les habitants, du baron et sa famille au plus pauvre des paysans, fixaient du regard le sud-ouest. Rien n'était visible au milieu des bois, mais une lueur orangée montait depuis la route reliant Rouen et Harfleur :

« On y va. »

Laissant les habitants à leurs inquiétudes, ils regagnèrent les rives du fleuve et suivirent la route :

« Ryan, restez-ici et gardez les chevaux et tout sauf une arme chacun. Restez discrets et ouvrez l'oeil. Ce sont des magiciens, ne l'oubliez pas et attendez-vous à tout. »

Amélie, Méline et l'autre chevalier gardèrent une dague chacun et laissèrent leurs armures et armes sur place. Ils aperçurent l'avant du convoi après une heure de marche :

« Ouvrez les yeux et tâchez de retenir ce qui vous paraît remarquable. On fera un petit bilan quand on sera retourné à l'abri. »

Méline grimpa dans un arbre et tenta d'évaluer le nombre de personnes qu'il pouvait y avoir. Amélie essaya de recenser les différentes magies qu'elle pouvait voir. Quand au chevalier, il tenta de comprendre comment était organisé le convoi.

Il fut difficile pour chacun d'entre eux de déterminer le temps passé sur place avant qu'un membre du convoi ne semble les apercevoir. Dans le doute, Amélie décida de repartir. Après avoir récupéré Ryan et les chevaux, ils regagnèrent Duclair où ils installèrent un campement de fortune :

« Loen, prenez votre cheval et regagnez Mosjen. Dîtes au grand maître tout ce que nous avons vu avant de prendre une bonne journée de repos. »

Dès le lendemain, à Mosjen, les premières mesures prises furent de renforcer la garde, d'orienter le travail des forgerons vers les armes, entraîner les miliciens, préparer une éventuelle évacuation de la population de la ville vers le château...

L'odyssée des JoraeningsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant