7. Ne pas être seul

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Devant la gare de Viridi, les six étudiants se disent au revoir et se séparent. Aloès et Iris partent dans la même direction. Airelle, Anthémis, Gentiane et Juncus les regardent s'en aller. Iris se retourne vers eux, et leur fait un signe de la main. Son regard s'attarde sur Airelle qui lui manque déjà. Cette dernière lui fait un clin d'œil, puis met son doigt sur son nez en tirant la langue, selon les codes inventés toutes les deux il y a plusieurs jours. Iris, captant tout de suite le jeu de son amie, lui répond en se tirant les oreilles et montrant ses dents. Aloès, dubitatif mais légèrement amusé, demande à Iris :

— Ça va les filles ?

— Tu ne peux pas comprendre.

— Je n'y tiens pas forcément.

— Bon, dit Iris en reprenant son sérieux, qu'est ce que Sigü a voulu dire concernant mes parents?

— Il a voulu t'embrouiller. Je viens avec toi de toute façon.

— Ok, je vais dire à mes parents que je t'ai invité pour les vacances, ils ne pourront pas refuser.

— On aurait peut-être dû les prévenir avant tout de même, remarque Aloès.

— T'inquiète, tu fais le garçon gentil, et tout ira bien.

— Mais je suis un garçon gentil, pas besoin de faire semblant !

Aloès est nerveux. Tout en marchant, il regarde autour de lui, pour voir s'ils ne sont pas surveillés. Une voiture noire ornée de la reconnaissable flamme verte de l'armée arrive et se met à rouler au pas à leur hauteur. Aloès fait comme si de rien n'était et continue de marcher. Son cœur se met à battre de plus en plus vite. Iris et lui s'échangent un regard furtif. À la moindre alerte, ils sont prêts à s'enfuir. Mais la voiture redémarre et poursuit sa route.

— Ouf, ils m'ont fait peur, eux. Tu crois qu'ils nous observaient ? s'inquiète Iris.

— Possible, je ne sais pas. C'est encore loin chez toi ?

— Encore cinq minutes.

— Alors faisons vite.

Aloès essuie la sueur de son front et ne peut s'empêcher de remarquer :

— Il y a moins d'air qu'à Bioclimat ici...

Le jeune homme se sent harassé par la chaleur. Et l'anxiété. La présence des Flammes Vertes n'arrange rien. Enfin, quelques rues plus loin, les deux jeunes aperçoivent l'immeuble d'Iris.

— C'est là-bas, annonce Iris en pointant du doigt le vieux bâtiment.

Ils avancent de quelques pas quand une femme à l'air agité se précipite sur eux. Aloès, sur le qui-vive, sort son l'Imagomak de sa poche, mais Iris interrompt son geste de la main. Surprise, mais rassurée, elle s'exclame :

— Yzalée !?

— Iris !

— Que se passe-t-il ? Tu n'as pas l'air bien...

L'amie d'enfance de la jeune étudiante regarde nerveusement autour d'elle.

— Ils sont là... Tu ne peux pas aller chez toi.

— Ils sont là ? Qui ? Pourquoi je ne peux pas aller chez moi ?

— Les Flammes Vertes ! Vite, suivez-moi tous les deux, quelqu'un veut vous voir et vous attends.

Aloès jette un coup d'œil interrogatif à Iris.

— C'est Yzalée, une amie, explique la jeune femme.

Puis, se retournant vers sa camarade :

— Qui nous attends ? Enfin, qu'est-ce-que tu racontes ? Pourquoi les Flammes Vertes sont là ?

IRISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant