Seule ✨

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Mercredi 27 mars 2019

Le réveil se déclenche, il est six heures du matin et j'ouvre mes yeux rapidement pour éteindre mon réveil, celui ci risquant de réveiller la maison entière. Je check l'heure pour voir si j'ai le temps pour cinq minutes de dodo supplémentaire mais non. Alors je me lève, je m'habille et descend, j'ai changer ma routine. Levé, habillage et on descend pour dire bonjour et être prête au départ,je descend donc après un rapide nettoyage à la salle de bain puis fait la bise habituelle à mon père qui part bientôt bosser, je m'assoie lourdement sur le canapé et pousse un soupir.

J'ai pas envie

Cette pensée plus que vraie va rester dans mon crâne pendant toute la journée, même en rentrant chez moi. Je n'ai pas envie de me lever, je n'ai pas envie de parler. J'ai envie de sentir ce que ça fait de mourir. Mes pensées m'ayant pris mon temps libre je met mes écouteurs et sors, je m'arrête à mon arrêt de bus et prépare mon faux sourire habituel, je me répète

"Je vais bien. Je vais bien."

Les gens arrivent petit à petit à l'arrêt et ensemble, sans parler mais comprenant que chacun n'avait pas hâte de prendre ce bus de malheur, attendons le bus. Je cherche ma carte de bus scolaire et vous le bus arrive, je me le répète une dernière fois les mots qui me font souffrir avant de voir le visage de mes amies.

"Je vais bien. Je vais bien."

Les portes du bus s'ouvre dans un bruit aigu puis comme un troupeau de moutons dans une grange, nous entrons dans le fameux transport en commun. Mes amies sont devant, je leurs sourie et sors mon plus joyeux bonjour. Je me place derrière elles, musique dans les oreilles je ferme les yeux, peut être dans un espoir de m'endormir et de me réveiller chez moi dans mon lit. J'ouvre difficilement les yeux de temps en temps pour voir où en est le bus, réfléchissant dans ma tête à comment je pourrais sourire toute la journée, une action qui plus je fesais semblant, plus m'étais difficile d'effectuer. La gare, c'est ici que je descend. Prenant rapidement mon sac de cours je descend du bus, respirant l'air encore doux du matin.

"Qu'est ce que ça fait de pouvoir sortir la nuit"

Cette question je me la posais souvent, essayant de m'imaginer dans cet période calme du temps, juste le bruit du vent, des insectes et la lumière de la lune. Mes deux amies viennent et me demandes par politesse et ça s'entend

-Tu vas bien ?

Je réponds en souriant "Oui et vous ?" bien sûr que ça m'importe, ce sont mes seules amies. Une réponse encore par politesse "Oui, tu as les devoirs ?" je sors une excuse bidon

-Désolée je me suis endormie en les faisant

"Faux."

-Ah dommage !

Je vois le bus arriver et le fait comprendre en sortant ma carte scolaire préalablement attrapée dans ma poche. Il arrive, même chose, je rentre, je montre ma carte, je m'assoie, ma musique, je sors, et je sors ma clope. C'est mon moment favoris, quand je sens mon corps doucement sombrer dans la mort, lentement, presque comme invisible.

Bien sur j'avais arrêter. J'avais. Les filles rentrent en me regardant comme si j'avais dessiner sur les murs du lycée, ce qui pour elle était inconcevable de faire. Je me fiche de leur avis sur ce coup là, ça me fait trop de bien. J'allume mon addictif avant d'observer le comportement des gens aux alentours, je vois ma cousine Ery arriver vers son groupe d'amis, j'hésite toujours à aller lui parler. J'ai toujours peur qu'elle ne me reconnaisse pas et qu'elle me juge, j'ai peur de son jugement en fait, pas d'elle, mais de ce qu'elle peut penser de moi. Je reçois un message

Tissia:
"Bouge on t'attend devant la salle"

Pourtant il est que huit heures... J'ignore le message avant de terminer ma cigarette et de rejoindre mes deux compères devant la salle. Je sais plus quel cours nous avons mais apparemment il y a contrôle, encore un que je vais rater.
J'entre dans la salle sans faire attention à quel prof ce tiens devant moi et commence à sortir ma trousse et une règle.

Pendant toutes l'heure je réponds au questions sans vraiment y réfléchir, peut être à cause des milliers de voix qui me crient que je ne devrais pas exister, que je suis une bonne a rien, que personne ne m'aime réellement, que je devrais mourir, que je suis inutile.
Imaginez vous seulement cinq minutes, cinq minutes avec des voix dans vos têtes qui vous insultes en même temps, continuellement. Ça m'arrive souvent, j'appelle ça des "crises" mais ça ne prends pas cinq minutes, il n'y a pas de temps réel, ça vient, puis ça part quand ça a envie de partir.

Les cours s'enchaînent, je passe ma récréation dans les toilettes, ciseau en main droite, essuyant le sang de ma jambe avec ma main gauche. Ça fait mal, mais c'est agréable. Je retourne en cours une fois la sonnerie retentie. Arrivée l'heure de manger je me dépêche de rejoindre la file de la cantine avec mes amies et m'installe une fois mon plateau récupérer. Les filles discutent, j'écoute tout et réponds dès que je peux, c'est à dire rarement, je m'y suis habituée mais je me dit que c'est normal, puis je suis ignorée. Encore. Je mange donc seule, mes amies discutant ensemble de sujet vastes. Prenant une bouchée de mon plat j'observais les gens qui eux, enfin la plupart, mangeaient en groupe, tous discutant. Je m'imaginais leurs conversations et quand j'étais las de le faire j'observais juste leurs mouvement.

Je m'arrête sur un garçon, il doit être en terminale, ou en première, mais bref, il est plutôt mignon . Il est assez grand et fin, tout ce que je ne suis pas, les cheveux mis longs et de la barbe, bizarrement ça lui va bien, ses yeux sont bleus et il discute avec quelqu'un mais cette personne est cachée par l'espèce de mur qui sépare les tables, à en juger par la main que je vois de temps en temps dépassée c'est une fille, ses ongles sont longs et colorés d'un vernis noir avec seulement un ongle rouge.

J'essaie de voir cette fameuse personne mais les filles ont finis et moi aussi alors nous sortons de la cantine après avoir débarrasser nos plateaux respectif. Elles vont au toilettes, je les suis, sans parler, regardant le sol devant mes pieds. J'ai l'impression d'être seule aujourd'hui.
Comme d'habitude en fait, réfléchi, elles ne te parlent jamais, elles ne te demandent pas elle te disent et tu es obligée d'accepter. Tu voudrais leurs dire que tu veux qu'on t'appelle Alek et que tu as besoin d'être écouté, mais tu es trop faible pour insister quand elles ne veulent pas parler avec toi, tu es faible et c'est tout.Elles ne font pas attention à toi tellement tu es intéressante. Tu as toujours été faible et tu le resteras, Camille.

Encore cette stupide voix dans ma tête... Mais elle n'as pas tort...
Peut être que je ne suis pas intéressante... Peut être que si j'étais plus là ce serais mieux pour elles, peut être que tout le monde irait mieux. Mon bras et mes jambes me démangent, et mon esprit me crie de m'enfermer dans un toilettes et de sortir mon ciseau. La voix à raison, je suis trop faible.
Je fait un pats vers une des cabine de toilettes, puis deux, mes jambes se paralysent, comme pour me stopper, mais une fille voulant passer me bouscule dans les toilettes et je repris mon action, m'asseillant, je sors mon ciseau, je baisse mon pantalon et je commence à frénétiquement passer la lame dessus, je passe et repasse puisque mon ciseau coupe mal.

"Camille on va être en retard on y va."

Merde. Les demis groupe, je réponds avec un rapide "OK" heureusement, je suis dans le groupe B, j'ai cours une heure plus tard. Seulement j'ai oublié de faire l'exercice d'introduction, donc je reprends mon action pendant seulement cinq minutes et je vais en Perm le faire.

Coupe plus fort, encore, encore, encore, encore.

Tait toi.

Encore, encore encore, encore, encore, encore, encore, encore.

Tait toi ! Ma main suis mes pensées et en plus des larmes qui commençaient à perler elle accélère.

Encore. Encore. Encore.

Encore plus fort, toujours plus fort, ma main s'emballe, mes pensées prennent le dessus. J'étais encore seule. Comme toujours.

Une vie qui sort de son coursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant