19. 𝙻𝚎 𝚓𝚘𝚢𝚊𝚞 𝚍𝚎 𝚜𝚊 𝚌𝚘𝚕𝚕𝚎𝚌𝚝𝚒𝚘𝚗

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Le joyau de sa collection 

     - C'est une bonne chose que tu te sois résolue à apprendre la fidélité et la discipline, Dawn. Crois-moi, j'en suis le premier ravi. Il semblerait que te joindre à notre cause a été la décision la plus bénéfique pour toi de toute ta vie, comme si elle avait effacé les deux seules tares qu'il te restait – mis à part ton sang souillé par celui d'un moldu bien sûr. L'inconvenance, un esprit rebelle... Tout ceci n'est plus qu'un lointain souvenir et, j'ose te l'avouer, je m'en réjouis pleinement.

     La jeune sorcière releva un regard vers son Maître, quittant des yeux cette morsure sanguinolente, profonde et affreusement douloureuse qui était venue décorer sa cuisse dans le feu de l'action et qui lui inspirait une sorte de fascination un peu morbide.

     - Tu ne restes pas par peur ou par contrainte, et sache que j'apprécie.

     Il vint se glisser à côté d'elle, assise au bord des draps, et passa un bras autour de sa maigre silhouette pour venir la serrer contre lui, dans une fausse imitation de tendresse qui aurait fait dresser l'échine de n'importe qui. Pas la sienne, Dawn était une habituée de longue date des relations humaines malades et gangrénées.

     - Je saurais me montrer reconnaissant en temps et en heure envers ceux qui m'ont manifesté un soutien sans faille quoi qu'il arrive. N'en doute pas.

     Toujours murée dans le silence, Dawn sentit la main du Seigneur des Ténèbres remonter jusqu'à sa poitrine pour venir fermement emprisonner l'un de ses seins, faisait naître un frissonnement qui courut le long de sa colonne vertébrale. Quoi, il en voulait encore ? Ne commençait-il pas à se lasser ? Dawn serra les dents, puisque c'était tout ce qu'il lui restait à faire.

     - Tu sais, je pense que nous nous ressemblons beaucoup, toi et moi, poursuivit le Seigneur des Ténèbres, de ce ton cruellement détaché. Il existe peut-être un univers parallèle dans lequel j'ai emprunté la même voie que toi... Une voie libre de toutes responsabilités, une voie dénuée de tracas, de longs discours et de pourparlers.

     Il vint faire glisser ses longs doigts pâles dans les cheveux presque de jais de Dawn, lui arrachant un frisson hurlant de dégoût mais que son esprit tourmenté interpréta comme du désir. Après tout, elle n'avait jamais véritablement appris à les différencier l'un de l'autre.

     - Honnêtement, je ne regrette pas une seule seconde de ne pas avoir fait ce choix dans cette vie, continua le Seigneur des Ténèbres en resserrant son étreinte sur elle, comme un serpent qui cherche à étouffer sa proie. A quoi diable aurait donc ressemblé le monde si je n'avais pas été là pour fédérer les sorciers de Sang-Pur et leur permettre de s'exprimer d'une seule et même voix ?

     Ce qu'il se retint bien de déclamer, en revanche, c'est qu'il existait certainement par conséquent un monde dans lequel c'était elle, la Maîtresse des Ténèbres et lui, le chien fou jeté sur les moldus. Un monde où elle les avait tous à ses pieds, ceux qui l'avaient tourmentée, faite souffrir tandis qu'elle jubilait de les voir implorer son pardon, sa pitié, bien loin de se douter que les années l'en avait dénuée. Et lui, le pion sur l'échiquier, l'une des pièces maîtresses de ce jeu de pouvoir au cours duquel il aurait pris les armes sans même s'en douter, prêt à défendre malgré lui la tête de sa Reine à tout prix.

𝙻𝚊 𝚏𝚒𝚗 𝚍𝚎 𝚕'𝙰𝚞𝚋𝚎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant