𝟷𝟹. 𝙴𝚝 𝚟𝚒𝚟𝚎 𝚕𝚊 𝚖𝚊𝚛𝚒𝚎́𝚎

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Et vive la mariée

     Dawn tenait crispé entre ses doigts le carton d'invitation qu'on lui avait fait parvenir, se sentant parfaitement ridicule dans cette robe prêtée gracieusement pour l'occasion par Madame Calagan. Oui, la vénérable sorcière l'avait toujours à la bonne, malgré l'attitude plus que détachée de la jeune femme envers elle et son absence totale d'un véritable attachement. C'était comme si la vielle femme voyait en Dawn la fille qu'elle avait perdu, de longues années auparavant.

     De vous à moi, l'on était un peu au-delà du « comme si ».

     Quoi qu'il en soit, Dawn prit une grande inspiration et se jeta dans la mêlée, robe démodée ou pas. Elle s'affaira à se frayer un chemin entre les invités, n'ayant pas trop de scrupules à jouer des coudes et bousculer au passage. Les grandes dames et les riches sorciers qui poirautaient comme elle devant le portail du jardin du manoir Black poussaient des sifflements indignés tandis qu'elle les bousculait sans vergogne aucune. Pour le peu qu'elle avait à faire de tous ceux-là...

     Enfin, elle présenta l'invitation à un majordome certainement engagé pour l'occasion, engoncé dans une robe bleue nuit au col montant immaculé et Dawn pénétra dans le jardin, plus immense encore que celui des Malfoy ne pouvait l'être.

     Elle avait beau avoir été conviée par le Seigneur des Ténèbres en personne, on ne semblait pas disposé à lui accorder grande attention. Elle pouffa alors qu'elle continuait de progresser entre les convives, tous plus poudrés, plus richement vêtus les uns que les autres. Il fallait dire que ce n'était pas sa journée, l'on n'était pas venue s'enterrer dans le jardin – aussi magnifiquement entretenu soit-il – du vieux Cygnus pour le simple plaisir.

     Non, c'était pour célébrer l'union creuse et sans amour de Bellatrix Black et Rodolphus Lestrange que tout un chacun avait enfilé son meilleur sourire de circonstance, sa plus belle parure et défilait entre les musiciens, les elfes de maison et les décorations inutiles, offrant à Dawn le plus beau festival d'oiseaux rares auquel elle n'ait pu jamais assister. Les moldus étaient peut-être pitoyables, mais les sorciers de Sang-Purs, eux, transpiraient le ridicule par tous les pores de leur peau absurdement trop maquillée.

     Encore une fois, la jeune sorcière ricana, légèrement suffisante. Finalement, ce n'était peut-être pas elle, avec sa robe râpée et usée à la corde qui remporterait le concours de la plus mal fagotée de la journée. Entre les costumes abracadabrants, les coiffures ridiculement compliquées et les conversations faussement philosophiques, ils étaient nombreux à se battre pour la première place. De ce qu'elle avait compris, la cérémonie de mariage avait déjà pris fin, dans une intimité toute relative pour une union de deux grandes familles de Sangs-Purs et à présent, la fête pouvait véritablement battre son plein.

𝙻𝚊 𝚏𝚒𝚗 𝚍𝚎 𝚕'𝙰𝚞𝚋𝚎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant