Chapitre 17 (partie 2)

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En rentrant chez moi après ça, le vide m'a tout de suite sauté aux yeux. J'étais seule. Et je vais l'être pendant une semaine. Sauf qu'au lieu de me sentir mal à cause de la nuit que je venais de passer, je me suis dit que ce serait l'occasion de faire le point sur ma vie. Trop de choses se sont passées ces dernières semaines et j'ai besoin de faire le vide. Une semaine, c'est suffisant, non ?

Je me suis changée en vitesse car, finalement, j'avais beaucoup traîné chez Alexander. J'ai fait simple : un tailleur pantalon noir, une chemise blanche et mes fameux escarpins. Par simple précaution, j'ai vérifié dans tous les placards de la salle de bains que je n'avais pas gardé le parfum que j'ai retrouvé sur le foulard de mon mari. Bien sûr, comme pour me narguer, il n'y était pas. Ce qui n'a fait que m'énerver encore plus que je ne l'étais déjà.

Ensuite, au moment de sortir, j'ai reçu un message. Sans surprise, il venait de mon « protégé » comme aime le dire Jenny.

[ Alexander :

Tu as oublié ton soutien-gorge chez moi... Si tu veux le récupérer, tu vas devoir te montrer gentille. ]

Son message était accompagné d'un smiley au sourire coquin et d'une langue, et moi, j'étais rouge de honte. Comment avais-je pu faire pour l'oublier ? Je ne l'ai même pas remarqué en me changeant. Puis, je ne sais même pas si on peut appeler ça un soutien-gorge ; ce sont deux triangles en dentelle fine et transparente. Quand je le mets, on voit tout, mais il est quand même pratique.

Alors pour ne pas lui montrer que j'étais gênée ou je ne sais quoi, je lui ai répondu :

[ Moi :

Tu peux le garder, ce n'est pas un souci, j'en ai plein d'autres. ]

Et finalement, quand il s'est envoyé, j'ai regretté. Alexander peut très bien être un pervers qui renifle les sous-vêtements, et moi je lui dis de le garder. Je ne suis définitivement pas la personne la plus raisonnée dans cette relation...

Il n'a pas répondu, et dans ma tête, c'était tant mieux. Je devais me dépêcher si je ne voulais pas arriver en retard... On ne sait jamais, Matthew n'était peut-être pas là, ça pouvait remonter à ses oreilles. J'ai eu du bol d'arriver une minute avant l'heure fatidique, la chance était avec moi.

Et maintenant, alors que je traverse les couloirs du commissariat pour rejoindre mon bureau, je me sens mal. Ici, je ne suis plus Harper Jones, la femme du riche homme, Matthew Jones, qui doit jouer un rôle devant toute sa famille. Non, je suis Harper Lewis, la femme d'affaire qui n'a peur de rien et qui est maintenant capitaine. Sauf que cet endroit me rappelle tant de souvenirs qui me donne la migraine rien que d'y penser. Les entrevues secrètes dans la salle d'archives avec Matthew, le déballage de mes cartons qui s'est terminé en une semaine au lieu de un jour, le jour où il m'a officiellement présenté à ses collègues en tant que sa femme... C'est dur de penser à ça puis à ce que j'ai découvert hier. Je crois que je ne m'y ferai jamais. Après tout, je me suis peut-être trompée.

Après avoir déposé toutes mes affaires dans mon bureau, je ressors pour aller dans celui de mes collègues. Celui-ci est fermé, pareil pour les rideaux et il n'y a aucune lumière à l'intérieur. C'est bizarre. Je tente quand même d'ouvrir la porte et à ma grande surprise, cette dernière s'ouvre. J'ai à peine le temps d'appuyer sur l'interrupteur qu'un brouhaha se fait entendre et que des confettis sont lancés n'importe où. Ce n'est qu'en levant la tête que je vois la presque totalité de mes collègues avec un grand sourire. Au-dessus de leurs têtes, se tient fièrement une banderole affichant « FÉLICITATIONS POUR TA PROMOTION ». Je ne savais pas qu'ils étaient au courant. Mais ce geste me fait tout de suite chaud au cœur. Ils ont pensé à moi, à me préparer cette surprise. Si je n'avais pas un minimum de fierté, je crois bien que j'aurais versé des larmes. Vous voyez, je préfère ce genre de fêtes, sans chichis, que celles de ma belle-mère.

Destroy Me : Ton honnêteté contre mon âme (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant