XVIII. Le piège se referme

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Richard la toisait. Ses yeux emprunts d'un bleu clair froid la fixaient avec attention. Il se tenait contre le mur dans l'entrebâillement de la porte, alors que ses lèvres maintenaient un mégot rougissant :

- C'est une belle nuit... argumenta la jeune femme de plus en plus mal à l'aise devant son silence. Je n'arrivais pas à dormir, et comme vous aviez proposé de partager nos insomnies ensemble... Je me suis dis que le moment était idéal ! Elle termina sur une note joyeuse, lui décrochant une expression soudainement moins figée.

- Oui, déclara t-il en hochant la tête. Entrez.

Il la laissa passer en se décalant sur le côté, non sans vérifier d'un mouvement de tête les indiscrets qui pourraient les surprendre. Le mentor n'était pas en mesure de supporter des rumeurs ou querelles face au poids des circonstances actuelles. Il tira une dernière fois sur sa cigarette pour la jeter au sol.

Julia avançait jusqu'au salon. Les maisons étaient construites sur le même schéma. Tout lui était familier. Mais lorsqu'elle pénétra dans la pièce, la télévision allumée l'interpella. Les images défilaient et affichaient un enfant jouant dans un parc. La brune comprit aussitôt néanmoins, Richard ne permit pas une telle intrusion dans sa vie privée. D'un bond, il se rua pour attraper la télécommande et éteindre l'écran :

- Vous n'avez pas à voir ça ! aboya t-il sèchement.

- C'était votre fils...

- Je n'ai pas envie d'en parler ! Nerveux, il rangea ses mains dans ses poches.

L'envie de connaître davantage son mentor la dévorait, tout en sachant qu'il se trouvait dans la même douloureuse impasse qu'elle. L'épidémie n'épargnait personne. L'épidémie ne faisait aucune distinction. Toutefois, elle se résigna à ne pas franchir les barrières imposées pour s'asseoir sur le canapé. Sa figure froide s'étira sous des traits moins tendus :

- Alors comme ça, vous aussi ne dormiez pas à cette heure-ci ? commença t-il. Vous avez eu raison de venir. En ce moment, personne n'est bien seul. Julia remarqua sa tenue vestimentaire et le vieux jogging délavé qu'il arborait.

- Vous comptiez vous coucher ? Je ne vous dérange pas j'espère... Il afficha un sourire crispé en s'enfonçant dans les coussins du fauteuil.

- Je me suis levé. Je déteste tourner des heures dans un lit. Alors je me suis allumé une clope et j'ai allumé la télé... Et vous êtes arrivée, conclu t-il après un léger silence.

- Je n'aime pas vous savoir si torturé Richard, avoua la jeune femme en détaillant son regard éteint sous la peine. Vous ne méritez pas ce qu'ils vous ont fait.

- Ce que Negan m'a fait. A ce moment, elle sentit son estomac se serrer.

C'était une étrange nuit. Il n'aurait jamais pensé recevoir sa visite. Il était rare pour Richard de prendre l'initiative d'inviter son entourage. Cela lui rappelait certainement les nombreux repas entre amis qu'ils organisaient avec son épouse. L'homme voulait tourner la page, ne plus se retourner malgré les souvenirs difficiles qui venaient hanter son sommeil. Les longues nuits blanches, il en avait fait le tour. Pendant quelques secondes, il se permit de poser un regard tendre sur son interlocutrice. Elle semblait épuisée, des cernes masquaient ses douces expressions. Toutefois, Julia n'était pas le type de personne à rester sans rien faire et se laisser abattre. Elle cherchait une solution aux maux qui les rongeaient :

II. Retour à la case départ | Negan [TOME 2 - The Walking Dead]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant