Joey et Noah <3 L'amour plus fort que tout

***23***

--- Joey attend ! crie Noah dans mon dos. 

Je ne l'écoute pas et monte sur ma moto. Je met la clé dans le contact et commence à enfiler mon casque. Deux mains se posent sur mon guidon pour m'empêcher de bouger et me fait lever la tête. 

--- Noah, laisse moi partir s'il te plaît. je dis calmement. 

--- Et tu vas aller ou Joey ? demande-t-il toujours devant moi. 

--- Partout sauf ici. 

--- Joey regarde moi. dit-il plus durement. 

Je lève les yeux et croise son regard. Il n'est pas en colère, ni agacé, il a plutôt l'air triste. Désarmé. 

--- Arrête de me regarder comme ça. je dis en soufflant. Je t'interdis d'avoir pitié de moi. 

--- Qu'est ce que tu racontes ? rage-t-il. Je n'ai jamais eu pitié de toi et ce n'est pas ce soir que ça va commencer mais je m'inquiète pour toi et je n'ai pas l'intention de te laisser dans cet état. 

Je n'arrive pas à quitter son regard des yeux. Je ne vois pas de pitié dans ses expressions mais plutôt quelque chose que je n'ai jamais vu avant. Je ne veux pas rester ici plus longtemps. Je veux rouler, partir loin. 

--- Je ne veux pas rester ici Noah. je dis au bord des larmes. 

--- Viens avec moi. lâche-t-il soudainement en lâchant mon guidon. 

--- A la fraternité ? Il ne m'y laisseront jamais. 

--- Tu me fais confiance ? dit-il en plongeant son regard dans le mien. 

Je l'examine quelques instants et pense à tout notre passé et à ces derniers jours. Je hoche finalement la tête sans rien dire. Il me demande de me reculer, ce que je fais, et grimpe à l'avant de ma moto. Il m'indique de boucler mon casque et démarre. Je passe mes bras autour de sa taille et le laisse nous conduire loin du quartier des fraternités.

La soirée est légèrement fraîche mais c'est agréable. Je ne sais pas pendant combien de temps on a rouler mais quand Noah s'arrête je ne reconnais pas le quartier. Les immeubles qui se dressent devant nous sont magnifiques. Noah prend mes affaires et me rend les clefs. Il se dirige vers un immeuble plutôt récent et me tient la porte. Je le suis sans dire un mot. Nous prenons l'ascenseur et nous montons au dernier étage. En l'occurrence, le dixième. 

Quand l'ascenseur s'ouvre, nous atterrissons directement dans l'entrée d'un salon. Il s'avance avec aisance dans l'habitacle comme s'il connaissait l'endroit. Il pose mes sacs à côté d'un canapé et se tourne enfin vers moi. Je m'avance timidement dans la pièce et pose mon casque sur le comptoir de la cuisine apparemment. 

--- Noah ou est ce qu'on est ? je demande finalement. 

Il regarde autour de lui, ouvre les bras et me sourit. 

--- Bienvenue dans mon chez moi. dit-il fièrement. 

--- Comment ça chez toi ? je demande complètement perdue. 

--- Viens je vais te faire visiter. 

Il me fait un signe de tête pour que je le suive et me tend sa main, que je prend. Il me fait faire le tour du propriétaire tout fièrement. Il me montre le salon, avec une grande cuisine ouverte, très design. Il y a un énorme canapé avec une immense télé. Un coin repas dans le coin de la pièce à côté d'un escalier. A l'étage il y a deux chambres et une salle de bain. Il m'apprend que l'une des deux chambres est la sienne. 

Il m'accompagne jusqu'à la deuxième et reste sur le pas de la porte. J'entre dans la pièce et découvre une magnifique chambre. Les murs sont de couleurs crème et les meubles sont tous fait de bois, couleur chocolat. Il y a un énorme lit au milieu de la pièce, en face se trouve une commode et sur la gauche il y a un bureau. Une grande baie vitrée donne une magnifique vue sur la ville et ses lumières du soir. Je me retourne et découvre Noah appuyer contre la porte, les bras croisés. 

--- Tu m'expliques ? je dis en désignant la pièce. 

--- Si elle te plaît tu peux rester ici. dit-il sérieusement. 

Je le regarde avec de gros yeux. Il est pas sérieux là ? 

--- Tu es vraiment en train de me proposer de vivre avec toi ? 

Il rigole et passe sa main dans ses cheveux. Il se fout de moi ou je rêve ? 

--- Rassure toi on ne vivra pas ensemble. commence-t-il. Je vis à la fraternité je te rappel. 

--- Alors pourquoi cet endroit ? je m'impatiente. 

--- On redescend ? Je vais tout t'expliquer. 

Je lui passe devant et redescend limite en courant. Je remarque qu'en bas, il y a une magnifique terrasse, avec un sol en bois. Noah me rejoint, va dans la cuisine et sors deux bières du frigo.  Il m'en tend une et va s'installer sur le canapé ou je le rejoins. 

--- J'ai hérité de cet appartement il y a 3 ans. commence-t-il. Ma grand-mère l'avait acheté quand j'étais au lycée et elle me l'a léguer quand elle nous a quitté. Quand je suis entrer à la faculté je m'y suis installer avant d'entrer à la fraternité. J'ai fait tout les travaux nécessaire et depuis j'y viens pendant les vacances ou quand les gars sont chiants. dit-il en rigolant. 

Je regarde autour de moi et réalise une chose. 

--- Ton travail chez Joe, c'était pour ça ? je demande même si je connais déjà la réponse. 

Il acquiesce en pinçant les lèvres. Je me lève et fais le tour de la pièce. L'appartement est tellement beau, je me verrais bien y vivre. 

--- Et toi tu n'y vis pas ? je le dis en le regardant. 

Il hausse ses épaules et bois une gorgée de sa bière. 

--- Tu es fou. je rigole. Merci, tu n'es vraiment pas obliger. 

--- Tu rigoles ? Si Vincent apprend ce qu'il s'est passé il va devenir fou et il ne doit pas savoir que tu es là non plus. 

Je le regarde et hausse les sourcils. 

--- Tu me demande de mentir à Vincent ? 

 --- Je te demande de ne pas lui donner l'adresse de là ou tu vis. 

--- Pourquoi ? je demande en croisant les bras. C'est bien ton meilleur ami non ? Tu ne veux pas que l'on sache que tu abrite la paria du campus ? je dis en rigolant. 

Je me moque bien de ce que l'on peut penser de moi mais mentir à Vincent, je ne peux pas c'est mon frère. 

--- Joey, personne ne connais cet endroit, pas même Vincent. Je n'ai jamais emmener personne ici, c'est chez moi et je ne veux pas que cela se sache. me supplie-t-il du regard. 

Je n'ai jamais vu Noah supplier personne. Et je ne penser pas qu'il le ferait un jour, surtout pas auprès de moi. Je bois une gorgée de ma bière et évalue la situation. Il m'a défendu auprès de mes soeurs, il m'a emmené ici et maintenant il me propose de rester plutôt que de me laisser à la rue. Il m'a fait confiance, c'est à moi de lui prouver qu'il a eu raison et qu'il peut compter sur moi. Je me rassois sur le canapé, pose ma bière et passe mes bras derrière ma tête. 

--- Je pense que je vais vraiment me plaire ici. 

--- T'es pas croyable. rigole-t-il. 

Le pacte est signé, pas besoin de plus, nous sommes complices de mensonges envers Vincent mais je le lui dois bien.