Imagines STRAYKIDS

Félix-HP

Quiditch. Quiditch. Quiditch. Encore Quiditch. Quand on ne me connais pas, on peut penser que je ne pense qu'au Quiditch. Quand on me connaît, on SAIT que je ne pense qu'à ça. Tout le temps. 24h sur 24h.  Mais si on me connaît vraiment bien, on se rend vite compte que mon esprit est envahi par une autre source d'admiration et de passion. Et comme toute personne intéressée un minimum par l'éthymologie des mots, sait que passion rime avec douleur. C'est comme ça. On n'y peut rien. Quand on n'y pense, c'est logique. J'aime le Quiditch, donc quand je n'y joues pas, je souffre. Logique, non? Un peu extrêmiste, mais logique.

Vous allez me demander qu'elle est l'autre chose à laquelle je pense. Eh bien, c'est plutôt compliqué, en fait. Je me fais des films toute seule, à partir de ce moment, c'est compliqué, sinon ça ne l'est pas tellement.

Il y a cette personne. Je l'ai renommé Chaton. Donc, il y a Chaton. Chez Gryffondor. Donc la même maison que la mienne. Chaton est en septième année, moi en quatrième. Nous avons donc trois ans d'écart. Son anniversaire est le 15 septembre. Je le sais parce que c'est aujourd'hui. Et Chaton, comme par hasard, est capitaine de l'équipe de Quiditch. Vous voyez le problème aussi gros qu'une maison arriver ? Parce que moi oui.

Je veux intégrer l'équipe de Quiditch. Mais Ô Grand Malheur, pour cela, il faut que j'ailles parler à Chaton. Et, Ô Grand Malheur, il m'intimide beaucoup trop. Je veux dire, il est tellement...Tellement quoi ? Par où commencer ? Tellement tout.

Fabuleux ( en tout, tant à l'école, qu'avec ses amis, et même avec les étrangers, gentil, attentionné, drôle...Moi, l'espionner ?...Oui?...Non?...Qui sait?).

Élégant ( comme c'est pas permis, il ne me connais même pas, on dirait qu'il veut déjà ma mort, c'est abusé !)

Love ( ce qu'il propage tout autour de lui, sans s'en rendre compte, et j'avoue que je suis particulièrement touchée...)

Incroyable ( rien à ajouter, ça veut tout dire )

Xylophone ( harmonieux dans tout ce qu'il fait ) 

Vous avez donc son véritable prénom.

Donc, comme je le disais, je suis beaucoup trop timide pour pouvoir aller lui parler. Même si d'habitude je parle avec tout le monde sans trop de problèmes. Mais là, je sais pas, j'ai un blocage, du genre je me passe la scène devant le miroir, toute seule, avec plusieurs approches :

- Hey ! Excuses moi...

Non, pas assez sûre de moi.

- Salut ! Je voudrais postuler pour l'équipe de Quiditch !

Plutôt direct...

- Alors, beau gosse, il reste de la place dans l'équipe ?

Non, trop gênant.

Ne nous mentons pas, en vrai, ça rend toujours un truc comme ça :

- Euh...Excuse-moi...euh...je voudrais...euh...savoirsijepeuxintégrerl'équipedeQuiditchjemedébrouilleentantquebatteuse.

Et là, Chaton répondra la phrase tant redoutée :

- Je n'ai pas compris un seul mot, tu peux répéter, moins vite, s'il te plaît ?

Et là, je voudrais disparaître de la surface de la Terre, je serai devenue rouge de gêne et de honte, mais aussi un peu de bonheur puisqu'il m'aura directement adressé la parole.

Je sors enfin du dortoir. Si je fais toute cette scène, c'est parce que c'est aujourd'hui que l'équipe recrute, mais aussi que c'est l'anniversaire du capitaine. Autrement dit, double pression pour moi. J'aimerai bien placer un ' Joyeux Anniversaire ' dans la journée. Mais bon, je me connais, pas sûr que j'y arrives. Trouille, quand tu nous tiens...Je ne sais pas quoi faire. Je ne vais pas m'enfuir, quand même. Je ne suis pas à ce point-là de détresse. Mais presque. Je descends dans la salle commune de Gryffondor, et m'assois dans un des fauteuils près de la cheminée. Mais, étant de nature impatiente et active telle une pile électrique, je me dirige vers le terrain de Quiditch, bien que le recrutement ne commence que dans deux bonnes heures. Je mets ma tenue de joueuse, j'en ai une, mes parents me l'ont offerte quand j'ai réussi mes examens, l'année dernière. J'enfourche mon Nimbus 2001 et décolle. Je m'entraîne, je fais les loopings, des virages serrés, même à surfer sur mon balai, j'adore ça ! Cette sensation de liberté, les cheveux au vent, cette impression d'être invincible, de pouvoir battre toutes nos peurs, de croire en nous.Je souris, ce que j'aime cette sensation, j'écarte mes bras, et joue avec le vent, comme une enfant.