Chapitre 2

430 54 106
                                    

Aujourd'hui, il ne fait pas beau. Ce n'est pas comme l'autre jour où le soleil rayonnait tellement qu'il en faisait mal aux yeux, malgré les quelques nuages qui le cachaient dans cet océan de bleu. 

- Minho, voulez-vous bien m'écouter ?

Non.

Il ne répond pas. Ce que la femme comprend, mais elle est obligée de continuer. Après tout, c'est son travail. Et le jeune homme peut bien essayer de l'entendre.

Les fauteuils n'ont pas changés, ils sont toujours d'un jaune aussi aveuglant, bien malheureusement.

- Ce n'est pas grave, vous avez le droit de ne pas vouloir parler. Mais gardez bien en mémoire que je ne suis là que pour vous aider.

- Hm.

- Minho, que voulez-vous faire plus tard ?

- Je veux pas savoir.

- Pourquoi ?

- Je suis pas prêt. 

- Prêt ?

- J'aime pas les responsabilités.

- Pourquoi ?

- Parce que.

- Ça vous fait peur ?

Aucune réponse de la part du patient.

- Minho, avez-vous peur du temps qui passe ?

***

Jisung a rangé son côté de chambre, pour nous fois. Elle qui est habituellement en désordre est à présent toute propre, bien que l'infirmière le lui ai obligé. Le jeune homme ne serait pas la personne qu'on qualifierait d'organisé. Il assure faire de son mieux, mais l'impossible est l'inverse de possible. Organisation est l'inverse de Jisung, principalement quand il s'agit de rangement.

Comment sera son nouveau voisin ? Il sait d'ores et déjà que c'est un homme, puisque dans cet hôpital, hommes et femmes ne sont pas mélangés. L'infirmière lui a aussi annoncé que ce serait un jeune homme de seulement deux ans de plus que lui. Quelle chance ? 

Le soir arrive bien rapidement. Le temps passe et ne laisse rien indifférent. Pour Jisung, le temps est sûrement compté, il le sait. Cette sensation de la mort en approche, il la ressent. Elle est bien réelle, et il en a peur, car seul le temps pourrait décider de lui laisser un peu de répit, ou pas.

Seul le temps semble être l'adversaire de la maladie.

Le rouquin se tient prêt, il aurait presque une boule au ventre en attendant.

Presque.

Mais au final, qu'attend-il ? 

- Jisung ? 

Une infirmière entre, pas celle de la dernière fois, mais une vieille dame. Une vieille infirmière. Le rouquin a déjà choisi de la renommer "vieille infirmière". Elle n'a pourtant pas l'air méchante pour un sous, c'est juste l'humour idiot d'un jeune homme qui s'ennuie trop pour quelqu'un d'actif comme lui. 

- Oui ?

- Je me présente, je suis Lina. Tu ne m'as jamais vue parce que j'ai été en congés pendant un petit moment, mais je suis revenue ! 

- Sans vouloir être méchant, on dirait que vous êtes revenue de votre retraite.

- Je ne suis pas si vieille que ça ! C'est parce que j'ai eu affaire à des grands garnements comme toi que mon beau visage s'est ridé plus rapidement que prévu.

Passing time - MinsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant